Criminalisation incessante des défenseur-ses de l'environnement de la Colonia Maya au Chiapas
Le 29 juin 2017, des membres du conseil d'administration de la Colonia Maya, à San Cristobal de las Casas, État du Chiapas, au Mexique, ont été convoqués à un interrogatoire devant le parquet, dans le cadre d'une affaire pour association criminelle et crime en bande.
La Mesa Directiva de la Colonia Maya (Conseil d'administration de la Colonia Maya) est un groupe qui œuvre pour la défense de l'environnement et pour la protection des droits environnementaux, notamment l'eau, à San Cristobal de las Casas, dans l'État du Chiapas. Ils mènent des actions pour promouvoir un environnement sein, et pour protéger les sources, les forêts et les autres ressources naturelles de la région.
Le 29 juin 2017, des membres du conseil d'administration de la Colonia Maya, à San Cristobal de las Casas, État du Chiapas, au Mexique, ont été convoqués à un interrogatoire devant le parquet, dans le cadre d'une affaire pour association criminelle et crime en bande.
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Le 29 juin 2017, des membres de la Mesa Directiva de la Colonia Maya ont été convoqués devant le parquet. Les défenseur-ses des droits humains Elizabeth del Carmen Suárez Díaz, Miguel Ángel López Martín, Lucero Aguilar Pérez, Eustacio Hernández Vázquez, Martín López López et Ramón Nicolas Díaz risquent tous d'être inculpés par le parquet pour association criminelle et pour avoir commis un crime en bande; cette procédure judiciaire a été initiée par un homme d'affaires de La Moraleja. Ils ont déjà été victimes d'une campagne de diffamation et d'acharnement judiciaire.
Les habitants de la Colonia Maya, dans le sud de San Cristobal de las Casas, ont décidé de se rassembler il y a un an pour défendre l'environnement à la suite de dégâts causés sur le territoire de La Moraleja, situé dans la colonie Maya. L'exploitation d'arbres dans la forêt du sud de la ville, près de La Moraleja, a provoqué une coulée de boue le 5 juin 2016, qui a endommagé les écoles et les maisons de la colonie Maya. Depuis, la Mesa Directiva dénonce l'inaction des autorités municipales et environnementales, qui ne remplissent pas leur devoir de promouvoir et garantir un environnement sein. En raison de leurs actions pour la défense des droits humains, ils sont également menacés par les autorités locales.
Le 14 mars 2017, le défenseur des droits humains Pedro Alvarez Moshan, membre de la communauté, aurait été menacé par le maire de San Cristóbal de Las Casas.
La Mesa Directiva dénonce aussi la possible collusion entre le maire et d'autres membres du conseil municipal avec l'homme d'affaires responsable de la construction du projet d'urbanisation de la Moraleja. La Mesa directiva s'oppose aussi à la construction d'un système d'évacuation des eaux de pluie qui ne bénéficierait qu'au projet de La Moraleja et détruirait davantage la forêt.
Les entreprises privées et publiques portent souvent plainte et intentent des poursuites pénales infondées contre les défenseur-ses. Suite à une visite récente dans le pays, le Rapporteur spécial de l'ONU sur les défenseur-ses des droits humains a déclaré que "la situation des défenseur-ses des droits humains au Mexique est conditionnée par la criminalisation de leurs activités à travers un mauvais usage délibéré du droit pénal et la manipulation des pouvoirs punitifs de l'État par des acteurs étatiques et non étatiques, afin d'entraver le travail légitime des défenseur-ses de promotion et de protection des droits humains".
Front Line Defenders fait part de ses inquiétudes concernant les menaces, les actes d'intimidation et la criminalisation incessante des défenseur-ses de l'environnement de la Mesa Directiva de la Colonia Maya, car cela semble lié à leur travail légitime en faveur de l'environnement.
Front Line Defenders exhorte les autorités mexicaines à:
1. Abandonner immédiatement toutes les charges, mettre un terme à l'enquête et à toute forme d'acharnement judiciaire contre les défenseur-ses des droits humains Elizabeth del Carmen Suárez Díaz, Miguel Ángel López Martín, Lucero Aguilar Pérez, Eustacio Hernández Vázquez, Martín López López et Ramón Nicolas Díaz et tous les autres membres de la Mesa Directiva de la Colonia Maya, car Front Line Defenders pense qu'ils sont criminalisés uniquement à cause de leur travail légitime et pacifique pour la défense de l'environnement;
2. Enquêter sur les menaces proférées contre Pedro Alvarez Moshan, dans le but de publier les conclusions et de traduire les responsables en justice conformément aux normes internationales;
3. Prendre toutes les mesures nécessaires afin de garantir l'intégrité physique et psychologique et la sécurité de tous les membres de la Mesa Directiva de la Colonia Maya;
4. Reconnaitre publiquement le travail des défenseur-ses des droits humains et en particulier de la Mesa Directiva de la Colonia Maya pour la défense de l'environnement au Chiapas;
5. Garantir qu’en toutes circonstances, tous-tes les défenseur-ses des droits humains au Mexique, puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles.