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Clôture de la procédure en faveur du journaliste Carlos Ernesto Choc Chub et de trois pêcheurs poursuivis

Statut: 
Affaire cloturée
À propos de la situation

Le 31 janvier 2024, au cours de la phase intermédiaire de renvoi, le tribunal pluripersonnel de première instance pénale en charge du trafic de drogue et des crimes contre l’environnement d’Izabal a rejeté et clos la procédure en faveur du défenseur des droits humains et journaliste de la communauté maya Q’eqchi, Carlos Ernesto Choc Chub, ainsi que de trois pêcheurs artisanaux pour le délit de détentions illégales.

Le 25 mars 2022, les membres du média Prensa Comunitaria Kilómetro 169 ont été informés que l’un de leurs journalistes, Carlos Ernesto Choc Chub, fait l’objet d’une nouvelle plainte déposée par 13 membres de la Police nationale civile (PNC) et des procureurs du Parquet de la municipalité de Morales dans le département d’Izabal. La plainte contre le journaliste est fondée sur l’accusation d’« incitation à commettre un crime » en vertu de l’article 394 du Code pénal du Guatemala. La plainte est liée à des événements qui auraient eu lieu les 22 et 23 octobre 2021 à El Estor dans le contexte de la vague de violence et de répression orchestrée par l’État contre des défenseur⸱ses des droits humains et ceux qui revendiquent le droit à la consultation et qui ont organisé des manifestations contre les activités de la société minière russo-suisse Solway Investment Group.

À propos de Carlos Ernesto Choc Chub

Carlos Ernesto Choc Chub est un journaliste autochtone de la communauté Maya Q’eqchi qui fait partie du média indépendant Prensa Comunitaria Kilómetro 169, basé dans la municipalité d’El Estor, Izabal. Son travail journalistique et celui de ce journal ont une large portée au Guatemala. Depuis 2017, le journaliste fait face à des attaques numériques et à l’acharnement judiciaire, notamment à travers des accusations fabriquées de toutes pièces par la société CGN-PRONICO, et à des menaces qui se sont matérialisées lors d’attaques telles que des perquisitions de son domicile. Le journaliste a dû déménager plusieurs fois pour sa sécurité.

 

3 Février 2024
Clôture de la procédure en faveur du journaliste Carlos Ernesto Choc Chub et de trois pêcheurs poursuivis

Le 31 janvier 2024, au cours de la phase intermédiaire de renvoi, le tribunal pluripersonnel de première instance pénale en charge du trafic de drogue et des crimes contre l’environnement d’Izabal a rejeté et clos la procédure en faveur du défenseur des droits humains et journaliste de la communauté maya Q’eqchi, Carlos Ernesto Choc Chub, ainsi que de trois pêcheurs artisanaux pour le délit de détentions illégales.

Le 14 août 2017, le ministère public du Guatemala a émis un mandat d’arrêt à l’encontre de Carlos Ernesto Choc Chub pour les délits de menaces, d’incitation à commettre un délit, d’association illégale, de rassemblement et de manifestations illégales, ainsi que pour les dommages et les détentions illégales de quatre employés de la Compañía Guatemalteca de Níquel SA. La plainte avait été déposée par quatre employés russes de la société minière CGN-Pronico du groupe Solway Investment. Carlos Ernesto Choc Chub a été poursuivi en justice après avoir mené une enquête sur la pollution du lac Izabal et avoir couvert une manifestation des communautés mayas Q’eqchi' et des pêcheurs artisanaux, au cours de laquelle le pêcheur Carlos Maaz a été tué le 27 mai 2017.

Front Line Defenders salue la conclusion du Tribunal Pluripersonnel de Première Instance Pénale en charge du trafic de drogue et des crimes contre l’environnement d’Izabal, mais condamne les poursuites contre Carlos Ernesto Choc, car elle est convaincue qu’il a été criminalisé en raison de son travail pacifique en faveur des droits des peuples autochtones et de la liberté d’expression.

Front Line Defenders est également préoccupée par les irrégularités dans les poursuites intentées contre lui, ainsi que par le contexte de criminalisation et de harcèlement contre les journalistes communautaires dans le pays. L’effet d’intimidation que cette affaire pourrait avoir sur la défense de la liberté d’expression et des droits des peuples autochtones au Guatemala est très préoccupant.

31 Mars 2022
Nouveaux actes de criminalisation contre le journaliste Carlos Ernesto Choc Chub

Le 25 mars 2022, les membres du média Prensa Comunitaria Kilómetro 169 ont été informés que l’un de leurs journalistes, Carlos Ernesto Choc Chub, fait l’objet d’une nouvelle plainte déposée par 13 membres de la Police nationale civile (PNC) et des procureurs du Parquet de la municipalité de Morales dans le département d’Izabal. La plainte contre le journaliste est fondée sur l’accusation d’« incitation à commettre un crime » en vertu de l’article 394 du Code pénal du Guatemala. La plainte est liée à des événements qui auraient eu lieu les 22 et 23 octobre 2021 à El Estor dans le contexte de la vague de violence et de répression orchestrée par l’État contre des défenseur⸱ses des droits humains et ceux qui revendiquent le droit à la consultation et qui ont organisé des manifestations contre les activités de la société minière russo-suisse Solway Investment Group.

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Carlos Ernesto Choc Chub est un journaliste autochtone de la communauté Maya Q’eqchi qui fait partie du média indépendant Prensa Comunitaria Kilómetro 169, basé dans la municipalité d’El Estor, Izabal. Son travail journalistique et celui de ce journal ont une large portée au Guatemala. Depuis 2017, le journaliste fait face à des attaques numériques et à l’acharnement judiciaire, notamment à travers des accusations fabriquées de toutes pièces par la société CGN-PRONICO, et à des menaces qui se sont matérialisées lors d’attaques telles que des perquisitions de son domicile. Le journaliste a dû déménager plusieurs fois pour sa sécurité.

Treize membres de la PNC et du parquet du ministère public de Morales ont porté plainte contre le journaliste Carlos Ernesto Choc Chub et 11 autres responsables représentant les quatre conseils ancestraux Maya Q’eqchi qui mènent la résistance pacifique contre la compagnie minière. Les 12 personnes sont accusées d’« incitation à commettre un crime », après l’agression de plusieurs membres de la police guatémaltèque qui auraient été passés à tabac, blessés et menacés à El Estor les 22 et 23 octobre 2021. Cela s’est produit après qu’un contingent de centaines de policiers guatémaltèques a tenté d’expulser des Mayas Q’eqchi' d’un sit-in pacifique devant l’usine de traitement de Solway. Les communautés maintiennent le sit-in depuis le 4 octobre 2021 pour protester contre les activités de la société minière russo-suisse Solway Investment Group, et pour revendiquer le droit à la consultation.

Le 6 mars 2022, plus de 20 médias du monde entier, dont Prensa Comunitaria Kilómetro 169, ont participé à l’enquête Mining Secrets (Secrets miniers), coordonnée par Forbidden Stories, une organisation française qui publie les articles de journalistes menacés ou soumis à la censure. L’enquête a révélé que la société minière russo-suisse Solway Investment Group verse de l’argent à la PNC. En contrepartie, le PNC procède aux expulsions des communautés Maya Q’eqchi' que la société minière a identifiées comme opposantes, en utilisant des stratégies qui incluent la surveillance et les pots-de-vin.

Front Line Defenders pense que la plainte déposée par les 13 membres de la PNC et les procureurs de la municipalité de Morales est directement liée au travail journalistique de Carlos Ernesto Chub Choc et Prensa Comunitaria Kilómetro 169. De plus, Front Line Defenders pense que la plainte semble directement liée à la publication récente de l’enquête Mining Secrets.

C’est la deuxième fois que le journaliste Carlos Ernesto Choc Chub fait face à des accusations criminelles pour avoir rapporté les faits à propos de la société minière à El Estor. Front Line Defenders pense que l’État guatémaltèque cible le défenseur et tente de lier son travail journalistique à la résistance contre les mines afin de le discréditer et de saper son statut de journaliste communautaire. La pratique du journalisme et la défense de la terre et du territoire sont des activités légitimes et ne devraient pas être persécutées par la loi ou par les autorités.

Front Line Defenders condamne les tentatives visant à criminaliser le travail journalistique de Carlos Ernesto Choc Chub et le travail de Prensa Comunitaria Kilómetro 169. En outre, elle fait part sa profonde préoccupation pour le bien-être physique et émotionnel du journaliste. Les événements semblent directement liés à son travail, en particulier à ses reportages sur les violences commises par les autorités en octobre 2021 à El Estor, ainsi qu’à la participation de Prensa Comunitaria Kilómetro 169 à l’enquête Mining Secrets. Front Line Defenders réitère sa profonde préoccupation concernant les attaques, l’acharnement judiciaire et la criminalisation des défenseur⸱ses des droits humains et des journalistes au Guatemala.