Menaces et campagne de dénigrement contre Maximilienne Ngo Mbe et Alice Nkom
Le 10 mars 2015, un présentateur de la chaîne de télevision “Afrique Media” aurait verbalement attaqué la défenseure des droits humains Maximilienne Ngo Mbe lors d'une émission diffusée par la “Radio Balafon”, une chaîne de radio privée à Douala. Le présentateur, qui était invité à l'émision, aurait appellé le public à se mobiliser contre la défenseure des droits humains et son organisation le Réseau des Defenseurs des Droits de l'Homme de l'Afrique Centrale (REDHAC), les accusant « de soutenir l'égalité des droits pour les homosexuels » et d'être à la solde des pays étrangers.
Alice Nkom est avocate en droits humains et fondatrice et présidente de l'Association pour la Défense de l'Homosexualité - ADEFHO, une association qui lutte contre les discriminations basées sur l'orientation sexuelle et l'identité des genres.
Le 10 mars 2015, un présentateur de la chaîne de télevision “Afrique Media” aurait verbalement attaqué la défenseure des droits humains Maximilienne Ngo Mbe lors d'une émission diffusée par la “Radio Balafon”, une chaîne de radio privée à Douala. Le présentateur, qui était invité à l'émision, aurait appellé le public à se mobiliser contre la défenseure des droits humains et son organisation le Réseau des Defenseurs des Droits de l'Homme de l'Afrique Centrale (REDHAC), les accusant « de soutenir l'égalité des droits pour les homosexuels » et d'être à la solde des pays étrangers.
Maximilienne Ngo Mbe est la directrice exécutive du REDHAC, une coalition des défenseurs des droits humains, agissant dans huit pays d'Afrique centrale, basé à Douala.
Cette menace est la dernière d'une série de graves menaces et de propos calomnieux proférés contre Maximilienne Ngo Mbe et contre le REDHAC par les animateurs de “Afrique Media” depuis le mois de février 2015. Selon les informations reçues, le 1 mars 2015, lors d'une émission télévisée, intitulée ''Débat panafricain'', les animateurs auraient tenu des propos calomniateurs à l'encontre de la défenseure, y compris l'allégation que tous les rapports et déclarations émises par le REDHAC « sont écrits par la France et les Américains » en échange « d'importantes sommes d'argent». Un des animateurs serait aller plus loin en menaçant de mort la défenseure en déclarant que: ''le REDHAC ne devrait pas exister et si le gouvernement ne fait rien, ils vont s'en occuper comme cela a été fait pour l'activiste des drois de l'homme assassiné à bout portant en Russie. Ils iront même jusqu'à brûler le REDHAC s'il le faut''. On rapporte que lors de ces déclarations, la chaîne aurait projeté la photo de Maximilienne Ngo Mbe.
Auparavant, le 23 février 2015, lors d'une émission intitulée ''Le Mérite Panafricain'' par la chaîne “Afrique Media”, plusieurs intervenants avaient apparemment initié les accusations contre la défenseure, en relation avec son travail en tant que directrice du REDHAC, de recevoir des fonds de l'Union Européenne et d'être instrumentalisée par les Européens et les Américains pour déstabiliser le pays. D'autres panélistes auraient également insulté la défenseure d'être ''une personne sans cervelle'', ajoutant que ''Mme Maximilienne marche d'ambassade en ambassade, elle a une ONG qui s'occupe des homosexuels, qu'est-ce-qu'elle en sait des droits de l'homme?''. L'éminente défenseure des droits humains Mme Alice Nkom, qui est aussi la présidente du REDHAC et très active sur les questions LGBT, a été appellée d'être une « soi-disante avocate qui défend les homosexuels » et d'être « une sorcière ». Ces commentaires ont ensuite été répétés dans un article publié par “Afrique Media” quelques jours plus tard.
Front Line Defenders est préoccupée par la campagne de dénigrement et les menaces proférées par “Afrique Media” contre Maximilielle Ngo Mbe, Alice Nkom et le REDHAC, et estime que celles-ci sont directement liées à leur travail légitime et pacifique en faveur des droits humains.
Front Line Defenders demande instamment aux autorités du Cameroun de:
- Mener immédiatement une enquête exhaustive, indépendante et impartiale sur les menaces de mort et les propos calomnieux proférés contre Maximilienne Ngo Mbe et Alice Nkom, d'en publier les résultats et de traduire les responsables en justice selon les standards internationaux ;
- Prendre toutes les mesures nécessaires afin de garantir la reconnaissance publique du rôle important des défenseurs des droits humains, y compris sur les questions telles que la violence et la discrimination concernant l'orientation sexuelle et l'identité sexuelle ;
- Veiller à ce que tous les défenseurs des droits humains au Cameroun, exerçant leurs activités légitimes de défense des droits humains, soient en mesure d'opérer sans restrictions ni représailles, y compris le harcèlement judiciaire.