Back to top

Narges Mohammadi condamnée à 15 mois de prison supplémentaires et interdite d'appels téléphoniques et de visites

Statut: 
Condamnée
À propos de la situation

Le 15 janvier 2024, Narges Mohammadi, une défenseuse des droits primée, a été condamnée par la branche 26 du tribunal révolutionnaire de Téhéran à quinze mois de prison pour « activités de propagande contre l'État », en raison de ses activités de défense des droits humains alors qu'elle était incarcérée à la prison d'Evin.

À propos de Narges Mohammadi

Narges Mohammadi est directrice adjointe du Defenders of Human Rights Center (DHRC). Elle a été élue présidente du comité exécutif du Conseil national de la paix en Iran, une large coalition contre la guerre et pour la promotion des droits humains. Elle milite pour l'abolition de la peine de mort en Iran et a reçu le prix Per Anger du gouvernement suédois en 2011 pour récompenser son travail en faveur des droits humains. Elle est lauréate du prix Nobel de la paix 2023 pour sa « lutte contre l'oppression des femmes en Iran et son combat pour la promotion des droits humains et de la liberté pour toutes et tous ».

16 Janvier 2024
Narges Mohammadi condamnée à 15 mois de prison supplémentaires et interdite d'appels téléphoniques et de visites

Le 15 janvier 2024, Narges Mohammadi, une défenseuse des droits primée, a été condamnée par la branche 26 du tribunal révolutionnaire de Téhéran à quinze mois de prison pour « activités de propagande contre l'État », en raison de ses activités de défense des droits humains alors qu'elle était incarcérée à la prison d'Evin.

Download the Urgent Appeal

Narges Mohammadi est directrice adjointe du Defenders of Human Rights Center (DHRC). Elle a été élue présidente du comité exécutif du Conseil national de la paix en Iran, une large coalition contre la guerre et pour la promotion des droits humains. Elle milite pour l’abolition de la peine de mort en Iran et a reçu le prix Per Anger du gouvernement suédois en 2011 pour récompenser son travail en faveur des droits humains. Elle est lauréate du prix Nobel de la paix 2023 pour sa « lutte contre l’oppression des femmes en Iran et son combat pour la promotion des droits humains et de la liberté pour toutes et tous ».

Le 15 janvier 2024, la défenseuse des droits humains Narges Mohammadi a été condamnée à quinze mois de prison pour « activités de propagande contre l’État » par la branche 26 du tribunal révolutionnaire de Téhéran. Les récentes accusations seraient dues à son travail en faveur des droits humains à l’intérieur de la prison d’Evin. Les poursuites ont été engagées à la suite d’une plainte du ministère des renseignements qui prétend que ses actions constituent une menace pour la sécurité nationale, l’assimilant aux « ennemis du pays » et dénonçant son engagement dans diverses formes d’opposition au gouvernement. Le procès a eu lieu le 19 décembre 2023 et le verdict a été rendu rapidement en son absence lors de cette audience. Cependant, Narges Mohammadi n’a été informée du verdict que le 15 janvier 2024. En outre, le verdict impose une interdiction de séjour de deux ans à Téhéran et dans les provinces voisines, deux ans d’interdiction de voyager, deux ans d’interdiction d’appartenir à des groupes socio-politiques et une restriction de l’utilisation d’un smartphone également pendant deux ans.

Selon la famille de Narges Mohammadi, les délibérations du tribunal ressemblent à une déclaration politique contre la défenseuse, soulignant les fausses accusations selon lesquelles elle aurait incité à plusieurs reprises à des émeutes et encouragé l’opinion publique contre la République islamique d’Iran.

C’est la cinquième fois depuis mars 2021 que Narges Mohammadi est inculpée pour atteinte à la sécurité nationale, trois de ces inculpations étant liées à ses activités en prison. Le total des cinq condamnations s’élève à douze ans et trois mois d’emprisonnement, 154 coups de fouet, quatre ans d’interdiction de voyager, deux ans d’exil de la province de Téhéran et plusieurs peines complémentaires, notamment des interdictions sociales et politiques.

En outre, depuis le début du mois de janvier 2024, Narges Mohammadi et treize autres détenues, dont les défenseuses des droits humains Golrokh Iraee, Sarvenaz Ahmadi, Nasim Soltanbeygi et Sepideh Gholian, n’ont plus le droit de passer des appels téléphoniques.

Depuis le 9 janvier 2024, les détenues du quartier des femmes de la prison d’Evin font l’objet d’une punition collective consistant à interdire les visites familiales et à ne pas recevoir de livres. Sarvenaz Ahmadi, une défenseuse des droits humains qui a traduit plusieurs livres en farsi, s’est vu interdire de poursuivre son travail de traduction. En l’absence d’informations claires sur la durée de cette sanction, la famille de la défenseuse des droits humains Nasim Soltanbeygi a appris que les interdictions étaient prolongées jusqu’au 27 janvier 2024.

Cette interdiction aurait été mise en œuvre à la suite d’une visite de 250 fonctionnaires judiciaires, dont des juges des tribunaux révolutionnaires, à la prison d’Evin le 27 décembre 2023. Au cours de la visite, un certain nombre de femmes détenues, y compris des défenseuses des droits humains, ont exprimé leur désaccord en chantant et scandant des slogans de protestation, condamnant les arrestations, l’emprisonnement et, dans certains cas, la torture et l’exécution de manifestants lors des manifestations « femme, vie, liberté » qui ont éclaté en septembre 2022 en Iran et se sont poursuivies pendant plusieurs mois.

Front Line Defenders condamne les condamnations continues de Narges Mohammadi et demande instamment aux autorités iraniennes d’y renoncer immédiatement et sans condition, car nous pensons que cela constitue une nouvelle attaque contre la défenseuse des droits humains à cause de son travail pacifique en faveur des droits humains. De plus, Front Line Defenders est extrêmement préoccupée par le déni arbitraire des droits fondamentaux des défenseur⸱ses des droits humains détenues, tels que leur droit aux appels téléphoniques et aux visites familiales.

Front Line Defenders exhorte les autorités iraniennes à :

  1. Infirmer l’inculpation de Narges Mohammadi, car il semble qu’elle soit prise pour cible uniquement à cause de son travail légitime en faveur des droits humains ;
  2. Assurer que le traitement de Narges Mohammadi, Golrokh Iraee, Sarvenaz Ahmadi, Nasim Soltanbeygi et Sepideh Gholian pendant leur détention préventive, corresponde à toutes les conditions établies dans les « Principes fondamentaux relatifs à la protection de toute personne contre toute forme de détention ou emprisonnement » adoptés par l’Assemblée Générale de l’ONU dans sa résolution 43/173 du 9 décembre 1988 ;
  3. Libérer Narges Mohammadi ainsi que toutes les autres défenseuses des droits humains injustement détenues, notamment Golrokh Iraee, Sarvenaz Ahmadi, Nasim Soltanbeygi et Sepideh Gholian ;  
  4. Cesser immédiatement de cibler les défenseur⸱ses des droits humains en Iran, et garantir qu’en toutes circonstances ils puissent mener à bien leurs activités légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles, y compris l’acharnement judiciaire.