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Transparencia Venezuela ciblée par une cyber attaque

Statut: 
Attaquée
À propos de la situation

Le 29 juin 2018, le site web de l'organisation de défense des droits humains Transparencia Venezuela a été la cible d'une 4e cyber-attaque en moins de 12 mois. Vers 2h du matin, les pirates ont modifié le contenu d'une déclaration de l'association civile Alianza por la Libertad de Expresión intitulée “Venezuela: la información en libertad condicional” (Venezuela: l'information en liberté conditionnelle), publiée sur le site de Transparencia Venezuela le 27 juin 2018. Le pirate a effacé le contenu de la déclaration et a laissé sa signature "Mister Spy Bot V3", mais l'accès au site web de Transparencia Venezuela n'a pas été compromis.

À propos de Transparencia Venezuela

org_transparencia_venezuelaTransparencia Venezuela est la section nationale de Transparency International, une organisation de défense des droits humains qui se consacre à la promotion de l'information, aux conditions et mécanismes pour prévenir et minimiser la corruption dans le pays en ayant accès et en analysant le budget national, les politiques publiques, le développement, les contrats privés et l'action générale de l'État dans la lutte contre la corruption. Récemment, Transparencia Venezuela a publié un rapport complet sur l'implication de responsables du gouvernement vénézuelien dans le scandale de corruption Odebrecht, ainsi que plusieurs déclarations de l'ancienne procureure nationale Luisa Ortega Díaz à propos de la corruption du gouvernement.

9 Juillet 2018
Transparencia Venezuela victime de plusieurs cyber-attaques

Le 29 juin 2018, le site web de l'organisation de défense des droits humains Transparencia Venezuela a été la cible d'une 4e cyber-attaque en moins de 12 mois. Vers 2h du matin, les pirates ont modifié le contenu d'une déclaration de l'association civile Alianza por la Libertad de Expresión intitulée “Venezuela: la información en libertad condicional” (Venezuela: l'information en liberté conditionnelle), publiée sur le site de Transparencia Venezuela le 27 juin 2018. Le pirate a effacé le contenu de la déclaration et a laissé sa signature "Mister Spy Bot V3", mais l'accès au site web de Transparencia Venezuela n'a pas été compromis.

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Il s'agit de la 4e cyber-attaque contre Transparencia Venezuela en moins d'un an. Le 21 septembre 2017, des pirates ont effacé un article informatif publié sur le site de Transparencia Venezuela au sujet d'une preuve indiquant que Luisa Ortega Diaz a fait le lien entre des dons d'Odebrecht et la campagne électorale du président Nicolas Maduro en 2013. Le 21 décembre 2017, le serveur du site web de l'organisation montrait des signes d'intrusion après la publication d'un article basé sur les allégations de Luisa Ortega Diaz que le gouvernement vénézuelien est coupable de crimes contre l'humanité.

Front Line Defenders a également signalé une attaque menée le 8 mai 2018 contre le site web de VENDATA, une association civile créée par Transparencia Venezuela. L'attaque contre ce site web provenait de plusieurs ordinateurs compromis qui ont infecté vendata.org et le serveur Blue Host sur lequel les données étaient stockées. L'attaque a contraint les administrateurs du site web à bloquer le site et à éteindre les serveurs, ce qui entrave la liberté d'expression de ceux qui travaillent dans l'organisation et le droit du public à accéder à l'information.

Le 18 avril 2018, le Ministère du pouvoir populaire du cabinet de la présidence (Ministerio del Poder Popular del Despacho de la Presidencia y Seguimiento de la Gestión de Gobierno) a publié un article du journal "Correo del Orinoco" sur son site web. L'article faisait faussement référence à Transparencia Venezuela en la taxant d'organisation subversive financée par le gouvernement des États-Unis et qui se consacre seulement à accuser le gouvernement vénézuelien de corruption. Depuis la publication de cet article, Transparencia Venezuela a été ciblée à deux reprises.

Ce n'est pas une affaire isolée et les représentants du gouvernement vénézuelien taxent régulièrement les défenseur-ses des droits humains de criminels. De hauts dignitaires, les médias et la presse écrite contrôlés par l'État stigmatisent les DDH par le biais de campagnes permanentes visant à discréditer leur travail et en les accusant de tenter de déstabiliser le gouvernement. La Commission interaméricaine des droits humains a indiqué que les campagnes de diffamation et les attaques contre les défenseur-ses des droits humains au Venezuela n'affectent pas uniquement leur droit à l'intégrité, à l'honneur et à la présomption d'innocence, mais elles accentuent potentiellement le climat d'intolérance contre le travail des DDH et permet à d'autres acteurs de perpétrer des attaques à leur encontre.

Les cyber-attaques ont déjà été utilisées pour cibler les défenseur-ses au Venezuela. En 2016, le compte Facebook d'Humberto Prado Sifontes a été piraté et utilisé pour propager des informations fausses et diffamatoires après que Tareck El Aissami, actuel vice-président des finances et ex ministre de l'Intérieur et de la Justice, a traité le défenseur de pran, un terme négatif utilisé pour faire référence à des prisonniers qui ont pris la position de leaders qui coordonnent les gangs et qui sont responsables de la violence au sein des prisons vénézuéliennes. Les pirates ont publié plusieurs messages et une photo présumant des liens entre Humberto Prado Sifontes et Polar C.A, une entreprise vénézuélienne de nourriture et boissons. . La page Facebook du défenseur a également été modifiée et sa photo changée pour une photo de lui avec une arme dans une main et une bière Polar C.A. dans l'autre. Après le piratage de son compte Facebook, le sujet Polar C.A a commencé à être repris sur Twitter. Un tweet taxant le défenseur de "pran" est devenu viral et plusieurs comptes ont commencé à utiliser le hashtag #HumbertoPradoPranDePolar.

Il y a un lien évident entre les campagnes de diffamation et la stratégie de calomnie employées par les représentants du gouvernement et les cyber-attaques ensuite menées pour cibler les défenseur-ses des droits humains au Venezuela. Front Line Defenders fait part de ses préoccupations concernant la cyber-attaque contre le site web de Transparencia Venezuela et la diffamation de l'organisation, qui semblent vouloir faire perdre la légitimité de son travail pour dévoiler la corruption dans le pays. Front Line Defenders craint que de telles attaques et campagnes de diffamation ne conduisent à une hausse de la violence contre les défenseur-ses des droits humains au Venezuela.