Menaces contre Iván Madero Vergel
Le 31 juillet 2017, plusieurs organisations et défenseur-ses des droits humains colombiens ont signalé une nouvelle vague de menaces et d'intimidation proférées par des membres des Autodefensas Gaitanistas de Colombia - AGC, un groupe paramilitaire qui opère en Colombie. Le groupe a fait circuler des tracts menaçants à Barrancabermeja, Magdalena Medio, et aux alentours, qui comprenaient les noms de plusieurs organisations de défense des droits humains et qui citaient cinq défenseur-ses des droits humains: Ivan Madero, David Ravelo, Sonia Nevado, Melkin Castrillon et Maria Ravelo. Les défenseur-ses des droits humains et organisations mentionnés dans les messages de menaces sont très connus pour leur travail en faveur du processus de paix colombien.
Iván Madero Vergel est président de CREDHOS, une organisation qui dispense des formations et sensibilise à la question des droits humains et au droit humanitaire international. Elle rassemble des plaintes concernant des exactions et des crimes contre l'humanité perpétrés par des groupes paramilitaires et des membres des forces de sécurité, en particulier les plaintes relatives aux exécutions extrajudiciaires dans la région. CREDHOS a dénoncé le contrôle exercé par les paramilitaires à Barrancabermeja et plusieurs actes d'intimidation et de harcèlement contre les membres de l'organisation.
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- À propos de
- 8 Août 2017 : Menaces et intimidation contre plusieurs organisations et défenseur-ses des droits humains
- 22 Juillet 2016 : Menaces de mort contre le président de CREDHOS Iván Madero Vergel
- 2 Juillet 2015 : Nouvelles menaces de mort contre le directeur de CREDHOS, M. Iván Madero Vergel
- 14 Janvier 2014 : Menaces de mort persistantes contre des défenseur-ses des droits humains de Barrancabermeja
- 27 Novembre 2013 : Harcèlement et surveillance du personnel de CREDHOS et cambriolage du siège de l'organisation
Le 31 juillet 2017, plusieurs organisations et défenseur-ses des droits humains colombiens ont signalé une nouvelle vague de menaces et d'intimidation proférées par des membres des Autodefensas Gaitanistas de Colombia - AGC, un groupe paramilitaire qui opère en Colombie. Le groupe a fait circuler des tracts menaçants à Barrancabermeja, Magdalena Medio, et aux alentours, qui comprenaient les noms de plusieurs organisations de défense des droits humains et qui citaient cinq défenseur-ses des droits humains: Ivan Madero, David Ravelo, Sonia Nevado, Melkin Castrillon et Maria Ravelo. Les défenseur-ses des droits humains et organisations mentionnés dans les messages de menaces sont très connus pour leur travail en faveur du processus de paix colombien.
Iván Madero Vergel est président de la Corporación Regional para la Defensa de los Derechos Humanos– CREDHOS, une organisation qui dispense des formations et sensibilise à la question des droits humains et au droit humanitaire international. David Ravelo Crespo est secrétaire du conseil d'administration de CREDHOS. Le 20 juin 2017, le défenseur a été mis en liberté conditionnelle après presque sept ans de prison. Il était détenu depuis le 14 septembre 2010, lorsqu'il a été injustement accusé d'avoir commis un homicide avec circonstances aggravantes en 1991. Il avait été condamné à 18 ans de prison. Sonia María Nevado Morales est membre du Frente Amplio por la Paz et elle participe activement au processus de paix à Barrancabermeja. Melkin Hernán Castrillón Peña est leader campesino, coordinateur du Secretaría Nacional de Derechos Humanos de Juventud Rebelde (Secrétariat national pour les droits humains de Jeunesse Rebelle) et trésorier de l'Asociación Campesina del Valle del Río Cimitarra -ACVC (Association des travailleurs paysans de la vallée de la rivière Cimitarra). Maria Leonilda Ravelo Grimaldo est présidente de l'Asociación Nacional de Ayuda Solidaria - ANDAS, à Barracabermeja. La défenseuse est également membre de la Commission pour la Paix en Colombie.
Le 31 juillet 2017, plusieurs organisations et défenseur-ses des droits humains en Colombie ont indiqué que les AGC avaient fait circuler des tracts dans la région de Barrancabermeja et aux alentours contenant des menaces de mort contre plusieurs défenseur-ses qui travaillent sur les questions relatives aux droits humains et au processus de paix dans le pays. Dans le message menaçant, le groupe paramilitaire les accuse de collusion avec le gouvernement et avec les rebelles des Forces armées révolutionnaires de Colombie - FARC, contre les intérêts du peuple colombien. Les AGC déclarent qu'elles les ramèneraient "en bolsas plasticas picaditos" (en morceaux dans des sacs plastiques). Le tract citait, entre autres, CREDHOS, Asociación de Víctimas de Crímenes del Estado – Magdalena Medio (ASORVIMM), ANDAS, ACVC, Juventud Rebelde. Le groupe paramilitaire déclarait aussi les défenseur-ses des droits humains suivant comme des cibles militaires de grande importance: Ivan Madero, David Ravelo, Sonia Nevado, Melkin Castrillon et Maria Ravelo. Selon les ACG: "para su conocimiento no es una amenaza, es una declaracion de guerra, ya estamos en la zona. Ustedes y sus familias lo saben" ("pour information, ceci n'est pas une menace, c'est une déclaration de guerre, et nous sommes déjà dans la zone. Vous et vos familles le savez").
Dans la matinée du 30 juillet 2017, alors que Maria Leonilda Ravelo Grimaldo et sa fille participaient à un atelier dans la Comuna 1 à Barrancabermeja, plusieurs inconnus qui circulaient à moto semblaient surveiller la zone et ont pris des photos de la défenseuse. Vers midi, l'un des individus a abordé un membre de la communauté et lui a dit que la défenseuse devrait immédiatement quitter la région et ne jamais revenir. Maria Leonilda Ravelo Grimaldo et sa fille ont décidé de quitter l'atelier.
Le 28 juillet 2017 vers 10h, Iván Madero Vergel a reçu un appel sur son téléphone portable de la part d'une personne qui a menacé de le tuer s'il n'arrêtait pas de dénoncer les violations des droits humains.
Ce n'est pas la première fois que Front Line Defenders dénonce ce mode de menaces et d'intimidation orchestré par l'AGC dans la région du Magdalena Medio. Le 26 novembre 2016, un autre tract signé par le groupe paramilitaire promettait une récompense financière pour les assassinat d'Iván Madero Vergel, Lilia Peña Silva, Melkin Hernán Castrillón Peña, Miguel Cifuentes, et Eladio Morales.
Le 25 juillet 2016, un autre tract signé par les AGC a été diffusé sur les réseaux sociaux, menaçant de tuer plusieurs défenseur-ses des droits humains, syndicalistes et fonctionnaires qui soutiennent le processus de paix. Le tract a été posté directement sur la page Facebook de CREDHOS et sur le compte personnel de l'un de ses membres, Andrés Ortiz. Le tract a également été envoyé directement à María Ravelo.
Front Line Defenders est profondément préoccupée par la situation des défenseur-ses des droits humains en Colombie. Dans son rapport annuel de 2017, Front Line Defenders a recensé 281 assassinats de défenseur-ses des droits humains à travers le monde. 86 de ces assassinats ont été perpétrés en Colombie, faisant d'elle le pays où l'on compte le plus grand nombre d'assassinats de DDH.
Selon un rapport du bureau de l'Ombudsman colombien, 156 leaders sociaux et défenseur-ses des droits humains ont été tués entre janvier 2016 et mars 2017. En outre, cinq disparitions, 33 attaques et plus de 500 menaces ont été signalées. Selon l'Ombudsman, Carlos Alfonso Negret Mosquera: "l'une des principales causes de ce phénomène est la tentative des groupes armés illégaux d'occuper les territoires anciennement contrôlés par les FARC".
Le gouvernement colombien a signé l'accord de paix avec les rebelles des FARC en novembre 2016, mais cela n'a pas rendu le pays plus sûr pour les défenseur-ses des droits humains. Bien que tout prouve le contraire, le gouvernement continue d'affirmer que ces assassinats ne sont ni systématiques ni liés aux activités paramilitaires.
Front Line Defenders est vivement préoccupée par ces dernières menaces proférées contre les défenseur-ses et les organisations de défense des droits humains en Colombie, car il semble que ces menaces soient directement liées à leurs activités en faveur des droits humains.
Front Line Defenders exhorte les autorités colombiennes à :
1. Ouvrir immédiatement une enquête approfondie et impartiale sur les menaces de mort proférées contre Iván Madero Vergel, David Ravelo Crespo, Sonia María Nevado Morales, Melkin Hernán Castrillón Peña et les membres de plusieurs organisations, dans le but de publier les résultats et de traduire les responsables en justice conformément aux normes internationales;
2. Prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir l'intégrité physique et psychologique d'Iván Madero Vergel, David Ravelo Crespo, Sonia María Nevado Morales, Melkin Hernán Castrillón Peña ainsi que des membres des organisations de défense des droits humains mentionnées dans le message de menaces;
3. Garantir qu’en toutes circonstances, tous-tes les défenseur-ses des droits humains en Colombie, puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles.
Le 18 juillet 2016, M. Iván Madero Vergel a été menacé de mort au téléphone par un inconnu qui lui a explicitement demandé de ne pas poursuivre son travail de plaidoyer et lui a dit qu'il le tuerait s'il ne quittait pas le pays dans les prochaines 48h. Ensuite il a reçu un sms provenant du même numéro, qui le menaçait de poser une bombe dans son bureau. Un collègue du défenseur des droits humains a aussi reçu un appel lors duquel un individu menaçait de tuer Iván Madero Vergel.
Download the Urgent Appeal (PDF)
Iván Madero Vergel est président de la Corporación Regional por la Defensa de los Derechos Humanos – CREDHOS (Corporation régionale pour la défense des droits humains). CREDHOS est une organisation qui dénonce les violations des droits humains et les violations du droit humanitaire international perpétrées par les groupes paramilitaires et les membres des forces de sécurité, et qui accompagne les victimes et les survivants, dans la région du Magdalena Medio. CREDHOS a dénoncé l'influence des paramilitaires à Barrancabermeja et plusieurs actes d'intimidation et de harcèlement contre les membres de l'organisation. Iván Madero Vergel bénéficie de mesures de précaution accordées par la Commission interaméricaine des droits de l'Homme (CIDH) et de mesures de protection accordées par l'Unité nationale de protection (UNP) de Colombie.
Dans l'après-midi du 18 juillet 2016, Iván Madero Vergel a reçu des menaces de mort anonymes proférées par téléphone. Employant un langage très insultant, l'interlocuteur a menacé de le tuer s'il continuait à dénoncer les violations des droits humains et il lui a donné 48 heures pour quitter le pays ("perro hijueputa, malparido lacra te vamos a picar, te vamos a matar hijueputa, sapo siga metiéndose en lo que no le importa, siga denunciando, tiene 48 horas para salir del país"). Juste après l'appel, la secrétaire de CREDHOS a reçu un appel anonyme lui demandant, là encore de manière insultante et vulgaire, d'avertir Iván Madero Vergel qu'il devrait stopper de regarder dans le passé des gens et qu'il a 48 heures pour quitter le pays ("Oiga perra hijueputa, dígale al señor Iván Madero, que se deje de estar metiendo en lo que no le importa, que deje de estar esculcando en el pasado de las personas, que tiene 48 horas para largarse del país"). Peu après, le défenseur a reçu un SMS sur son téléphone portable disant que s'il continuait à dénoncer les exactions, ils mettraient une bombe dans son bureau (“siga denunciando hijueputa, siga recibiendo los sapos en la oficina, que le vamos a meter una bomba"). CREDHOS a immédiatement signalé l'incident à toutes les autorités concernées, notamment à la police et au parquet.
Ce n'est pas la première fois qu'Iván Madero Vergel et les membres de CREDHOS reçoivent des menaces de mort. Plusieurs membres de l'organisation ont été tués ou contraints de s'exiler depuis plusieurs décennies. Front Line Defenders a signalé plusieurs attaques contre des membres de CREDHOS ainsi que des menaces similaires contre Iván Madero Vergel et sa famille les 25 et 23 juin 2015, et le 9 janvier 2014. Les 25 et 26 novembre 2013, plusieurs hommes, qui selon l'organisation seraient des paramilitaires chargés de surveiller les bureaux, ont été vus en train d'observer le siège de CREDHOS entre 9h et 15h. Cet incident s'est produit seulement quelques heures après le vol de matériel classifié dans le siège de CREDHOS à Barrancabermeja.
Le 7 décembre 2012, le porte-parole de CREDHOS, M. David Ravelo Crespo, a été injustement condamné à 18 ans et 3 mois de prison pour meurtre avec circonstances aggravantes, au terme d'un procès entaché de vices de procédures. Le procureur qui l'a condamné, William Pacheco Granados, avait été démis de ses précédentes fonctions après qu'une enquête interne a mis à jour sa participation dans la disparition de William Hurtado Parra en 1991. En outre, l'un des principaux témoins à charge est un ancien membre d'un groupe paramilitaire actuellement poursuivi pour faux témoignage dans une autre affaire. En dépit des appels de la société civile et des organisations internationales pour infirmer cette inculpation, David Ravelo Crespo est détenu depuis près de six ans pour un crime qu'il n'a pas commis. Front Line Defenders suit l'affaire de David Rabelo Crespo depuis son arrestation en septembre 2010, et continue à appeler à sa libération.
Les progrès des pourparlers de paix entre l'État colombien et la guérilla des FARC ont suscité des espoirs au niveau international et national, afin que les risques encourus par les défenseur-ses des droits humains diminuent, mais c'est en fait le contraire qui se produit. La Colombie reste l'un des pays les plus dangereux au monde pour les défenseur-ses des droits humains. Entre janvier et mars 2016, 20 défenseur-ses des droits humains ont été tués, contre 19 tués en 2015 et 16 en 2014 à la même période. Selon Front Line Defenders, en 2015 la Colombie était le pays qui comptait le plus d'assassinats de DDH. Selon l'organisation de la société civile colombienne "Somos Defensores", les efforts visant à protéger les défenseur-ses des droits humains doivent prendre en compte le fait qu'au cours des 5 dernières années, près de 90% des menaces provenaient de groupes paramilitaires, qui s'opposent fermement au processus de paix. Des organisations telles que CREDHOS, qui dénoncent en permanence les violations des droits humains perpétrées par toutes les parties du conflit et qui veulent que justice soit rendue pour les victimes et les survivants, sont menacées par tous les acteurs ayant intérêt à faire entrave à la justice. CREDHOS est particulièrement menacée par les groupes paramilitaires car la région du Magdalena Medio est dominée par de tels groupes depuis la moitié des années 90.
Front Line Defenders condamne fermement les menaces de mort contre Iván Madero Vergel et sa famille, ainsi que les actes d'intimidation contre les membres de CREDHOS visant à ce qu'ils ne poursuivent pas leur travail en faveur des droits humains.
Front Line Defenders exhorte les autorités colombiennes à:
1. Ouvrir immédiatement une enquête approfondie et impartiale sur les menaces de mort proférées contre Iván Madero Vergel, dans le but de publier les résultats et de traduire les responsables en justice conformément aux normes internationales;
2. Prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir l'intégrité physique et psychologique et la sécurité d'Iván Madero Vergel et de sa famille, notamment grâce à l'application des mesures de précaution déjà accordées par la Commission interaméricaine des droits humains et l'Unité nationale de protection de Colombie, en accord avec le défenseur;
3. Garantir qu’en toutes circonstances, tous-tes les défenseur-ses des droits humains en Colombie, puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles.
Dans la matinée du 25 juin 2015, la secrétaire de la Corporación Regional por la Defensa de los Derechos Humanos – CREDHOS (Corporation régionale pour la défense des droits humains) a reçu un appel anonyme menaçant de tuer le président de l'organisation, M. Iván Madero Vergel, s'il continuait à porter des plaintes concernant les violations des droits humains.
Iván Madero Vergel est président CREDHOS, une organisation qui dispense des formations et sensibilise à la question des droits humains et au droit humanitaire international. Elle rassemble des plaintes concernant des exactions et des crimes contre l'humanité perpétrés par des groupes paramilitaires et des membres des forces de sécurité, en particulier des plaintes relatives aux exécutions extrajudiciaires dans la région. CREDHOS a dénoncé le contrôle exercé par les paramilitaires à Barrancabermeja et plusieurs actes d'intimidation et de harcèlement contre les membres de l'organisation.
Les menaces vulgaires reçues le 25 juin ("dis à ce fils de p*te d'arrêter de se mêler d'enquêtes qui ne le concernent pas, ou on lui brulera le cul"), ne sont que la suite des actes de harcèlement que CREDHOS subit. Deux jours plus tôt, le 23 juin 2015, la secrétaire de CREDHOS avait déjà reçu un appel similaire d'un inconnu qui avait aussi menacé de tuer Iván Madero Vergel ("dis à ce chien de fils de p*te qu'il va mourir). Le défenseur a immédiatement signalé ces menaces à la police locale.
Avant cela, le 14 janvier 2014, Front Line Defenders avait lancé un appel au sujet des menaces de mort proférées contre Iván Madero Vergel et d'autres défenseur-ses des droits humains qui travaillent à Barrancabermeja.
Front Line Defenders est profondément préoccupée par les menaces de mort proférées à plusieurs reprises contre Iván Madero Vergel , car cela semble directement lié à son travail légitime en faveur des droits humains. De plus, Front Line Defenders reste profondément préoccupée par l'intégrité physique et psychologique des défenseur-ses des droits humains dans toute la Colombie. En 2014, 55 meurtres de défenseur-ses des droits humains ont été signalés en Colombie. C'est le plus haut taux enregistré au niveau mondial et par conséquent, Front Line Defenders rappelle que le gouvernement est responsable de mettre immédiatement en place des mesures efficaces pour protéger les personnes menacées, y compris Iván Madero Vergel , sans se préoccuper des questions de budget au sein de l'Unité nationale de protection.
Le 9 janvier 2014 à Barrancabermeja, le défenseur des droits humains M. Iván Madero Vergel a reçu des menaces de mort par téléphone et a été averti que les faits et gestes de sa famille sont connus.
Le même jour, Mme Lilia Peña Silva, d'autres membres de l'Asociación Regional de Víctimas de Crímenes de Estado del Magdalena Medio – ASORVIMM (Association régionale des victimes des crimes de l'État de Magdalena Medio) ainsi que le défenseurs des droits humains M. Melkin Castrillón, ont aussi été menacés de mort.
Iván Madero Vergel est président de la Corporación Regional por la Defensa de los Derechos Humanos – CREDHOS (Corporation régionale pour la défense des droits humains). Lilia Peňa Silva est membre d'ASORVIMM, et Melkin Castrillón est membre de l'Asociación Campesina del Valle del Río Cimitarra – ACVC (association paysanne de la vallée du Rio Cimitarra). Les organisations opèrent dans la ville de Barrancabermeja, prospère grâce au pétrole, et dans la région environnante de Mgadalena Medio; elles répondent aux besoins des victimes du conflit armé en Colombie. Elles dénoncent les violations des droits humains et du droit humanitaire international perpétrées par les groupes paramilitaires et les forces gouvernementales, et plus particulièrement les cas d'exécutions extrajudiciaires ainsi que les exactions et actes d'intimidations contre la communauté campesina (paysanne) à Valle del Río Cimitarra.
Le 9 janvier 2014, la secrétaire de CREDHOS a reçu un appel téléphonique de menaces destinées à Iván Madero Vergel, l'informant qu'il avait 48 heures pour partir et que les faits et gestes de sa famille sont connus. Une enveloppe de papier kraft contenant un tract et une balle a été retrouvée dans les bureaux d'ASORVIMM. Le tract disait «Mort aux guérilléros déguisés en victimes Asorvin Melqun Lilia(sic)». Ce genre de menace est fréquent en Colombie; les défenseur-ses des droits humains, leaders campesinos, syndicalistes et membres d'organisations de la société civile sont souvent stigmatisés comme des membres appartenant à des groupes armés d'insurrection.
Ces incidents sont les derniers d'une série d'évènements. Front Line Defenders avait lancé un appel urgent le 27 novembre 2013 au sujet du cambriolage des bureaux de CREDHOS, et de l'intimidation de ses membres devant les bureaux. En outre, en février et mars 2013, Melkin Castrillón et Lilia Peña Silva ont été menacés de mort par SMS et notamment qu'une grenade serait jetée à l'intérieur de leurs maisons.
Front Line Defenders est préoccupée par les menaces de mort et la stigmatisation des défenseur-ses des droits humains susmentionné-es qui ne sont pas des incidents isolés. Cela fait partie d'une campagne de harcèlement contre les défenseur-ses des droits humains en Colombie, à cause de leur travail légitime en faveur des droits humains, et en particulier leur travail pour dénoncer l'accentuation des activités paramilitaires et les actions des forces de sécurité de l'État dans la région de Magdalena Medio.
Les 25 et 26 novembre 2013, entre 09het 15h, plusieurs hommes ont été vus en train de surveiller le bâtiment où est situé le siège de CREDHOS. Il semble qu’ils soient des paramilitaires chargés de surveiller les bureaux de CREDHOS. De plus, aux premières heures du 22 novembre 2013, des inconnus ont volé des informations confidentielles au siège de la La Corporación Regional para la Defensa de los Derechos Humanos – CREDHOS (Corporation régionale pour la défense des droits humains) à Barrancabermeja.
CREDHOS organise des formations sur le thème des droits humains et du droit humanitaire international, et rassemble les plaintes concernant les violations des droits humains et crimes contre l'humanité commis par les groupes paramilitaires et les membres des forces de sécurité, notamment les crimes liés aux exécutions extrajudiciaires dans la région. CREDHOS dénonce le contrôle paramilitaire à Barrancabermeja et les différents actes d’intimidation et de harcèlement ciblant les membres de la corporation.
Le 22 novembre 2013 vers 00h30, un inconnu a commencé à frapper à la porte et à faire sonner le téléphone dans les bureaux pendant près de 25 minutes. À 00h52, le président de CREDHOS, M. Iván Madero Vergel a tenté de téléphoner à M. Dilson Javier Nieto, un garde assigné par l’Unité nationale de protection des défenseur-ses des droits humains et son collègue membre de CREDHOS, Abelardo Sánchez Serrano. Iván Madero Vergel a éteint toutes les lumières du second étage afin de se cacher, et il a remarqué depuis le local de communication, que quelqu’un se trouvait à l’intérieur du bâtiment.
À 00h53, Iván Madero Vergel a rappelé Dilson Javier Nieto. À ce moment là, il a entendu plusieurs hommes qui criaient depuis un bureau et une salle de bain à l’intérieur du bâtiment. Il a demandé à Dilson Javier Nieto de venir au bureau aussi vite que possible, car il avait peur pour sa propre sécurité. Il a ensuite couru se cacher dans des toilettes proches de la réception, d’où il pouvait toujours entendre les hommes crier et faire du bruit. Iván Madero Vergel a téléphoné depuis les toilettes à un autre garde d’Abelardo Sánchez Serrano, M. Vladimir Amaya Garcés.
À 00h58, les agents de sécurité sont arrivés, suivis de près par la police. Un suspect a été arrêté, cependant, plusieurs ordinateurs portables qui contenaient des informations importantes ont été volés et des tuiles du toit ont été endommagées. Il semble que les individus étaient au courant de la présence d’Iván Madero Vergel dans les bureaux.
Le défenseur a récemment indiqué qu’il était sous surveillance. CREDHOS a reçu des informations provenant de sources fiables, au sujet d’un plan des paramilitaires pour assassiner Abelardo Sánchez Serrano et Iván Madero Vergel. Entre 1991 et 1992, sept membres actifs de CREDHOS ont été assassinés et d’autres ont été forcés de s’exiler. En 2008, des membres de CREDHOS et d’autres organisations sociales de la région ont reçu neuf menaces de mort signées par des groupes paramilitaires présumés. Entre 2009 et 2011, douze menaces de mort ont été adressées à des militants de la région. Le 7 décembre 2012, le porte-parole de CREDHOS, M. David Rabelo Crespo, a été condamné à 18 ans et trois mois de prison pour complot visant à commettre un crime et meurtre avec circonstances aggravantes. Ces charges sont basées sur des accusations portées par un ancien membre d’un groupe paramilitaire. Front Line Defenders suit l’affaire de David Rabelo Crespo depuis son arrestation en septembre 2010.
Front Line Defenders fait part de ses préoccupations concernant le harcèlement des membres de CREDHOS et appelle les autorités colombiennes à revoir la protection accordée par l’Unité nationale de protection, et à garantir que tous les membres de l’organisation bénéficient de mesures de protection efficaces.