Arrestation de Sherwin De Vera
Le défenseur des droits humains et écologiste Sherwin De Vera a été libéré sous caution le 10 janvier 2018. Il avait été arrêté le 12 décembre 2017 et accusé de rébellion.
Sherwin De Vera est coordinateur de Defend Ilocos, un réseau écologiste basé dans le nord-ouest des Philippines, affilié au Réseau populaire de Kalikasan pour l'environnement. Defend Ilocos a joué un rôle clé à la tête du mouvement Sauver le fleuve Abra (STARM), qui mène des manifestations contre les effets néfastes des opérations de l'entreprise minière Lepanto Mining Company sur le droit des communautés locales à jouir d'un environnement sûr et sein dans la province d'Ilocos Sur. Defend Ilocos participe également à la mobilisation et à l'organisation d'un mouvement contre le projet d'instalation d'une usine électrique à charbon à Luna, La Union. Le défenseur est aussi un ancien employé de l'organisation de défense des droits humains Karapatan.
Mise à jour : Le défenseur des droits humains et écologiste Sherwin De Vera a été libéré sous caution le 10 janvier 2018. Il avait été arrêté le 12 décembre 2017 et accusé de rébellion.
Le 12 décembre 2017, le défenseur des droits humains et écologiste Sherwin De Vera a été arrêté dans le nord de Luçon, dans la province d'Ilocos Sur.
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Le 12 décembre vers 18h30, la police nationale philippine (PNP) a arrêté Sherwin De Vera alors qu'il était à bord d'un bus à destination de son domicile à Bantay, province d'Ilocos Sur. La PNP a arrêté le véhicule à un poste de contrôle, a cherché Sherwin De Vera et l'a infirmé qu'il est en état d'arrestation. La police n'a présenté aucun mandat malgré la demande de Sherwin De Vera. Il a été informé qu'une affaire pour rébellion a été ouverte contre lui. Une fois au poste de police, les policiers lui ont montré la copie d'une plainte, l'affaire n°2014-155, qui aurait été déposée dans la province d'Abra le 4 septembre 2014. Depuis, trois autres affaires ont été ouvertes contre Sherwin De Vera. Dans les quatre affaires, il est sous le coup d'un chef accusation pour rébellion, un chef d'accusation pour tentative de meurtre, 28 chefs d'accusation pour tentative de meurtre et 20 chefs d'accusation pour tentative de meurtres. Tous les incidents dans lesquels il est accusé datent de 2014, lorsque Sherwin De Vera a pris la tête de la coordination de Defend Ilocos. Il est actuellement détenu dans la prison provinciale d'Abra.
Peu avant, le 18 juillet 2017, Sherwin De Vera a été suivi par des hommes en uniformes militaires à Vigan. Le lendemain, il a appris que des militaires s'étaient renseignés à propos de ses activités à l'université de la ville, après une visite sur le campus.
Les défenseur-ses de l'environnement, du droit à la terre et des droits des populations autochtones sont de plus en plus souvent pris pour cible aux Philippines, par le biais de menaces, attaques, actes d'intimidation et de harcèlement perpétrés par des militaires, dans le cadre d'une vaste répression contre la société civile. L'usage d'accusations fabriquées de toutes pièces pour emprisonner les défenseur-ses des droits humains par le biais de faux témoignages, de mandats défectueux et de fausses charges, est de plus en plus fréquente.
Front Line Defenders condamne fermement l'arrestation et les accusations portées contre le défenseur des droits humains Sherwin De Vera, car il semble que tout cela soit uniquement motivé par son travail légitime et pacifique en faveur des droits humains.
Front Line Defenders exhorte les autorités des Philippines à:
1. Libérer immédiatement et sans condition Sherwin De Vera, car il semble qu'il soit pris pour cible uniquement à cause de son travail légitime et pacifique en faveur des droits humains;
2. Garantir immédiatement que toutes les accusations portées contre lui soient abandonnées, que l'affaire soit fermée, et la fin de toute forme de harcèlement contre Sherwin De Vera, car il semble que non seulement cette pression soit liée à son travail légitime en faveur des droits humains, mais qu'elle constitue une transgression directe des droits du défenseur des droits humains.
3. Cesser immédiatement de cibler tous-tes les défenseur-ses des droits humains aux Philippines et garantir qu'en toutes circonstances ils-elles puissent mener à bien leurs activités légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles, y compris l'acharnement judiciaire.