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Menaces contre Irina Biryukova

Statut: 
L'état accorde des mesures de protection
À propos de la situation

Le 13 novembre 2018, la commission d'enquête de la région de Yaroslavl a informé l'avocate en droits humains Irina Biryukova qu'elle et sa fille allaient bénéficier de mesures de protection mises en place par l'État.

Le 22 juillet 2018, l'avocate en droits humains Irina Biryukova a indiqué avoir reçu des menaces de mort et a demandé la protection de l'État, après qu'elle a publié des informations concernant des cas de torture dans une colonie pénale à Yaroslavl.

À propos d'Irina Biryukova

 Irina BiryukovaIrina Biryukova est avocate pour la Public Verdict Foundation. La Public Verdict Foundation est une organisation qui sensibilise le public aux violations des droits humains perpétrées par les agents des forces de l'ordre, qui contribue à assurer une supervision publique des lieux de détention en Fédération de Russie et qui apporte une aide juridique aux victimes qui subissent des abus de la part des forces de l'ordre.

20 Novembre 2018
L'état met en place des mesures de protection pour protéger Irina Biryukova

Le 13 novembre 2018, la commission d'enquête de la région de Yaroslavl a informé l'avocate en droits humains Irina Biryukova qu'elle et sa fille allaient bénéficier de mesures de protection mises en place par l'État. Pour le moment, on ignore encore quelles seront ces mesures. La décision a été rendue après qu'Irina Biryukova a fait appel contre une précédente décision de la Commission d'enquête de Russie, le 6 septembre, qui refusait la mise en place de protection pour elle et sa fille, en raison de la "nature impersonnelle des menaces". Selon Irina Biryukova, les autorités pourraient avoir changé d'avis après avoir reçu de nouvelles informations relatives à sa sécurité.

Après avoir publié des informations concernant des cas présumés de torture dans la colonie pénale de Yaroslavl, une source confidentielle proche de l'administration pénitentiaire de Yaroslavl a informé Irina Biryukova, le 22 juillet 2018, qu'elle était en danger, Elle a indiqué avoir reçu des menaces et avoir réclamé la protection de l'État.

Front Line Defenders salue la décision d'accorder des mesures de protection à Irina Biryukova. Cependant, nous restons préoccupés par la détérioration de la situation des avocats en droits humains en Russie, qui sont la cible d'attaques contre leur biens et leur intégrité physique. Selon l'article 28 de la loi fédérale sur le plaidoyer en Fédération de Russie, "les avocats, leur famille et leurs biens sont protégés par l'État. Les forces de l'ordre sont obligées de mettre en place les mesures nécessaires pour garantir leur sécurité...".

Front Line Defenders exhorte les autorités russes à garantir qu'en toutes circonstances, tous les avocats en droits humains en Russie puissent mener à bien leur travail légitime, sans craindre ni restrictions ni représailles.

 

24 Juillet 2018
Menaces contre l'avocate en droits humains Irina Biryukova

Le 22 juillet 2018, l'avocate en droits humains Irina Biryukova a indiqué avoir reçu des menaces de mort et a demandé la protection de l'État, après qu'elle a publié des informations concernant des cas de torture dans une colonie pénale à Yaroslavl.

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Le 22 juillet 2018, une source confidentielle proche de l'administration pénitentiaire à Yaroslavl a informé Irina Biryukova que sa sécurité physique était menacée. Elle a aussi commencé à recevoir des menaces sur les réseaux sociaux. Irina Biryukova a envoyé une lettre au chef de la commission d'enquête fédérale, Aleksandr Bastryki, et au barreau fédéral, pour signaler ces menaces et demander la protection de l'état, pour elle-même et pour sa famille. Il semble que les menaces contre elle soient liées à l'affaire de l'un de ses clients, Evgeny Makarov, après avoir rendu une vidéo publique la veille montrant les tortures qui lui avaient été infligées lors de sa détention en 2017.

Le 20 juillet 2018, le journal Novaya Gazeta a publié une vidéo montrant les tortures infligées à Evgeny Makarov, un détenu de la colonie pénale N1 à Yaroslav et client d'Irina Biryukova. La vidéo, qui date de 2017, a été divulguée à la défenseuse, qui a ensuite fait une conférence de presse. La vidéo choquante de 10 minutes, a été enregistrée par un des gardes de la prison et montre le détenu immobilisé sur une table, en train d'être violemment frappé par 17 employés de la prison. Selon la législation, les gardes ont l'obligation de porter un enregistreur vidéo afin de garantir qu'ils respectent la législation sur le traitement des détenus. En 2017, après avoir reçu ces informations sur l'incident par son client, Irina Biryukova avait porté plainte, mais l'enquête menée avait conclu que les gardiens de la prison avaient employé la force de façon légitime et proportionnée contre son client.

Après sa récente publication, la vidéo a suscité une vive attention du public et une large couverture médiatique. Le Commission d'enquête fédérale a lancé une enquête en vertu de l'article 286 du Code pénal de Fédération de Russie "abus de pouvoir officiel avec usage de la violence" et les 17 employés de la colonie pénale ont été renvoyés. Le 23 juillet 2017, la commission d'enquête a indiqué que six des personnes renvoyées ont été arrêtées.

Front Line Defenders est préoccupée par l'intégrité physique et psychologique et la sécurité d'Irina Biryukova et des membres de sa famille, et pense que les menaces contre elle ont un lien direct avec son travail en faveur des droits humains.

Front Line Defenders exhorte les autorités de Fédération de Russie à:

1. Ouvrir immédiatement une enquête approfondie et impartiale sur les menaces contre Irina Biryukova, dans le but de publier les résultats et de traduire les responsables en justice conformément aux normes internationales ;

2. Prendre les mesures nécessaires afin de garantir l'intégrité physique et psychologique et la sécurité d'Irina Biryukova et des membres de sa famille ;

3. Garantir qu’en toutes circonstances, tous-tes les défenseur-ses des droits humains en Fédération de Russie, puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles.