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Nasako Besingi arbitrairement arrêté et détenu au secret

Statut: 
Libéré
À propos de la situation

Le 27 novembre 2017, le juge militaire de Buea, au Cameroun, a officiellement abandonné les charges qui pesaient contre le défenseur des droits humains Nasako Besingi et a signé l'ordre pour sa libération; le défenseur a donc été remis en liberté après plus de deux mois de détention. 

À propos de Nasako Besingi

Nasako Besingi CameroonNasako Besingi est défenseur des droits humains et directeur de Struggle to Economize the Future Environment – SEFE (Lutte pour économiser l'environnement futur), une organisation non gouvernementale basée dans le village de Mundemba, dans la division de Ndian, qui revendique le droit à la terre des communautés locales dans le cadre du développement des plantations d'huile de palme par l'entreprise agro-industrielle américaine Herakles Farms. Nasako Besingi a pris la tête des protestations de sa communauté contre le développement de plantations d'huile de palme par l'entreprise agro-industrielle américaine Herakles Farms. Plus récemment, le défenseur a vivement condamné la situation en ce qui concerne les violations des droits humains perpétrées dans le contexte de la crise actuelle dans les régions anglophones au Cameroun.

27 Novembre 2017
Le défenseur des droits humains Nasako Besingi libéré et abandon des charges à son encontre

Le 27 novembre 2017, le juge militaire de Buea, au Cameroun, a officiellement abandonné les charges qui pesaient contre le défenseur des droits humains Nasako Besingi et a signé l'ordre pour sa libération; le défenseur a donc été remis en liberté après plus de deux mois de détention. 

Nasako Besingi est défenseur des droits humains et directeur de Struggle to Economize the Future Environment – SEFE (Lutte pour économiser l'environnement futur), une organisation non gouvernementale basée dans le village de Mundemba, division de Ndian, qui revendique le droit à la terre des communautés locales dans le cadre du développement des plantations d'huile de palme. Nasako Besingi mène sa communauté dans le combat pacifique contre le développement de plantations d'huile de palme par l'entreprise agro-industrielle américaine Herakles Farms. Plus récemment, le défenseur des droits humains a fermement condamné les violations des droits humains perpétrées pendant la crise qui touche actuellement les regions.

Le 27 novembre 2017, toutes les accusations qui pesaient contre Nasako Besingi ont été abandonnées et le juge militaire de Buea a signé l'ordre pour sa libération. Après l'approbation du régisseur de la prison, le défenseur des droits humains a été libéré le jour même. Nasako Besingi était détenu dans la prison de Buea depuis son arrestation le 25 septembre 2017, et il n'avait pas été libéré sous caution en attendant le verdict du procès. Il avait été officiellement accusé d'insurrection et de terrorisme en vertu de la loi de 2014 contre le terrorisme, ce qui aurait pu entrainer la peine de mort, s'il avait été reconnu coupable.

L'arrestation et la détention de Nasako Besingi font suite à une plus vaste campagne de harcèlement judiciaire contre lui, en raison de son travail pacifique en faveur des droits humains au Cameroun. Le 21 janvier 2016, le tribunal de première instance de Mundemba a reconnu Nasako Besingi coupable d'avoir organisé des rassemblements illégaux et d'avoir organisé et incité à manifester. Il a été condamné à soit payer une amende de 344 400 francs CFA ou à purger un an de prison. Le 3 novembre 2015, le défenseur avait été inculpé pour diffamation, après qu'Herakles Farms a affirmé qu'un e-mail privé du défenseur avait causé préjudice à l'entreprise. Dans l'e-mail en question, le défenseur des droits humains dénonçait une attaque violente dont il a été victime en 2012, lors de laquelle il avait reconnu des employés d'Herakles Farms parmi les agresseurs. Le défenseur des droits humains avait été condamné à payer une amende d'un million de francs CFA (environ 1500€) ou à purger une peine de trois ans de prison.

La loi de 2014 contre le terrorisme, ratifiée par le président Paul Biya début 2015, permet que des citoyens camerounais soient jugés devant des tribunaux militaires et encourent la peine de mort pour acte de terrorisme. En outre, la définition du terrorisme contenue dans cette loi est extrêmement vague, ce qui permet une application étendue. La loi est particulièrement utilisée pour cibler et accuser les défenseur-ses des droits humains qui appellent au respect des droits humains des citoyens dans les régions anglophones. Parmi eux, il y a l'avocat Nkongho Felix Agbor Balla, arrêté le 17 janvier 2017 et placé en détention jusqu'à sa libération suite à un décret présidentiel le 31 août 2017.

Front Line Defenders salue la décision des autorités camerounaises de libérer Nasako Besingi et d'abandonner les charges contre lui, cependant, elle exhorte les autorités à cesser de cibler tous les défenseur-ses des droits humains au Cameroun et garantir qu'en toutes circonstances ils puissent mener à bien leurs activités légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles, y compris le harcèlement judiciaire.

10 Novembre 2017
Maintien détention de Nasako Besingi

Le défenseur des droits humains Nasako Besingi est détenu depuis presque 2 mois depuis son arrestation le 25 septembre 2017. Il est officiellement accusé d'insurrection et de terrorisme, ce qui, en vertu de la loi de 2014 contre le terrorisme, permet que les citoyens camerounais soient jugés devant des tribunaux militaires et qu'ils soient passible de la peine de mort pour acte de terrorisme. Depuis qu'il est détenu, la santé du défenseur s'est détériorée en raison d'un mauvais accès à une installation sanitaire, à la nourriture et aux médicaments.

Le 16 octobre 2017, le juge d'instruction s'est rendu dans les bureaux et au domicile de Nasako Besingi à Mundemba, et a interrogé les membres de sa famille et ses voisins pour compiler un rapport dans le cadre de l'enquête. Le juge d'instruction écrit actuellement un rapport de suivi pour le ministre de la Justice, dont la décision de poursuivre ou non le défenseur sera grandement basée sur ce rapport.

Front Line Defenders reste sérieusement préoccupée par le maintien en détention de Nasako Besingi, qui fait partie d'une plus vaste campagne de harcèlement contre les défenseur-ses des droits humains.

2 Octobre 2017
La police interroge Nasako Besingi

Le 25 septembre 2017, Nasako Besingi a été transféré de la gendarmerie de Mundemba au siège de la police de Buea pour un interrogatoire, puis à la gendarmerie de Buea. Il a été informé des premières accusations qui pèsent contre lui: insurrection, menaces, hostilité et promotion de fausses informations. Il a ensuite été incarcéré dans la prison de Buea le jour même.

Le 28 septembre 2017 vers 11h, le défenseur a été traduit devant le tribunal militaire de Buea, où il a été interrogé par un juge d'instruction, avant d'être reconduit en prison. Les membres de sa famille sont en contact avec lui, cependant, les charges portées contre le défenseur n'ont pas encore été confirmées et l'enquête est toujours en cours.

26 Septembre 2017
Nasako Besingi arbitrairement arrêté et détenu au secret

Le 25 septembre 2017, le défenseur des droits humains Nasako Besingi a été arbitrairement arrêté par la police locale, des gendarmes et des soldats, chez lui à Mundemba, division de Ndian, au Cameroun.

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Le 25 septembre 2017, vers 6h30, des officiers de la police, des gendarmes et des soldats sont entrés dans le bureau de Nasako Besingi, situé près de chez lui, et l'ont arrêté. Les officiers ont fouillé le bureau de Nasako Besingi et ont saisi des documents, un ordinateur portable, son téléphone, des cartes SIM, ainsi que la carte d'identité et le passeport du défenseur. Après la perquisition, Nasako Besingi a été conduit en voiture à la gendarmerie de Mundemba, mais il n'a pas été mis au courant des charges portées contre lui. Vingt minutes après son arrivée à la gendarmerie, il a été vu dans une voiture de la brigade en train d'être conduit vers un lieu inconnu.

L'arrestation de Nasako Besingi fait suite à une plus vaste campagne d'acharnement judiciaire contre le défenseur, à cause de son travail pacifique pour la promotion des droits humains au Cameroun. Le 21 janvier 2016, le tribunal de première instance de Mundemba avait condamné Nasako Besingi à payer une amende de 344 400 francs CFA (environ 524€) ou à purger une peine d'un an de prison. Le 3 novembre 2015, il a été inculpé pour diffamation, après avoir été accusé par Herakles Farms,d'avoir publié un article qui portait préjudice à l'entreprise. Dans l'article en question, le défenseur des droits humains dénonçait une attaque violente dont il a été victime en 2012, lors de laquelle il avait reconnu des employés d'Herakles Farms parmi les agresseurs. Le défenseur des droits humains avait été condamné à payer une amende d'un million de francs CFA (environ 1500€) ou à purger une peine de trois ans de prison.

Front Line Defenders est profondément préoccupée par l'arrestation arbitraire et la détention au secret de Nasako Besingi, qui font partie d'une plus vaste campagne d'acharnement judiciaire contre lui.

Front Line Defenders exhorte les autorités du Cameroun à:

1. Libérer immédiatement et sans condition Nasako Besingi, car Front Line Defenders pense qu'il est pris pour cible uniquement à cause de son travail légitime et pacifique en faveur des droits humains;

2. Informer la famille et les avocats de Nasako Besingi du lieu où il est détenu et de les laisser immédiatement le voir sans restrictions;

3. Assurer que le traitement de Nasako Besingi pendant sa détention, corresponde à toutes les conditions établies dans les «Principes fondamentaux relatifs à la protection de toute personne contre toute forme de détention ou emprisonnement» adoptés par l'Assemblée Générale de l'ONU dans sa résolution 43/173 du 9 décembre 1988;

4. Cesser immédiatement de cibler tous-tes les défenseur-ses des droits humains au Cameroun et garantir qu'en toutes circonstances ils-elles puissent mener à bien leurs activités légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles, y compris l'acharnement judiciaire.