Agression du Pasteur Nguyen Trung Ton et d'un ami
Le 5 avril 2018, le tribunal de Hanoï a reconnu Nguyễn Văn Đài, Trương Minh Đức, Nguyễn Trung Tôn, Nguyễn Bắc Truyển, Lê Thu Hà et Pham Văn Trội coupables d'"activités visant à renverser l'administration populaire". Les 10 et 11 avril 2018, les tribunaux de Thai Binh et Nghe An ont reconnuNguyễn Văn Tuc et Trần Thị Xuân de la même infraction. La cour a prononcé de lourdes peine contre les huit défenseur-ses des droits, qui sont tous membres de la Confrérie pour la démocratie.
Le 27 février 2017, le défenseur des droits humains Nguyen Trung Ton et un ami, Nguyen Viet Tu, ont été enlevés et agressés par des hommes en civil dans les provinces de Quang Binh et Ha Tinh.
Nguyen Trung Ton est un défenseur des droits humains et pasteur protestant qui plaide pour la démocratie et la liberté de culte au Vietnam. Il est également président de la Confrérie de la Démocratie, une organisation civile indépendante qui utilise internet pour promouvoir les droits humains et coordonner les actions de plusieurs acteurs pro-démocratie dans le pays. En décembre 2011, Nguyen Trung Ton a été condamné à deux ans de prison et deux ans de probation pour "propagande contre l'État" en vertu de l'article 88 du Code pénal, une accusation fréquemment employée pour emprisonner les défenseur-ses des droits humains au Vietnam. Le co-fondateur de la Confrérie de la Démocratie, Nguyen Van Dai, est placé en détention préventive pour la même accusation depuis décembre 2015.
Le 5 avril 2018, le tribunal de Hanoï a reconnu Nguyễn Văn Đài, Trương Minh Đức, Nguyễn Trung Tôn, Nguyễn Bắc Truyển, Lê Thu Hà et Pham Văn Trội coupables d'"activités visant à renverser l'administration populaire". Les 10 et 11 avril 2018, les tribunaux de Thai Binh et Nghe An ont reconnu Nguyễn Văn Tuc et Trần Thị Xuân de la même infraction. La cour a prononcé de lourdes peines contre les huit défenseur-ses des droits humains, qui sont tous membres de la Confrérie pour la démocratie.
La Confrérie pour la démocratie est une association de militants vietnamiens fondée en avril 2013. Dans le but de promouvoir la démocratie et les droits humains au Vietnam, l'Association organise des formations et sensibilise les citoyens vietnamiens au sujet des droits humains, dans tout le pays. La Confrérie pour la démocratie assiste les victimes de la corruption gouvernementale, de l'accaparement des terres, de la négligence des entreprises, en les aidant à intenter des actions en justice pour défendre leurs droits.
Nguyễn Văn Đài, avocat en droits humains et membre fondateur de la Confrérie pour la démocratie, a reçu la plus lourde peine : 15 ans de prison et cinq ans de liberté surveillée. Nguyễn Văn Tuc, vice-président de la Confrérie pour la démocratie a été condamné à 13 ans de prison et trois ans de liberté surveillée. Le journaliste Trương Minh Đức et le pasteur Nguyễn Trung Tôn ont chacun été condamnés à 12 ans de prison et à trois ans de liberté surveillée. Nguyễn Bắc Truyển a été condamné à 11 ans de prison et trois ans de liberté surveillée. Lê Thu Hà, secrétaire et traducteur de la Confrérie pour la démocratie a été condamné à neuf ans de prison et deux ans de liberté surveillée, tandis que Pham Văn Trội a été condamnée à sept ans de prison et un an de liberté surveillée. L'activiste Trần Thị Xuân, dont le procès s'est tenu sans que sa famille ne soit informée, a été condamnée à neuf ans de prison et cinq ans de liberté surveillée.
"Mener des activités visant à renverser l'administration populaire" est l'une des allégations les plus graves qui puissent être portées contre les défenseur-ses des droits humains au Vietnam. Cette accusation est largement critiquée car elle est très vague et excessivement punitive. Les personnes reconnues comme étant les "principaux coupables" peuvent être condamnés à mort, à la prison à perpétuité, ou à des peines de douze à vingt ans de prison. À ce jour, l'accusation est très souvent employée contre les dissidents et les militants pro-démocratie, bien qu'il n'y ait pas suffisamment de preuves indiquant que les accusés aient l'intention de "renverser l'administration populaire" L'un des défenseur-ses jugés le 5 avril à Hanoï était accusé d'avoir "donné des leçons d'anglais" aux membres de la Confrérie pour la démocratie, et d'avoir traduit des rapports pour les donateurs étrangers.
En vertu du droit vietnamien, les défenseur-ses des droits humains ont 15 jours pour faire appel de cette décision.
Nguyễn Văn Đài et Lê Thu Hà attendaient leur procès depuis leur arrestation en décembre 2015. Les détentions de Trương Minh Đức, Nguyễn Bắc Truyển et Pham Văn Trội ont été prolongées ; ils ont été arrêtés en juillet 2017 dans le cadre d'actions coordonnées dans trois villes. Nguyễn Văn Tuc est détenu depuis le 1er septembre 2017 et Trần Thị Xuân depuis le 17 octobre 2017.
Pendant leur détention, les défenseur-ses des droits humains n'ont eu un accès que très limité à leurs familles et à leurs avocats. Dans certains cas, les membres des familles des défenseur-ses des droits humains n'ont jamais été officiellement informés de la date du procès. La famille de Trần Thị Xuân n'a été informée de son procès du 12 avril qu'à la fin, et l'avocat de la défenseuse n'était pas présent lors des procédures devant la cour.
Front Line Defenders appelle les autorités vietnamiennes à annuler la décision du tribunal et à infirmer les peines prononcées contre Nguyễn Văn Đài, Trương Minh Đức, Nguyễn Bắc Truyển, Lê Thu Hà, Nguyễn Trung Tôn, Pham Văn Trội, Nguyễn Văn Tuc et Trần Thị Xuân. Front Line Defenders pense que ces allégations visent uniquement à stopper leur travail pacifique.
Le 27 février 2017, le défenseur des droits humains Nguyen Trung Ton et un ami, Nguyen Viet Tu, ont été enlevés et agressés par des hommes en civil dans les provinces de Quang Binh et Ha Tinh.
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Nguyen Trung Ton est un défenseur des droits humains et pasteur protestant qui plaide pour la démocratie et la liberté de culte au Vietnam. Il est également président de la Confrérie de la Démocratie, une organisation civile indépendante qui utilise internet pour promouvoir les droits humains et coordonner les actions de plusieurs acteurs pro-démocratie dans le pays. En décembre 2011, Nguyen Trung Ton a été condamné à deux ans de prison et deux ans de probation pour "propagande contre l'État" en vertu de l'article 88 du Code pénal, une accusation fréquemment employée pour emprisonner les défenseur-ses des droits humains au Vietnam. Le co-fondateur de la Confrérie de la Démocratie, Nguyen Van Dai, est placé en détention préventive pour la même accusation depuis décembre 2015.
Le 27 février 2017, Nguyen Trung Ton et Nguyen Viet Tu se sont rendus dans la ville de Ba Don, dans la province de Quang Binh, afin de rencontrer des activistes locaux. À leur arrivée, vers 21h30, leur voiture a été stoppée par au moins six hommes en civil, qui semblaient être des policiers. Ces derniers ont fait sortir les deux hommes de leur voiture, et les ont fait monter de force dans une autre voiture, avant de les conduire dans la province voisine de Ha Tinh. Ils ont ensuite été conduits dans un lieu isolé et Nguyen Trung Ton a reçu de violents coups aux jambes et aux pieds avec une barre de fer. Les deux hommes ont été dépouillés de tous leurs biens, y compris de leurs vêtements, avant d'être abandonnés sur place sans aucun moyen de transport. Ils ont été retrouvés blessés le lendemain vers 2h du matin par des habitants du secteur, qui les ont aidés à rentrer chez Nguyen Trung Ton dans la province de Thanh Hoa.
Les agressions physiques contre les défenseur-ses des droits humains par des individus en civil sont devenues communes depuis plusieurs années, dans le but de les dissuader de poursuivre leur travail. Front Line Defenders est extrêmement préoccupée par ces attaques et pense qu'elles sont uniquement motivées par le travail des victimes en faveur des droits humains.
Front Line Defenders exhorte les autorités vietnamiennes à:
1. Ouvrir immédiatement une enquête approfondie et impartiale sur l'agression de Nguyen Trung Ton et Nguyen Viet Tu, dans le but de publier les résultats et de traduire les responsables en justice conformément aux normes internationales;
2. Prendre les mesures nécessaires afin de garantir l'intégrité physique et psychologique et la sécurité de Nguyen Trung Ton;
3. Garantir qu’en toutes circonstances, tous-tes les défenseur-ses des droits humains au Vietnam puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles.