Suphap Khamlae condamnée à six mois de prison
Le 27 juillet 2017, un tribunal thaï de la province de Chaiyaphum a reconnu la défenseuse des droits humains Suphap Khamlae coupable d'avoir empiété sur une réserve forestière, et l'a condamnée à six mois de prison en vertu de la loi sur les réserves forestières nationales. Elle est la femme du défenseur du droit à la terre Den Khamlae, également condamné par contumace et sous le coup d'un mandat d'arrêt bien qu'il soit porté disparu depuis avril 2016.
Shuphap Khamlae défend le droit à la terre dans la communauté de Khok Yao, dans le district de Kon San, province de Chaiyaphum, dans le nord-est de la Thaïlande. Sa communauté risque actuellement d'être expulsée de force des terres qu'elle occupe depuis des décennies, avant qu'elles ne soient classées comme réserve protégée. Avec son mari Den Khamlae, elle plaide pour le droit à l'obtention d'un titre de propriété des terres pour sa communauté. Depuis 2015, Den Kamlae dirigeait un réseau de villageois locaux qui tentent de réaffirmer leurs droits sur ces terres. L'éminent défenseur du droit à la terre est également membre de l'Essan Land Reform Network (ELRN), un syndicat local de villageois opposé au projet forestier de Kon San, qui a provoqué d'importants dégâts dans certaines parties de la forêt de Laohai. L'Organisation de l'industrie forestière s'est approprié les terres et a expulsé plus de mille personnes hors des villages locaux.
Den Khamlae a disparu le 16 avril 2016 dans la forêt de Khok Yao, près de son village. Depuis, sa femme se bat pour que la police enquête correctement sur sa disparition et pour que les coupables de ce qu'elle pense être un meurtre soient traduits en justice.
Le 27 juillet 2017, un tribunal thaï de la province de Chaiyaphum a reconnu la défenseuse des droits humains Suphap Khamlae coupable d'avoir empiété sur une réserve forestière, et l'a condamnée à six mois de prison en vertu de la loi sur les réserves forestières nationales. Elle est la femme du défenseur du droit à la terre Den Khamlae, également condamné par contumace et sous le coup d'un mandat d'arrêt bien qu'il soit porté disparu depuis avril 2016.
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Shuphap Khamlae défend le droit à la terre dans la communauté de Khok Yao, dans le district de Kon San, province de Chaiyaphum, dans le nord-est de la Thaïlande. Sa communauté risque actuellement d'être expulsée de force des terres qu'elle occupe depuis des décennies, avant qu'elles ne soient classées comme réserve protégée. Avec son mari Den Khamlae, elle plaide pour le droit à l'obtention d'un titre de propriété des terres pour sa communauté. Depuis 2015, Den Khamlae dirigeait un réseau de villageois locaux qui tentent de réaffirmer leurs droits sur ces terres. L'éminent défenseur du droit à la terre est également membre de l'Essan Land Reform Network (ELRN), un syndicat local de villageois opposé au projet forestier de Kon San, qui a provoqué d'importants dégâts dans certaines parties de la forêt de Laohai. L'Organisation de l'industrie forestière s'est approprié les terres et a expulsé plus de mille personnes hors des villages locaux.
Den Khamlae a disparu le 16 avril 2016 dans la forêt de Khok Yao, près de son village. Depuis, sa femme se bat pour que la police enquête correctement sur sa disparition et pour que les coupables de ce qu'elle pense être un meurtre soient traduits en justice.
LE 27 juillet 2017, Suphap Khamlae a été condamnée à six mois de prison par le tribunal provincial de Phu Khiao, après avoir été reconnue coupable d'être entrée dans la réserve forestière nationale de Phu Sam Phaknam, en vertu de la section 31 de la loi sur la réserve forestière nationale (1964). Suphap Khamlae est désormais détenue dans la prison provinciale de Chaiyaphum. Son mari, Den Khamlae, a été condamné par contumace dans la même affaire, car le tribunal estime qu'il est peut-être toujours en vie. Un mandat d'arrêt a été lancé contre lui aussi, bien que le crâne d'un homme qui pourrait être le sien, ainsi que certaines de ses affaires aient été retrouvés en mars 2017 dans la forêt où il a disparu.
En juillet 2011, Suphap Khamlae et Den Khamlae avaient été arrêtés avec une douzaine de villageois de Khok Yao pour être soi-disant entrés dans une forêt protégée. Après avoir été condamnés à six mois de prison par un premier tribunal et brièvement détenus, ils avaient été libérés sous caution le temps de l'appel. En 2013, la cour avait confirmé le premier verdict. Les défenseur-ses avaient de nouveau fait appel devant la Cour suprême, dont le verdict a régulièrement été reporté jusqu'au 27 juillet, en raison des incertitudes entourant la disparition de Den Khamlae.
Cette peine a été prononcée tout juste quelques jours après que le Comité de l'ONU sur l'élimination de toute forme de discrimination à l'égard des femmes (CEDAW) ait fait part de ses vives préoccupations à l'égard des femmes défenseuses des droits humains en Thaïlande, en particulier celles qui luttent en faveur du droit à la terre et de la protection de l'environnement; ils sont la cible de poursuites, harcèlement, violences et intimidation de la part des autorités et des entreprises à cause de leurs actions.
Front Line Defenders condamne fermement l'inculpation de la défenseuse Suphap Khamlae, car cela semble uniquement lié à son travail pacifique et légitime en faveur des droits humains.
Front Line Defenders exhorte les autorités de Thaïlande à:
1. Libérer immédiatement Suphap Khamlaen et infirmer son inculpation, car Front Line Defenders pense qu'elle est prise pour cible uniquement à cause de son travail légitime en faveur des droits humains;
2. Garantir l'ouverture d'une enquête minutieuse et impartiale sur la disparition de Den Khamlae, dans le but de traduire les coupables en justice, conformément aux normes internationales, et d'informer sa famille de tout nouvel élément de l'enquête;
3. Garantir qu’en toutes circonstances, tous-tes les défenseur-ses des droits humains en Thaïlande, et en particulier les défenseuses des droits humains, puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles, y compris l'acharnement judiciaire.