Natheer Al-Majed condamné à sept ans de prison suivis de sept ans d'interdiction de sortie du territoire

Le 18 janvier, le Tribunal pénal de Riyad, en Arabie Saoudite, a condamné M. Natheer Al-Majed à sept ans de prison suivis de sept ans d'interdiction de sortie du territoire pour des inculpations comptant notamment la rédaction d'articles contre le régime saoudien et la participation à des manifestations. Le défenseur des droits humains a été arrêté ce même jour et se trouve à présent dans la prison Al-Ha’er à Riyad. La semaine du 23 janvier, la famille de Natheer Al-Majed a envoyé une requête aux autorités saoudiennes, leur demandant d'approuver la nomination d'un avocat de la défense pour aider à préparer un recours en appel.

Natheer Al-Majed est un écrivain saoudien qui traite de questions en lien avec les droits humains en Arabie saoudite depuis plusieurs années. Il écrit pour plusieurs sites, dont le réseau d'information Rased, Al-Hiwar Al-Nutamaden, Aram, Duroub et d'autres sites internet culturels et intellectuels. 

Selon des collègues de Natheer Al-Majed, il a été arrêté le 18 janvier principalement pour un article écrit en 2011 intitulé « Je manifeste donc je suis humain » en soutien aux manifestations dans la région d'Al-Qatif et dans lequel il appelait de ses vœux des réformes politiques et la fin de la discrimination contre les Saoudiens vivant à Al-Qatif. Le défenseur des droits humains a d'abord été placé en détention pendant l'enquête entre le 13 avril 2011 et le 27 juin 2012 après la publication de l'article en question. Au cours de sa détention, il a été battu, humilié et tenu à l'isolement par les autorités. Il a ensuite été remis en liberté dans l'attente du procès.

Natheer Al-Majed a continué à publier des écrits en soutien aux droits humains en Arabie saoudite. Le 18 janvier 2017, le gouvernement saoudien l'a cité à comparaître au tribunal au sujet de l'article écrit en 2011 et de son soutien aux manifestations à Al-Qatif, six ans après sa mise en détention préventive. Il a été condamné à sept ans de prison suivis de sept ans d'interdiction de sortie du territoire

Front Line Defenders condamne fermement la détention et la condamnation du défenseur des droits humains Natheer Al-Majed, celle-ci semblant liée à son action légitime et pacifique en faveur des droits humains en Arabie saoudite. Front Line Defenders s'inquiète également de possibles mauvais traitements à l'encontre de Natheer Al-Majed pendant sa peine de prison, en raison de ses relations passées avec les autorités saoudiennes.

Front Line Defenders exhorte les autorités saoudiennes à :

1. Casser la peine prononcée contre le défenseur des droits humains Natheer Al-Majed, à le libérer immédiatement et sans condition et à mettre fin à toute forme d'acharnement judiciaire à son encontre ;

2. Assurer que le traitement de Natheer Al-Majed pendant sa détention, corresponde à toutes les conditions établies dans les «Principes fondamentaux relatifs à la protection de toute personne contre toute forme de détention ou emprisonnement» adoptés par l'Assemblée Générale de l'ONU dans sa résolution 43/173 du 9 décembre 1988;

3. Garantir à Natheer Al-Majed l'accès immédiat à un conseiller juridique s'il est maintenu en détention ;

4. Garantir qu’en toutes circonstances, tous-tes les défenseur-ses des droits humains en Arabie saoudite puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre de restrictions ni représailles.