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Makhabat Tazhibek Kyzy et Azamat Ishembekov condamnés à des peines de prison

Statut: 
Condamnés
À propos de la situation

Le 10 octobre 2024, le tribunal du district de Leninskiy à Bishkek, au Kirghizstan, a condamné la défenseuse des droits humains et journaliste Makhabat Tazhibek Kyzy et le défenseur des droits humains et akyn Azamat Ishembekov à six et cinq ans de prison respectivement.

Le 26 septembre 2024, au cours du procès de 11 défenseur⸱ses des droits humains et journalistes, dont d’anciens et actuels employés du média Temirov Live et du projet Ayt Ayt Dese, le procureur a requis des peines de prison de six ans contre chaque accusé pour des allégations d’ « appels à des troubles civils de masse ».

Le 9 juillet 2024, le tribunal du district Leninskiy à Bichkek a entendu les témoignages de 11 défenseur⸱ses des droits humains et journalistes, anciens et actuels employés du média Temirov Live et du projet Ayt Ayt Dese. La prochaine audience est fixée au 18 juillet 2024.

Le 9 avril 2024, le tribunal du district de Pervomaisky à Bichkek, au Kirghizstan, a libéré les défenseur⸱ses des droits humains et journalistes Tynystan Asypbek, Joodar Buzumov, Saipidin Sultanaliev et Maksat Tazhibek uulu, et les a assignés à résidence.

Le 12 mars 2024, le tribunal du district de Pervomaisky à Bichkek, au Kirghizstan, a confirmé la détention provisoire de huit défenseur⸱ses des droits humains et journalistes associés au média Temirov Live et au projet Ayt Ayt Dese. Ils resteront dans le centre de détention provisoire n° 1 jusqu’au 13 mai 2024. En outre, le tribunal a remplacé la détention provisoire par une interdiction de voyager pour trois de ces personnes.

Le 17 janvier 2024, le tribunal du district de Pervomaiskiy à Bichkek a placé 11 journalistes et défenseurs des droits humains, anciens et actuels reporters du groupe d’investigation Temirov Live, en détention provisoire jusqu’au 13 mars 2024.

Le 16 janvier 2024, les forces de l’ordre kirghizes ont perquisitionné les bureaux du média Temirov Live ainsi que les maisons de 11 défenseur⸱ses des droits humains et journalistes, dont des membres actuels et anciens de Temirov Live. Après la perquisition, plusieurs défenseur⸱ses des droits humains ont été conduits au ministère de l’Intérieur pour y être interrogés. Ils ont ensuite été qualifiés de suspects dans une affaire pénale concernant des « appels à des troubles civils de masse » liés aux publications de Temirov Live et d’Ayt Ayt Dese, et ont été détenus pendant 48 heures.

À propos de Temirov Live

Temirov Live est un média basé sur YouTube qui enquête et rend compte de la corruption des acteurs étatiques et non étatiques au Kirghizstan. Il a été fondé en 2020 par Bolot Temirov, défenseur des droits humains kirghize et éminent journaliste dont le travail consiste à enquêter sur la corruption.

12 Octobre 2024
Makhabat Tazhibek Kyzy et Azamat Ishembekov condamnés à des peines de prison

Le 10 octobre 2024, le tribunal du district de Leninskiy à Bishkek, au Kirghizstan, a condamné la défenseuse des droits humains et journaliste Makhabat Tazhibek Kyzy et le défenseur des droits humains et akyn Azamat Ishembekov à six et cinq ans de prison respectivement. La Cour a déclaré les défenseur⸱ses des droits humains coupables d’« avoir appelé à des troubles civils de masse », une infraction pénale en vertu de l’article 41, partie 2, et de l’article 278, partie 3, du Code pénal du Kirghizstan. Deux autres DDH et journalistes, Aktilek Kaparov et Ayke Beyshekeeva, ont été condamnés à trois ans de liberté surveillée pour les mêmes charges. Les défenseur⸱ses des droits humains vont faire appel de cette décision.

Temirov Live est un média basé sur YouTube fondé en 2020 par Bolot Temirov, un défenseur des droits humains et journaliste qui se concentre sur les questions de corruption. Ayt Ayt Dese est un projet basé sur YouTube qui vise à populariser les questions relatives aux droits humains en interprétant et en publiant des chansons folkloriques sur des sujets liés aux droits humains, notamment sur des enquêtes de Temirov Live.

Le 10 octobre 2024, le tribunal du district de Leninskiy a condamné Makhabat Tazhibek Kyzy et Azamat Ishembekov à des peines d’emprisonnement pour « avoir appelé à des troubles civils de masse ». Makhabat Tazhibek Kyzy, directrice de Temirov Live et d’Ayt Ayt Dese, a été condamnée à six ans de prison, tandis qu’Azamat Ishembekov, DDH et akyn collaborant avec Ayt Ayt Dese, a été condamné à cinq ans de prison. En outre, la Cour a décidé que le tuteur légal et le lieu de résidence d’un fils de 12 ans de Makhabat Tazhibek Kyzy et du défenseur et journaliste Bolot Temirov, devaient être déterminés par les services sociaux de l’État kirghize.

La Cour a également condamné les DDH et journalistes Aktilek Kaparov et Ayke Beyshekeeva à trois ans de liberté surveillée. La liberté surveillée n’entraîne pas de peine de prison, mais limite la capacité des DDH à quitter le pays et impose un contrôle de l’État sur leur vie et leur travail. En cas de violation des mesures de la liberté surveillée, la Cour peut réexaminer le verdict et condamner les deux personnes à une peine de prison. Ces conditions limiteront la capacité des DDH à mener à bien leur travail en faveur des droits humains. Sept autres défenseur⸱ses des droits humains et journalistes ont été acquittés faute de preuves. L’audience s’est déroulée à huis clos, comme les précédentes, et seuls quelques journalistes ont reçu l’autorisation d’entendre le verdict.

Le 16 janvier 2024, les 11 journalistes et DDH ont été arrêtés, accusés d’avoir organisé des « appels à des troubles civils de masse », une infraction en vertu de la partie 2 de l’article 41 et de la partie 3 de l’article 278 du Code pénal du Kirghizstan. Le procès a débuté en juin 2024 et s’est déroulé à huis clos, et les journalistes n’ont pas été autorisés à enregistrer les audiences. De nombreuses personnes venues assister à l’audience n’ont pas pu entrer dans la salle d’audience en raison de sa taille limitée. Le président Sadyr Japarov a critiqué à plusieurs reprises Temirov Live et Ayt Ayt Dese, les qualifiant de « blogueurs » et de « journalistes sans qualifications professionnelles », les accusant de publier de manière irresponsable des informations qui menacent la sécurité nationale et alléguant qu’ils « reçoivent de l’argent pour cela ».

Front Line Defenders condamne fermement les peines de prison infligées à la journaliste et défenseuse des droits humains Makhabat Tazhibek Kyzy et au défenseur des droits humains et akyn Azamat Ishembekov. L’organisation condamne également la condamnation d’Aktilek Kaparov et d’Ayke Beyshekeeva à la liberté surveillée. Front Line Defenders considère ces condamnations comme des représailles contre le travail légitime et pacifique des défenseur·ses ; l’organisation considère que ce procès et ses conclusions ont un effet dissuasif sur le journalisme d’investigation indépendant au Kirghizstan, dans la lignée de l’attaque générale contre les médias de défense des droits humains.

Front Line Defenders demande instamment aux autorités kirghizes de ne pas exploiter le sort d’un mineur dans ce procès, car cela pourrait constituer un acte de représailles supplémentaire contre la défenseuse des droits humains Makhabat Tazhibek Kyzy. Front Line Defenders exhorte les autorités du Kirghizstan à abandonner immédiatement et sans condition toutes les charges contre les défenseur⸱ses des droits humains et journalistes Makhabat Tazhibek Kyzy, Azamat Ishembekov et leurs collègues, et de mettre fin à l’acharnement judiciaire contre les journalistes qui défendent les droits humains dans le pays.

27 Septembre 2024
Le procureur général réclame des peines de six ans de prison contre 11 défenseur⸱ses des droits humains et journalistes de Temirov Live et Ayt Ayt Dese

Le 26 septembre 2024, au cours du procès de 11 défenseur⸱ses des droits humains et journalistes, dont d’anciens et actuels employés du média Temirov Live et du projet Ayt Ayt Dese, le procureur a requis des peines de prison de six ans contre chaque accusé pour des allégations d’ « appels à des troubles civils de masse ». Ils sont accusés en vertu de l’article 41, partie 2 et de l’article 278 partie 3 du Code pénal du Kirghizstan. Le procureur a également requis que les personnes assignées à résidence soient placées en détention préventive. Le verdict final sera rendu le 3 octobre 2024.

Temirov Live est un média basé sur YouTube d’investigation fondé en 2020 par le défenseur des droits humains et journaliste Bolot Temirov, qui se concentre sur des enquêtes sur la corruption. Ayt Ayt Dese est un projet basé sur YouTube qui vise à populariser les questions relatives aux droits humains en interprétant et en publiant des chansons folkloriques sur des sujets liés aux droits humains, notamment sur des enquêtes de Temirov Live.

Au cours de l’audience, le procureur général a requis des peines de six ans d’emprisonnement pour les onze journalistes et défenseur⸱ses des droits humains, et a demandé la levée de l’assignation à résidence pour ceux qui sont actuellement soumis à de telles restrictions. L’équipe de défense a rejeté les arguments et les preuves du procureur, soulignant les vices de procédure et remettant en question la légitimité de l’analyse de l’expert. Ils affirment que ces accusations sont infondées. L’un des principaux experts de l’affaire, Azamat Janyshbek uulu, fait partie de l’Académie nationale des sciences du Kirghizstan. Cependant, Zhoomart Karabaev, qui a été démis de ses fonctions d’expert à l’Académie nationale pour avoir refusé d’approuver des expertises fabriquées de toutes pièces et préparées par le Comité d’État pour la sécurité nationale, a dénoncé des problèmes systémiques au sein de l’Académie. Il a révélé que l’institution approuvait fréquemment des examens qui étaient ensuite utilisés pour condamner les détracteurs de l’État, et il est actuellement en détention provisoire.

Le tribunal du district de Leninskiy à Bishkek a prolongé la détention provisoire des défenseur⸱ses des droits humains et journalistes Makhabat Tazhibek Kyzy, Azamat Ishembekov, Aktilek Kaparov et Ayke Beyshekeeva de deux mois supplémentaires, jusqu’au 2 décembre 2024. Le verdict final sera rendu le 3 octobre 2024.

Les 11 journalistes et défenseur⸱ses ont été arrêtés le 16 janvier 2024, accusés d’avoir « appelé à des troubles civils de masse », une infraction en vertu de la partie 2 de l’article 41 et de la partie 3 de l’article 278 du Code pénal du Kirghizstan. En avril 2024, trois d’entre eux ont été libérés, mais placés en résidence surveillée, suivis par quatre autres, mais la détention provisoire de Makhabat Tazhibek Kyzy, Ayke Beyshekeeva (directeurs de Temirov Live et Ayt Ayt Dese), Azamat Ishembekov et Aktilek Kaparov a été prolongée à plusieurs reprises. Le procès a débuté en juin 2024 et s’est déroulé à huis clos, et les journalistes n’ont pas été autorisés à enregistrer les audiences. De nombreuses personnes venues assister au procès n’ont pas pu entrer dans la salle d’audience en raison de sa taille limitée, et le président Sadyr Japarov a publiquement critiqué Temirov Live et Ayt Ayt Dese, les qualifiant de « blogueurs » et les accusant de publier de manière irresponsable des informations qui menacent la sécurité nationale.

Front Line Defenders condamne la réquisition du procureur de condamner à six ans de prison les 11 défenseur⸱ses des droits humains et journalistes, anciens et actuels employés de Temirov Live et Ayt Ayt Dese. Front Line Defenders demande instamment aux autorités kirghizes d’abandonner immédiatement et sans condition toutes les charges contre les journalistes et les défenseur·ses, car l’organisation pense que ces charges sont uniquement motivées par leur travail pacifique et légitime en faveur des droits humains et de la lutte contre la corruption.

24 Juillet 2024
Acharnement contre les membres de Temirov Live et Ayt Ayt Dese

Le 9 juillet 2024, le tribunal du district Leninskiy à Bichkek a entendu les témoignages de 11 défenseur⸱ses des droits humains et journalistes, anciens et actuels employés du média Temirov Live et du projet Ayt Ayt Dese. La prochaine audience est fixée au 18 juillet 2024. Le juge a interdit aux journalistes de filmer l'audience ; de nombreuses personnes venues y assister n'ont pas été autorisées à entrer dans la salle faute d’espace suffisant, la pièce pouvant à peine contenir tous les détenus.

Le 5 juillet 2024, les défenseur⸱ses des droits humains et journalistes Makhabat Tazhibek Kyzy, Azamat Ishembekov, Aktylek Kaparov et Ayke Beyshekeeva ont assisté à l'audience vêtus de T-shirts sur lesquels on pouvait lire « Ak iilet, birok synbait » (« la vérité plie, mais ne se brise pas »). Le 6 juillet 2024, les autorités pénitentiaires ont effectué une fouille dans les unités d'incarcération du centre de détention provisoire n° 1, où les quatre défenseurs sont détenus, et ont confisqué ces T-shirts, ce qui vise une nouvelle fois à réduire ces journalistes au silence. Le 8 juillet 2024, leurs avocats ont porté plainte devant le procureur, l’Ombudsman et le Centre national pour la prévention de la torture concernant la fouille illégale. Le 9 juillet 2024, le service pénitentiaire a annoncé qu'il avait ouvert une enquête sur l'incident.

19 Avril 2024
Quatre défenseur⸱ses des droits humains affiliés à Temirov Live et Ayt Ayt Dese libérés de détention provisoire et assignés à résidence

Le 9 avril 2024, le tribunal du district de Pervomaisky à Bichkek, au Kirghizstan, a libéré les défenseur⸱ses des droits humains et journalistes Tynystan Asypbek, Joodar Buzumov, Saipidin Sultanaliev et Maksat Tazhibek uulu, et les a assignés à résidence. Ces quatre défenseur⸱ses, anciens et actuels membres du personnel de Temirov Live et d’Ayt Ayt Dese, étaient en détention provisoire depuis le 16 janvier 2024. Ils sont tous accusés d’avoir appelé à des « troubles civils de masse », ce qui constitue une infraction pénale en vertu de l’article 278 partie 3 du Code pénal kirghize. Le 12 mars 2024, le tribunal du district de Pervomaisky avait confirmé la détention provisoire de huit défenseurs des droits humains et journalistes associés au média Temirov Live et au projet Ayt Ayt Dese. Parmi les huit défenseur⸱ses des droits humains, Ayke Beyshekeeva et Makhabat Tazhibek Kyzy, qui dirigent respectivement Temirov Live et Ayt Ayt Dese, ainsi qu’Aktilek Kaparov et Azamat Ishenbekov, sont toujours en détention provisoire.

11 Avril 2024
Prolongation de la détention provisoire des défenseur⸱ses des droits humains et des journalistes associés à Temirov-Live et Ayt Ayt Dese

Le 12 mars 2024, le tribunal du district de Pervomaisky à Bichkek, au Kirghizstan, a confirmé la détention provisoire de huit défenseur⸱ses des droits humains et journalistes associés au média Temirov Live et au projet Ayt Ayt Dese. Ils resteront dans le centre de détention provisoire n° 1 jusqu’au 13 mai 2024. En outre, le tribunal a remplacé la détention provisoire par une interdiction de voyager pour trois de ces personnes.

Parmi eux, Makhabat Tazhibek Kyzy, directrice de Temirov Live et d’Ayt Ayt Dese, a été maintenue en détention bien qu’elle ait un fils de 12 ans. Elle est soupçonnée, avec le journaliste Akyn Azamat Ishenbekov, d’avoir organisé des « appels à des troubles civils de masse », une infraction pénale en vertu de l’article 41, partie 2, et de l’article 278, partie 3, du Code pénal du Kirghizstan. Les autres journalistes détenus sont Ayke Beyshekeeva, Saipidin Sultanaliyev, Aktilek Kaparov, Tynystan Aspbekov, Zhoodar Buzumov et Maksat Tazhibek Uulu. Trois journalistes, Saparbek Akunbekov, Aqyl Ozorbekov et Zhumabek Turdaliyev, ont été libérés, mais placés sous le coup d’une interdiction de voyager. S’ils sont reconnus coupables, Makhabat Tazhibek kyzy et Azamat Ishenbekov risquent jusqu’à 10 ans de prison, tandis que les autres défenseur⸱ses risquent jusqu’à 8 ans d’emprisonnement.

Après leur arrestation le 16 janvier 2024, les défenseur⸱ses des droits humains et les journalistes ont d’abord été incarcérés 12 jours dans le quartier de détention temporaire. Les conditions étaient mauvaises, il n’y avait pas de chauffage, de douche et de literie convenable. Les autorités ont affirmé que ce retard était dû à la nécessité de fournir des documents d’identité appropriés, cependant Bolot Temirov a indiqué que les avocats représentant les journalistes de Temirov Live et d’Ayt Ayt Dese n’avaient reçu aucune demande des enquêteurs d’apporter des documents d’identité personnels supplémentaires. Il a suggéré que cette détention de 12 jours dans le quartier de détention préventive est un acte de pression supplémentaire contre les anciens et actuels représentants du média des droits humains.

Les défenseur⸱ses et les journalistes associés à Temirov Live et Ayt Ayt Dese sont également victimes de diffamation, le président Sadyr Japarov les qualifiant de « blogueurs » plutôt que de journalistes et les accusant de publier de manière irresponsable des informations menaçant la sécurité nationale.

Front Line Defenders condamne les poursuites contre ces personnes et pense qu’il s’agit de représailles contre leur travail légitime en faveur des droits humains. Elle demande instamment aux autorités kirghizes de libérer les journalistes détenus, de classer l’affaire et de mettre fin à l’acharnement judiciaire des défenseur⸱ses des droits humains et des journalistes indépendants.

24 Janvier 2024
11 membres de Temirov Live placés en détention provisoire pendant deux mois

Le 17 janvier 2024, le tribunal du district de Pervomaiskiy à Bichkek a placé 11 journalistes et défenseurs des droits humains, anciens et actuels reporters du groupe d’investigation Temirov Live, en détention provisoire jusqu’au 13 mars 2024. Parmi eux figurent Makhabat Tazhibek kyzy, Sapar Akunbekov, Ayke Beishekeeva, Joodar Buzumov, Aktilek Kaparov, Saipidin Sultanaliev, Tynystan Asypbek, Maksat Tajibek uulu, Azamat Ishenbekov, Zhumabek Turdaliev et Akyl Orozbekov. Tous les défenseurs sont soupçonnés d’avoir « appelé à des troubles civils de masse, tandis que Makhabat Tazhibek kyzy et Azamat Ishenbekov sont également qualifiés d’“organisateurs” desdits troubles civils de masse. S’ils sont reconnus coupables, Makhabat Tazhibek kyzy et Azamat Ishenbekov risquent jusqu’à 10 ans de prison, et les autres défenseurs jusqu’à 8 ans.

Temirov Live est un média basé sur YouTube qui enquête et rend compte de la corruption des acteurs étatiques et non étatiques au Kirghizstan. Il a été fondé en 2020 par Bolot Temirov, défenseur des droits humains kirghize et éminent journaliste dont le travail consiste à enquêter sur la corruption. Ayt Ayt Dese est un projet basé sur YouTube qui vise à populariser les questions relatives aux droits humains en interprétant et en publiant des chansons folkloriques sur des sujets liés aux droits humains. Dans ses chansons, Ayt Ayt Dese reprend notamment les enquêtes de Temirov Live.

Le 16 janvier 2024, les forces de l’ordre du Kirghizstan ont perquisitionné le bureau de Temirov Live ainsi que les maisons des membres actuels et anciens de Temirov Live. Les forces de l’ordre ont mis sous scellés les bureaux de Temirov Live, ont arrêté 11 défenseurs des droits humains et journalistes, et les ont emmenés au poste de police pour les interroger. L’un des défenseurs a indiqué que son téléphone portable et son ordinateur avaient été confisqués.

Front Line Defenders condamne les poursuites contre les reporters actuels et anciens de Temirov Live et pense que l’acharnement judiciaire dont ils sont la cible est une mesure de représailles contre leur travail légitime et pacifique en faveur des droits humains. Front Line Defenders demande instamment aux autorités du Kirghizstan de libérer les journalistes injustement détenus, de clore l’affaire criminelle et de mettre fin à l’acharnement judiciaire contre les défenseurs des droits humains et les journalistes indépendants au Kirghizstan.

16 Janvier 2024
Temirov Live et ses membres ciblés par des raids, des arrestations et l’ouverture d’une affaire criminelle pour « appels à des troubles civils de masse »

Le 16 janvier 2024, les forces de l’ordre kirghizes ont perquisitionné les bureaux du média Temirov Live ainsi que les maisons de 11 défenseur⸱ses des droits humains et journalistes, dont des membres actuels et anciens de Temirov Live. Après la perquisition, plusieurs défenseur⸱ses des droits humains ont été conduits au ministère de l’Intérieur pour y être interrogés. Ils ont ensuite été qualifiés de suspects dans une affaire pénale concernant des « appels à des troubles civils de masse » liés aux publications de Temirov Live et d’Ayt Ayt Dese, et ont été détenus pendant 48 heures.

Temirov Live est un média basé sur YouTube qui enquête et rend compte de la corruption des acteurs étatiques et non étatiques au Kirghizstan. Il a été fondé en 2020 par Bolot Temirov, défenseur des droits humains kirghize et éminent journaliste dont le travail consiste à enquêter sur la corruption. Ayt Ayt Dese est un projet basé sur YouTube qui vise à populariser les questions relatives aux droits humains en interprétant et en publiant des chansons folkloriques sur ces sujets liés aux droits humains. Dans ses chansons, Ayt Ayt Dese reprend notamment les enquêtes de Temirov Live.

Le 16 janvier 2024, les bureaux de Temirov Live ont fait l’objet d’une descente de police, après quoi ils ont été mis sous scellés. Des perquisitions ont également eu lieu au domicile d’anciens et d’actuels membres de Temirov Live et Ayt Ayt Dese, notamment chez le directeur de Temirov Live Makhabat Tazhibek kyzy et des défenseur⸱ses des droits humains et journalistes Sapar Akunbekov, Ayke Beishekeeva, Joodar Buzumov, Aktilek Kaparov, Saipidin Sultanaliev, Tynystan Asypbek, Maksat Tajibek uulu, Azamat Ishenbekov, Zhumabek Turdaliev et Akyl Orozbekov ; après ces perquisitions, ils ont tous été conduits au poste de police pour y être interrogés. Saipidin Sultanaliev a indiqué que son téléphone portable et son ordinateur ont été saisis. Après l’interrogatoire, les défenseur⸱ses des droits humains ont été détenus pendant 48 heures au motif qu’ils sont suspects dans une affaire criminelle.

Plus tôt, le 30 décembre 2023, des officiers de police ont déclaré avoir trouvé des informations appelant à des troubles civils de masse sur les pages web de Temirov Live et « Ayt Ayt Dese ». Le ministère de l’Intérieur a déclaré que le 12 janvier 2024, une expertise a corroboré que les documents publiés sur les pages d’Ayt Ayt Dese et de Temirov Live « contiennent des signes d’appels à manifester et à provoquer des émeutes de masse ». Une procédure pénale a été ouverte pour « appels à la désobéissance active aux demandes légales des représentants des autorités et appels aux troubles civils de masse, ainsi que pour appels à la violence contre les citoyens ». Les journalistes appréhendés ont le statut de témoin, ce qui ne leur permet pas de bénéficier du droit procédural de garder le silence.

La veille, le 15 janvier 2024, les forces de l’ordre ont également perquisitionné le bureau de l’agence de presse 24.kg à Bichkek, confisqué tout le matériel et mis le bureau sous scellés. La direction du média a été emmenée au Comité d’État pour la sécurité nationale pour y être interrogée. Selon la commission d’État, la perquisition a été effectuée dans le cadre d’une enquête sur une affaire pénale de « propagande de guerre ». Le ciblage des journalistes par le biais de perquisitions et de poursuites pénales s’inscrit dans ce schéma de limitation systémique des droits et libertés des défenseur⸱ses des droits humains.

Front Line Defenders condamne l’attaque contre les défenseur⸱ses des droits humains et les journalistes indépendants au Kirghizstan, car il semble qu’il s’agisse de représailles contre leur travail légitime et pacifique en faveur des droits humains. L’organisation est vivement préoccupée par la vague de répression à laquelle sont confrontés les défenseur⸱ses des droits humains et les journalistes. En effet, ces dernières années, les autorités kirghizes refusent d’accréditer les médias, adoptent des lois restreignant leurs activités et intentent des procès contre des journalistes indépendants.

Front Line Defenders exhorte les autorités du Kirghizstan à :

  1. Libérer immédiatement et sans condition les défenseur⸱ses des droits humains et les journalistes qui ont été appréhendés par les autorités dans le cadre de l’affaire pénale sur les « appels à des troubles civils de masse » ;
  2. Clôturer la procédure pénale relative aux « appels à des troubles civils de masse », car elle vise les défenseur⸱ses des droits humains et les journalistes ;
  3. Garantir qu’en toutes circonstances tous les défenseur⸱ses des droits humains au Kirghizstan puissent exercer leurs activités sans crainte de représailles et sans aucune restriction, conformément aux obligations et engagements internationaux du Kirghizstan en matière de droits humains.