Patson Dzamara enlevé et torturé
Le 2 octobre 2018, la Haute cour de Harare a infirmé l'inculpation de Patson Dzamara.
La première audience de l'appel de Patson Dzamara est prévue pour le 25 avril 2018.
Le 13 juillet 2017, la demande de sursis de Patson Dzamara a été acceptée en attendant son appel devant la haute cour.
Le 29 juin 2017, le défenseur des droits humains Patson Dzamara a été reconnu coupable et inculpé par un tribunal de Harare, suite à des allégations portées contre lui relatives à une manifestation pacifique qu'il a aidé à organiser.
Patson Dzamara était un défenseur des droits humains qui oeuvrait pour la bonne gouvernance et contre la corruption au Zimbabwe. Il dénonçait ouvertement la corruption et l'impunité au sein des rangs du gouvernement. Le frère de Patson Dzamara, Itai Dzamara, est également défenseur des droits humains; il est journaliste et organisateur d'Occupy Africa Unity Square, un projet lancé en 2014 qui réclame des comptes et de la transparence de la part du gouvernement du Zimbabwe. Itai Dzamara a été enlevé et a disparu le 9 mars 2015, et on ignore toujours où il se trouve. Patson Dzamara expliquait que la disparition de son frère le motivait à "...pendre une position ferme contre les violations des droits humains et l'échec du leadership au Zimbabwe". Patson est décédé d'un cancer du colon le 26 août 2020.
Le 2 octobre 2018, la Haute cour de Harare a infirmé l'inculpation de Patson Dzamara. Le 29 juin 2017, le défenseur avait été inculpé pour entrave à la justice et condamné à 12 mois de prison (avec surcis à condition qu'il exécute 315 heures de travaux communautaires).
Mise à jour: La première audience de l'appel de Patson Dzamara est prévue pour le 25 avril 2018.
Le 29 juin 2017, le défenseur des droits humains Patson Dzamara a été reconnu coupable et inculpé par un tribunal de Harare, suite à des allégations portées contre lui relatives à une manifestation pacifique qu'il a aidé à organiser.
Le 29 juin 2017, Patson Dzamara a été reconnu coupable d'entrave à la justice. En juin 2016, après une manifestation, Patson Dzamara a été accusé de deux charges: vol et entrave à la justice, pour avoir soi-disant volé une matraque et un képi à un policier lors d'une manifestation d'Occupy Africa Unity Square. L'accusation de vol a été abandonnée par le juge, mais Dzamara a été condamné à douze mois de détention préventive pour entrave à la justice; il s'agit d'une peine avec sursis à condition qu'il fasse 315 heures de service communautaire.
Front Line Defenders a déjà parlé du harcèlement dont Patson Dzamara est victime, notamment son enlèvement et les tortures qu'il a subies le 18 novembre 2016.
Front Line Defenders est préoccupée par la condamnation du défenseur des droits humains Patson Dzamara, car cela s'apparente à de l'acharnement judiciaire et cela a un lien direct avec son travail pacifique et légitime en faveur des droits humains au Zimbabwe.
Front Line Defenders exhorte les autorités du Zimbabwe à:
1. Annuler immédiatement la peine prononcée contre Patson Dzamara et cesser toute forme de harcèlement contre lui, car il semble que tout cela soit uniquement motivé par son travail légitime et pacifique en faveur des droits humains;
2. Enquêter et traduire en justice les coupables de la disparition d'Itai Dzamara, afin qu'il revienne auprès de sa famille et de ses collègues;
3. Garantir qu’en toutes circonstances, tous-tes les défenseur-ses des droits humains au Zimbabwe puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles.
Le 18 novembre 2016, M. Patson Dzamara a été enlevé alors qu'il préparait une manifestation contre la corruption et la nouvelle monnaie, appelée “MunhuWeseMuRoad”, qu'il a aidé à organiser à Harare.
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Dans la matinée du 18 novembre 2016, Patson Dzamara et plusieurs collègues se rendaient sur le lieu de l'organisation de la manifestation contre la corruption et la nouvelle monnaie lorsque plusieurs inconnus non identifiés et armés ont bloqué les deux véhicules dans lesquels ils se trouvaient. Tandis que certains de ses collègues ont pris la fuite, Patson Dzamara a été enlevé, les hommes lui ont bandé les yeux et l'ont poussé dans un autre véhicule avec des agresseurs. Selon certains témoins, les inconnus ont mis le feu aux deux véhicules dans lesquels Patson Dzamara et ses collègues circulaient avant de quitter les lieux.
Lorsque les hommes ont changé Patson Dzamara de voiture, ils l'ont frappé à la tête avec des pointes en métal qu'ils ont récupéré sur la route et qui avaient servi à crever les pneus des véhicules. Ils ont braqué un révolver contre son cou et ont dit à Patson Dzamara "Tu n'as rien appris et pas tenu compte de ce que nous avons fait à ton frère, c'est maintenant ton tour d'apprendre". Il pense que les hommes l'ont conduit au Lac Chivero et qu'ils ont tenté de le noyer. Cependant, après l'avoir de nouveau frappé, ils lui ont retiré ses vêtements, lui ont attaché les mains et l'ont jeté du véhicule, le laissant au sol. Patson Dzamara a rampé jusqu'au bord de la route et a appelé à l'aide. Vers 3h, un passant l'a aidé à se rendre dans une station service où il a pu appeler sa famille, qui l'a conduit à l'hôpital.
Patson Dzamara est désormais soigné à l'hôpital où il récupère de ses blessures. Il n'a pas reçu de nouvelles menaces ni subit d'autres actes de harcèlement, et ses collègues qui étaient avec lui lors de l'attaque ont été retrouvés. Les autorités n'ont pas ouvert d'enquête sur l'enlèvement, la torture ou l'incendie volontaire des deux véhicules des défenseur-ses des droits humains.
Front Line Defenders fait part de ses vives préoccupations quant à l'enlèvement et aux tortures infligés à Patson Dzamara, et considère que ces incidents font partie d'une campagne de persécution contre les défenseur-ses des droits humains au Zimbabwe.
Front Line Defenders exhorte les autorités du Zimbabwe à:
1. Prendre les mesures nécessaires afin de garantir l'intégrité physique et psychologique et la sécurité de Patson Dzamara;
2. Ouvrir immédiatement une enquête approfondie et impartiale sur l'enlèvement et la torture de Patson Dzamara, et la destruction de son véhicule, dans le but de publier les résultats et de traduire les responsables en justice conformément aux normes internationales;
3. Enquêter et traduire en justice les coupables de la disparition d'Itai Dzamara, afin qu'il revienne auprès de sa famille et de ses collègues;
4. Garantir qu’en toutes circonstances, tous-tes les défenseur-ses des droits humains au Zimbabwe puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles.