Confirmation de la condamnation du leader autochtone nahua Saúl Rosales Meléndez

Le 9 juillet, la condamnation du leader autochtone nahua Saúl Rosales Meléndez a été confirmée, suite à l’appel interjeté par la défense en avril. Le défenseur a été condamné en mars 2024 à 20 ans de prison pour un meurtre qu’il n’a pas commis et est détenu depuis juillet 2022.

Front Line Defenders condamne la criminalisation de Saúl Rosales, car il s’agit de représailles contre son leadership dans la défense de la forêt de la montagne Matlalcueyetl face aux dommages environnementaux causés par les activités d’extraction dans la région.

Le 1er mars 2024, le tribunal du district judiciaire de Guridi et Alcocer a déclaré le défenseur des droits humains et leader autochtone Saúl Rosales Meléndez coupable d’un meurtre commis le 15 avril 2022. Le défenseur fait l’objet d’une procédure pénale et est détenu depuis le 14 juillet 2022. La peine devrait être rendue le vendredi 8 mars 2024 et le procureur général de Tlaxcala a requis une peine de 50 ans d’emprisonnement.

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Saúl Rosales Meléndez est défenseur des droits humains et président de la communauté nahua de San Pedro Tlalcuapan, dans l’État de Tlaxcala. Il est connu localement pour diriger les assemblées communautaires et pour son travail sans répit de défense de la forêt de la montagne Matlalcueyetl — également connue sous le nom de La Malinche — face aux dommages environnementaux causés par les activités d’extraction dans la région, notamment l’exploitation forestière illégale. Saúl Rosales Meléndez a été élu autorité nahua par la communauté pour mener la défense de la forêt grâce à ses actions précédentes pour la protection de la forêt tout en contestant les intérêts personnels des agents de l’État local concernant le territoire nahua, qui fait l’objet d’une exploitation sans consultation appropriée de la communauté. La communauté dénonce le fait que des fonctionnaires pénètrent sur le territoire sans l’autorisation requise pour permettre l’accès à des activités extractives qui causent des dommages considérables à l’écosystème de La Malinche.

Le 1er mars 2024, le défenseur des droits humains a été déclaré coupable d’homicide aggravé lié à un lynchage ayant entraîné la mort d’une personne le 15 avril 2022. La condamnation a été rendue après un an et sept mois de détention. L’incident a eu lieu dans la communauté nahua de San Pedro Tlalcuapan, et Saúl Rosales a tenté de protéger la victime en appelant la communauté à se calmer, mais sans succès. Selon certaines sources, lors de l’incident, la police est arrivée dans la communauté, mais n’est pas intervenue. Le défenseur des droits humains n’a pas participé à l’agression et ne l’a pas encouragée.

Une partie du raisonnement non mérité présenté par l’accusation est que Saúl Rosales a manqué à son obligation de défendre la victime au titre de président de la communauté, ce qui a entraîné la décision du tribunal dans un contexte où le leader autochtone est criminalisé. Le défenseur est détenu depuis le 14 juillet 2022 au Centre de Réintégration Sociale de l’État de Tlaxcala, loin de sa famille et de sa communauté. Une nouvelle audience qui décidera de la condamnation aura lieu ce vendredi 8 mars. Le procureur général a requis 50 ans de prison.

Front Line Defenders est préoccupée par la criminalisation du défenseur des droits humains Saúl Rosales Meléndez, car cela semble motivé par son travail légitime et pacifique en faveur des droits humains, en particulier pour la défense de l’environnement et du territoire indigène nahua. Front Line Defenders réitère également son inquiétude concernant le climat d’impunité et le manque de protection des défenseur·ses du droit à la terre, du territoire et de l’environnement au Mexique.

Front Line Defenders exhorte les autorités mexicaines à :

• Abandonner les poursuites contre le défenseur des droits humains Saúl Rosales Melénedez et garantir son droit à une procédure régulière ;
• Prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir la sécurité et l’intégrité physique et psychologique du défenseur des droits humains Saúl Rosales et de tous les défenseur·ses qui œuvrent pour leurs droits à la terre et au territoire à Tlaxcala ;
• Prendre des mesures pour garantir que tous les défenseur⸱ses des droits humains qui mènent à bien des activités légitimes en faveur des droits humains, puissent agir librement sans crainte de restrictions ou de représailles au Mexique, y compris d’acharnement judiciaire.