CREDHOS menacé par un groupe paramilitaire
Dans la soirée du 25 juillet 2016, le groupe paramilitaire Autodefensas Gaitanistas de Colombia (AGC) a fait circuler un tract sur les réseaux sociaux dans lequel il déclarait son opposition au processus de paix et a proféré des menaces de mort contre des défenseur-ses des droits humains, des leaders syndicaux et des représentants de l'État qui y sont favorables; les menaces du tract ont été envoyées individuellement à l'organisation Corporación Regional para la Defensa de los Derechos Humanos - CREDHOS (Corporation régionale pour la défense des droits humains) et à l'un de ses membres.
CCREDHOS est une organisation qui dénonce les violations des droits humains et les violations du droit humanitaire international perpétrées par les groupes paramilitaires et les membres des forces de sécurité, et qui accompagne les victimes et les survivants de violences, dans la région du Magdalena Medio. CREDHOS a dénoncé l'influence des groupes paramilitaires et plusieurs actes d'intimidation et de harcèlement contre les membres de l'organisation. À cause de leur travail légitime en faveur des droits des victimes et des survivants, plusieurs membres de CREDHOS ont été intimidés, agressés, menacés de mort, victimes d'acharnement judiciaire, injustement emprisonnés en vertu de charges infondées, et même assassinés.
Depuis 30 ans, les membres de l'organisation colombienne de défense des droits humains CREDHOS sont la cible d'assassinats et de tentatives d'assassinats, d'agressions physiques et verbales, d'acharnement judiciaire, d'intimidation et de menaces de mort. Dans la plupart des cas, personne n'est tenu responsable de ces crimes.
Cependant, à l'occasion d'une avancée remarquable en faveur de la justice, le 7 décembre 2016, l'Unité pour l'attention et la réparation intégrale aux victimes a officiellement annoncé que CREDHOS fera l'objet d'une d'une réparation collective et a reconnu que son personnel avait été délibérément ciblé à cause de son travail en faveur des droits humains. Cela signifie que les membres de l'organisation pourraient bénéficier de mesures telles que la restitution, des dédommagements, une compensation, la réhabilitation, la satisfaction et des garanties que cela ne se reproduise pas, conformément à la loi 1448 de 2011.
Ivan Madero, Président de CREDHOS a déclaré:
Nous sommes satisfaits de cette décision et nous sommes plein d'espoir. Toutes les organisations de défense des droits humains devraient pouvoir bénéficier d'une réparation intégrale (...) car c'est une façon de reconnaitre leur travail et de reconnaitre qu'elles permettent de renforcer la démocratie et l'État de droit. CREDHOS mérite la reconnaissance après avoir travaillé pendant 30 ans avec les communautés de la région du Magdalena Medio.
CREDHOS est une organisation non gouvernementale fondée en 1987 et qui se consacre à dénoncer les violations des droits humains et les violations du droit humanitaire international perpétrées par les groupes paramilitaires et les membres des forces de sécurité en Colombie. CREDHOS accompagne également ceux qui survivent à ces violences dans la région du Magdalena Medio. En représailles à leur travail légitime en faveur des droits humains, plusieurs membres de CREDHOS sont persécutés et menacés sans relâche.
David Ravelo Crespo, secrétaire du conseil d'administration de CREDHOS est emprisonné depuis septembre 2010. Le 7 décembre 2012, il a été condamné à 18 ans et trois mois de prison en vertu de fausses accusations; il est accusé d'avoir comploté le meurtre d'un fonctionnaire colombien en 1991. Les procédures judiciaires contre David Ravelo Crespo sont entachées d'irrégularités; les accusations portées contre lui sont basées sur le témoignage de paramilitaires incarcérés, et l'un d'eux est poursuivi pour faux témoignage.
En 2016, pas moins de 80 défenseur-ses des droits humains et leaders sociaux ont été tués en Colombie et il y a eu des douzaines de tentatives d'assassinat et de menaces de mort. Lors de l'une des dernières attaques contre CREDHOS, le 25 juillet 2016, le groupe paramilitaire Autodefensas Gaitanistas de Colombia (AGC) a diffusé un tract sur les réseaux sociaux, dans lequel il faisait part de son opposition au processus de paix et a proféré des menaces de mort contre des défenseur-ses des droits humains, des leaders syndicaux et des représentants de l'État favorables à ce processus. Le tract comprenait des menaces directes à l'encontre du président de CREDHOS Iván Madero Vergel.
Les défenseur-ses des droits humains en Colombie poursuivent leur travail, souvent dans des zones dominées par des groupes armés illégaux, en dépit du fort taux de violence perpétrée contre eux et des menaces de mort quotidiennes. Depuis le début des pourparlers de paix en 2012, les DDH ont subi une hausse des attaques et des menaces. Front Line Defenders espère que cette décision sera un réel pas en avant vers la justice et l'action collective pour les défenseur-ses des droits humains en Colombie. Cette reconnaissance est une première étape, mais bien plus reste à faire en Colombie pour garantir la protection des défenseur-ses des droits humains, et pour qu'ils puissent mener à bien leur travail légitime sans craindre ni restrictions ni représailles.
Dans la soirée du 25 juillet 2016, le groupe paramilitaire Autodefensas Gaitanistas de Colombia (AGC) a diffusé un tract sur les réseaux sociaux, dans lequel il faisait part de son opposition au processus de paix et il a proféré des menaces de mort contre des défenseur-ses des droits humains, des leaders syndicaux et des représentants de l'État qui y sont favorables. Le tract déclarait que les groupes susmentionnés seront désormais des cibles pour être assassinés.
Le tract a été directement posté sur la page Facebook de l'organisation Corporación Regional para la Defensa de los Derechos Humanos -CREDHOS (Corporation régionale pour la défense des droits humains), et sur la page de l'un de ses membres, M. Andrés Ortiz, avec un message qui disait "Nous te suivons". Le tract a également été envoyé à la défenseuse María Ravelo, et à l'organisation de la société civile Marcha Patriótica - Magdalena Medio. L'AGC jure d'attaquer toute manifestation civile en faveur du processus de paix.
Avant cela, dans l'après-midi du 18 juillet 2016, le président de CREDHOS, M. Iván Madero Vergel a reçu plusieurs appels anonymes de menaces et un message indiquant qu'une bombe serait placée dans les bureaux de CREDHOS s'ils continuaient leur travail. Front Line Defenders a déjà signalé des menaces similaires proférées contre Iván Madero Vergel et sa famille les 25 et 23 juin 2015 ainsi que le 9 janvier 2014. Les 25 et 26 novembre 2013, plusieurs hommes, qui selon l'organisation seraient des paramilitaires chargés de surveiller les bureaux, ont été vus en train de surveiller le siège de CREDHOS entre 9h et 15h; cet incident s'est produit seulement quelques jours après que des documents classifiés ont été volés dans le siège de CREDHOS à Barrancabermeja.
Front Line Defenders condamne fermement les menaces de mort proférées par le groupe paramilitaire Autodefensas Gaitanistas de Colombia contre les défenseur-ses des droits humains du Magdalena Medio, et exhorte les autorités colombiennes à prendre immédiatement des mesures pour enquêter sur ces évènements et traduire les coupables en justice. Front Line Defenders rappelle également avec le plus grand respect aux autorités colombiennes qu'elles ont le devoir, en accord avec les défenseur-ses des droits humains, de mettre en place des mesures de protection adaptées afin de garantir leur intégrité physique et psychologique ainsi que celle de leur famille.