Menaces contre Lottie Cunningham Wren et d'autres défenseur-ses des droits humains
Le 17 mars 2017, la défenseuse des droits des populations autochtones Lottie Cunningham Wren, les employés du CEJUDHCAN et d'autres DDH ont été menacés.
Lottie Cunningham Wren est avocate et fondatrice du Centro por la Justicia y Derechos Humanos de la Costa Atlántica de Nicaragua - CEJUDHCAN. Elle travaille avec plus de 100 communautés isolées pour aider les populations autochtones à exercer leurs droits légaux à protéger les ressources naturelles.
Lottie était témoin experte dans l'affaire Awas Tingni contre Nicaragua, devant la Cour interaméricaine des droits de l'Homme. L'affaire a abouti à une victoire formidable des populations indigènes pour le droit à la terre dans toute l'Amérique. Désormais, l'objectif de Lottie est de faire appliquer la décision et d'aider les communautés de la côte Atlantique du Nicaragua à délimiter et obtenir un titre de propriété pour leurs terres.
Lottie a reçu des lettres de menaces, qui la mettait en garde de ne pas poursuivre son travail avec les communautés, et elle a été victime d'une tentative d'enlèvement en mai 2015 dans l'une des communautés. Ses collègues ont reçu des appels menaçants leur intimant de ne pas prendre position comme Lottie.
Le 17 mars 2017, la défenseuse des droits des populations autochtones Lottie Cunningham Wren, les employés du CEJUDHCAN et d'autres DDH ont été menacés.
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Le 17 mars 2017, la défenseuse des droits humains Lottie Cunningham Wren a reçu des menaces via le compte Facebook du CEJUDHCAN, contre elle et d'autres défenseur-ses des droits humains au Nicaragua. Le message leur demandait de cesser leur travail "contre le gouvernement et la population du Nicaragua" et qu'ils devraient être "traités comme les ordures qu'ils sont". La menace comprenait des images des défenseuses Lottie Cunningham Wren, Vilma Nuñez de Escorcia etFrancisca Ramírez, entre autres.
Les défenseur-ses des droits humains au Nicaragua sont la cible de menaces de mort et de violentes attaques, dont des meurtres, qui restent souvent impunis. Non seulement le gouvernement ne les protège pas, mais bien souvent, des agents du gouvernement sont impliqués dans ces exactions. Front Line Defenders a déjà fait part de ses préoccupations concernant les cas de harcèlement, les menaces, les actes d'intimidation et les saisies illégales de biens dans les affaires de Vilma Nuñez de Escorcia et Francisca Ramírez. Le 8 mars 2017, des femmes ministres et vice-ministres du gouvernement nicaraguayen ont publié une lettre dans laquelle elles réfutent la légitimité de Vilma Nuñez de Escorcia pour recevoir l'International Women of Courage Award.
Plus tôt dans l'année, Lottie Cunningham Wren a également été menacée à cause de son travail avec les communautés autochtones. Le 28 février 2017, la défenseuse a été menacée par un inconnu sur la page Facebook du CEJUDHCAN. La personne demandait à l'organisation de cesser ses activités, sinon il y aurait "la guerre, et la guerre signifie du sang". En mai 2015, la défenseuse a été victime d'une tentative d'enlèvement et ses collègues ont reçu des appels téléphoniques menaçants leur demandant de ne plus prendre la parole.
En 2016, la Commission interaméricaine des droits de l'Homme (CIDH) avait requis une mesure de précaution en faveur du CEJUDHCAN, à cause des violences dont ils étaient la cible. Le gouvernement du Nicaragua a plusieurs fois évité ses responsabilités en ne mettant pas en place correctement cette mesure.
Front Line Defenders est profondément préoccupée par les dernières menaces et les actes d'intimidation dont les employés du CEJUDHCAN et d'autres défenseur-ses des droits humains sont la cible, car le risque élevé auxquels ils sont exposés semble lié à un désir de les réduire au silence.
Front Line Defenders exhorte les autorités du Nicaragua à:
1. Ouvrir immédiatement une enquête approfondie et impartiale sur les menaces proférées contre les employés du CEJUDHCAN et d'autres défenseur-ses des droits humains au Nicaragua, dans le but de publier les conclusions et de traduire les responsables en justice conformément aux normes internationales;
2. Prendre toutes les mesures nécessaires, en accord avec les défenseur-ses, pour garantir leur intégrité physique et psychologique et leur sécurité;
3. Mettre en place immédiatement, au minimum, les mesures de précaution requises par la CIDH en faveur des membres du CEJUDHCAN;
4. Garantir qu’en toutes circonstances, tous les défenseur-ses des droits humains au Nicaragua puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles, y compris l'acharnement judiciaire.