Stigmatisation et crainte d'arrestation à l'encontre de Alice Nkom
Dimanche le 9 janvier 2011, l’émission de télévision Canal Plus a diffusée une interview du conseiller technique du Ministre de la Communication du Cameroun où il aurait mentionné une possible arrestation de Me Alice Nkom pour son militantisme en faveur des droits humains, notamment la protection des droits des personnes lesbiennes, gay, bisexuelles ou transgenre (LGBT).
Alice Nkom est avocate ainsi que fondatrice et présidente de l'ADEFHO, une association qui lutte contre la discrimination basée sur l'orientation sexuelle et l’identité de genre.
Dimanche le 9 janvier 2011, l’émission de télévision Canal Plus a diffusée une interview du conseiller technique du Ministre de la Communication du Cameroun où il aurait mentionné une possible arrestation de Me Alice Nkom pour son militantisme en faveur des droits humains, notamment la protection des droits des personnes lesbiennes, gay, bisexuelles ou transgenre (LGBT). Mme Alice Nkom est avocate ainsi que fondatrice et présidente de l'ADEFHO, une association qui lutte contre la discrimination basée sur l'orientation sexuelle et l’identité de genre.
Pendant l'interview diffusée par le Canal Plus le 9 janvier, le représentant du Ministère de la Communication aurait suggéré l'arrestation de Me Nkom en prétendant qu'elle aurait commis des crimes contre la loi camerounaise, la souveraineté et l’indépendance du Cameroun, parce qu'elle avait reçu un financement de l'Union européenne destiné à soutenir le travail de ADEFHO. Plusieurs sites web camerounaises, y compris un blog qui représentrait le Rassemblement de la jeunesse camerounaise, ont repris ces accusations en lançant une « fatwa contre les homosexuelles » et ont invité leurs lecteurs à agir en ces termes : « Traquez-les, dénoncez-les sans aucune pitié! »
Mardi 11 janvier 2011, au cours de l’émission Cartes Sur Tables sur la chaîne de télévision privée STV 2, Me Alice Nkom a reçu de la part de son confrère, avocat à Douala, une menace physique sous conditions parce qu’elle défend l’homosexualité. Notamment l'avocat aurait dit: « Me Nkom, j'ai des amis qui m'ont dit qu'ils ont envie de vous croiser dans un coin obscure pour faire votre fête. Comme ça vous comprendriez ce que ressentent nos enfants ».
Front Line exprime sa préoccupation face à la déclaration intimidatrice d'un représentant du gouvernement à l'encontre de Me Nkom, qui maintenant craint sa possible arrestation ou d’être autrement ciblée. En outre, cette déclaration risque d'encourager certains personnes à passer à l'acte, y compris à commettre des possibles actes d'agression à l'encontre de Me Nkom et d'autres défenseurs des droits humains membres de l'ADEFHO.
Front Line demande instamment aux autorités du Cameroun de:
Assurer qu'aucune arrestation n'ait place à l'encontre de Me Alice Nkom ou d'autres membres de l'ADEFHO, car elle serait uniquement motivée par leur travail légitime de promotion et protection des droits humains pour tous sans distinction;
Condamner publiquement la déclaration du représentant du Ministère de la Communication et prendre des mesures efficaces pour prévenir la répétition des déclarations hostiles et intimidatrices à l'encontre des défenseurs des droits humains, déclarations qui ont pour but de stigmatiser leur travail légitime et pourraient encourager les actes d'agression à leur encontre;
Veiller à ce que tous les défenseurs des droits humains au Cameroun, exerçant leurs activités légitimes de défense des droits humains, soient en mesure d'opérer sans restrictions et r
eprésailles, et soient protégés efficacement.