Narges Mohammadi fait face à de nouvelles accusations après avoir mis un terme à sa grève de la faim
Le 12 novembre 2023, Narges Mohammadi a annoncé qu’elle a été convoquée au tribunal d’Evin pour une audience portant sur de nouveaux chefs d’accusation, mais qu’elle avait été empêchée d’y assister parce qu’elle refusait de porter son hijab comme on le lui avait demandé.
Le 6 novembre 2023, la défenseuse des droits humains Narges Mohammadi a entamé une grève de la faim pour protester contre le retard et la négligence des soins médicaux dispensés aux prisonnières malades, ainsi que contre le fait de faire du « hijab obligatoire » une condition pour le transfert des prisonnières vers des établissements médicaux.
Le 4 août 2023, la défenseuse des droits humains Narges Mohammadi a été condamnée à une peine d’un an de prison supplémentaire par la branche 29 du tribunal révolutionnaire de Téhéran pour « activités de propagande » en raison de ses déclarations publiques à Javaid Rahman, le rapporteur spécial des Nations unies sur la situation des droits de l’homme en Iran, et à BBC World, dans lesquelles elle dénonçait les violences sexuelles commises contre les femmes détenues.
Le 9 octobre 2022, la branche 26 du tribunal révolutionnaire de Téhéran a condamné Narges Mohammadi par contumace à 15 mois de prison pour « propagande contre l’État », pour avoir invité des personnes à soutenir les mères en quête de justice et à participer à des manifestations contre la guerre. En outre, d’autres sanctions ont été prononcées contre la défenseuse ; elle devra notamment se présenter devant « la force de l’ordre de la République islamique d’Iran » tous les mois pendant deux ans lorsqu’elle aura purgé sa peine de prison ; il lui est interdit de joindre un parti politique pendant deux ans, et elle devra nettoyer les ordures d’un quartier déserté quatre heures par jour pendant trois mois en coordination avec la municipalité de la région.
Narges Mohammadi est directrice adjointe du Defenders of Human Rights Centre (DHRC). Elle a été élue présidente du comité exécutif du Conseil national de la paix en Iran, une large coalition contre la guerre et pour la promotion des droits humains. Elle milite pour l’abolition de la peine de mort en Iran et a reçu le prix Per Anger du gouvernement suédois en 2011 pour récompenser son travail en faveur des droits humains.
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- 14 Novembre 2023 : Narges Mohammadi fait face à de nouvelles accusations après avoir mis un terme à sa grève de la faim
- 11 Novembre 2023 : Narges Mohammadi entame une grève de la faim
- 10 Août 2023 : Narges Mohammadi condamnée à une peine supplémentaire d’un an de prison
- 11 Octobre 2022 : Narges Mohammadi condamnée à 15 mois de prison supplémentaires
Le 12 novembre 2023, Narges Mohammadi a annoncé qu’elle a été convoquée au tribunal d’Evin pour une audience portant sur de nouveaux chefs d’accusation, mais qu’elle avait été empêchée d’y assister parce qu’elle refusait de porter son hijab comme on le lui avait demandé.
Narges Mohammadi est directrice adjointe du Defenders of Human Rights Centre (DHRC). Elle a été élue présidente du comité exécutif du Conseil national de la paix en Iran, une large coalition contre la guerre et pour la promotion des droits humains. Elle milite pour l’abolition de la peine de mort en Iran et a reçu le prix Per Anger du gouvernement suédois en 2011 pour récompenser son travail en faveur des droits humains. Elle est lauréate du prix Nobel de la paix 2023 pour sa « lutte contre l’oppression des femmes en Iran et son combat pour la promotion des droits humains et de la liberté pour tous ».
Le 12 novembre 2023, Narges Mohammdi a informé sa famille et son avocat par un appel téléphonique depuis la prison d’Evin qu’elle avait été convoquée au tribunal d’Evin pour une audience portant sur de nouvelles accusations. Cependant, le procureur lui a interdit de quitter le quartier des femmes de la prison d’Evin à moins qu’elle ne porte le hijab obligatoire, un ordre auquel elle a refusé d’obéir. Par conséquent, comme elle n’a pas pu assister à l’audience, ni la défenseuse des droits humains ni son avocat ne sont au courant de la nature des charges retenues contre elle. C’est la septième fois que Narges Mohammadi fait face à de nouvelles accusations depuis qu’elle a été placée en détention en septembre 2022.
Le 8 novembre 2023, la défenseuse a mis un terme à sa grève de la faim après avoir été transférée à l’hôpital pour ses examens médicaux, auxquels elle aurait refusé de se rendre si on lui avait ordonné de porter un hijab, conformément aux règles du pays en matière de port obligatoire du voile. Narges Mohammadi avait entamé une grève de la faim le 6 novembre 2023 pour protester contre les soins médicaux retardés et négligés prodigués aux prisonnières malades, ainsi que contre la règle qui fait du port du « hijab obligatoire » une condition au transfert des prisonnières vers des établissements médicaux. La défenseuse avait été renvoyée à la prison d’Evin.
Narges Mohammadi a été convoquée à plusieurs reprises par les branches 1, 2 et 3 du tribunal de la prison d’Evin en avril, mai et juin 2023. Cependant, à chaque fois, elle a refusé de comparaître ou d’autoriser ses avocats à le faire en son nom, car elle ne reconnaît pas les tribunaux révolutionnaires comme des organes judiciaires indépendants. Le 11 juin 2023, Narges Mohammadi a été citée à comparaître devant la branche 29 du tribunal révolutionnaire de Téhéran. Selon une notification du tribunal, Narges Mohammadi aurait dû comparaître pour se défendre contre un acte d’accusation émis par un enquêteur de la branche 2 du tribunal de la prison d’Evin. La défenseuse des droits humains a refusé de comparaître devant la cour déclarant qu’elle ne reconnaît pas le tribunal révolutionnaire comme un organe judiciaire compétent, qu’elle ne respecterait pas le port du voile obligatoire pour les femmes dans le pays et que les nouvelles accusations portées contre elle sont liées à son travail légitime en faveur des droits humains.
Le 22 mai 2023, la défenseuse a été convoquée par la branche 3 du tribunal de la prison d’Evin pour assister à une audience sur une nouvelle accusation. Son avocat n’a pas été autorisé à avoir accès à son dossier et on ignore donc la nature de ces accusations. C’est la deuxième fois en moins de deux mois qu’elle est convoquée à une audience relative à de nouvelles accusations. Le 25 avril 2023, Narges Mohammadi a également été convoquée par la branche 2 du tribunal de la prison d’Evin pour une audience portant sur une autre série d’accusations fabriquées de toutes pièces. Ces accusations ont été portées à cause de son travail en faveur des droits humains qu’elle poursuit à l’intérieur de la prison, notamment en publiant plusieurs déclarations à propos des violations des droits humains perpétrées depuis le début des manifestations « Femme, vie, liberté » qui ont éclaté en Iran en septembre 2022.
Front Line Defenders condamne les nouvelles accusations portées contre Narges Mohammadi et exhorte les autorités iraniennes à les abandonner immédiatement et sans condition, car il semble que cela constitue une nouvelle attaque contre la défenseuse à cause de son travail en faveur des droits humains.
Le 6 novembre 2023, la défenseuse des droits humains Narges Mohammadi a entamé une grève de la faim pour protester contre le retard et la négligence des soins médicaux dispensés aux prisonnières malades, ainsi que contre le fait de faire du « hijab obligatoire » une condition pour le transfert des prisonnières vers des établissements médicaux.
Le 30 octobre 2023, Narges Mohammadi s'est vu interdire le transfert de la prison d'Evin vers un centre médical où elle devait passer un scanner et une échocardiographie qui étaient prévus. Ces soins médicaux lui ont été refusés au motif qu'elle ne portait pas le foulard obligatoire. Ces soins médicaux essentiels dont doit bénéficier la défenseuse avaient déjà été reportés le 9 septembre 2023 pour le même motif.
Le 19 février 2022, Narges Mohammadi a été hospitalisée car l’une de ses artères coronaires est bouchée à 75% et elle a subi une intervention chirurgicale d’urgence. Elle a contracté le COVID-19 à plusieurs reprises pendant sa détention, notamment en juillet 2020 lorsqu'elle était détenue à la prison de Zanjan. Pendant ses longues périodes d'emprisonnement la défenseuse se voit régulièrement refuser les soins médicaux dont elle a besoin.
Narges Mohammadi est injustement emprisonnée au cours de la plus grande partie des cinq dernières années et, en janvier 2022, elle a été condamnée à une autre longue période de huit ans de prison alors qu’elle était détenue à l’isolement, principalement au secret, pendant plus de deux moins. Front Line Defenders est particulièrement préoccupée compte tenu de l’état de santé vulnérable de la défenseuse, de ses problèmes cardiaques et des conditions de détention des prisonnières de la prison d’Evin, connues pour être hautement pathogènes. Front Line Defenders pense que le traitement de Narges Mohammadi dans la prison d’Evin, ainsi que le refus et le retard de soins médicaux et des traitements nécessaires, sont uniquement dûs à son travail légitime et pacifique en faveur des droits humains, y compris pendant sa détention en Iran.
Le 4 août 2023, la défenseuse des droits humains Narges Mohammadi a été condamnée à une peine d’un an de prison supplémentaire par la branche 29 du tribunal révolutionnaire de Téhéran pour « activités de propagande » en raison de ses déclarations publiques à Javaid Rahman, le rapporteur spécial des Nations unies sur la situation des droits de l’homme en Iran, et à BBC World, dans lesquelles elle dénonçait les violences sexuelles commises contre les femmes détenues.
Alors que cette peine supplémentaire est l’une des cinq procédures judiciaires récemment ouvertes contre la défenseuse en raison de son travail en faveur des droits humains, Narges Mohammadi purge actuellement de multiples peines d’emprisonnement à la prison d’Evin, qui ont été prononcées en moins de deux ans. Ces peines s’élèvent à un total de onze ans et onze mois de prison, auxquels s’ajoutent 154 coups de fouet, deux ans d’interdiction de voyager, deux amendes, deux ans d’interdiction d’appartenir à des groupes politiques ou sociaux et des travaux d’intérêt général. Si cette condamnation est confirmée par la cour d’appel, la défenseuse devra purger une peine totale de dix ans et neuf mois de prison après l’application de l’article 134 du Code pénal islamique.
Le 9 octobre 2022, la branche 26 du tribunal révolutionnaire de Téhéran a condamné Narges Mohammadi par contumace à 15 mois de prison pour « propagande contre l’État », pour avoir invité des personnes à soutenir les mères en quête de justice et à participer à des manifestations contre la guerre. En outre, d’autres sanctions ont été prononcées contre la défenseuse ; elle devra notamment se présenter devant « la force de l’ordre de la République islamique d’Iran » tous les mois pendant deux ans lorsqu’elle aura purgé sa peine de prison ; il lui est interdit de joindre un parti politique pendant deux ans, et elle devra nettoyer les ordures d’un quartier déserté quatre heures par jour pendant trois mois en coordination avec la municipalité de la région.
Narges Mohammadi est directrice adjointe du Defenders of Human Rights Centre (DHRC). Elle a été élue présidente du comité exécutif du Conseil national de la paix en Iran, une large coalition contre la guerre et pour la promotion des droits humains. Elle milite pour l’abolition de la peine de mort en Iran et a reçu le prix Per Anger du gouvernement suédois en 2011 pour récompenser son travail en faveur des droits humains.
C’est la troisième fois en moins de deux ans que la défenseuse est condamnée de la prison, pour une durée totale de 11 ans et 11 mois. Le 25 janvier 2022, la branche 26 du tribunal révolutionnaire de Téhéran avait déjà condamné la défenseuse pour « collusion contre la sécurité de l’État » à huit ans et deux mois de prison, 74 coups de fouet, deux ans d’interdiction d’accès aux outils de télécommunications et aux réseaux sociaux sociaux, deux ans d’exil hors de Téhéran et deux ans d’interdiction d’adhésion à des groupes politiques. Dans une autre affaire datant du 22 mai 2021, elle a été informée que la Branche 1177 du Tribunal pénal II du Complexe judiciaire de Quds l’avait condamnée à 30 mois de prison, 80 coups de fouet et deux amendes. L’une des amendes s’élève à 100 millions de rials, tandis que la seconde doit être annoncée par l’Organisation iranienne des prisons. La défenseuse des droits humains a été accusée de « propagande contre l’État » pour avoir publié des déclarations contre la peine de mort, organisé un sit-in devant le bureau de la prison d’Evin, désobéi aux autorités pénitentiaires pour mettre fin au sit-in, brisé les vitres et pour avoir soi-disant agressé les autorités de la prison.
La défenseuse des droits humains a été injustement emprisonnée pendant la majeure partie des six dernières années, et elle a été condamnée à une autre longue peine de huit ans en début d’année alors qu’elle était détenue à l’isolement et au secret pendant plus de deux mois. Front Line Defenders est particulièrement préoccupée par l’état de santé vulnérable de la défenseuse, qui souffre de problèmes cardiaques. Elle pense également que la nouvelle condamnation, les mauvais traitements et les conditions de détention, ainsi que le refus de lui accorder une permission pour raison médicale et de lui fournir les médicaments nécessaires sont uniquement dus à son travail pacifique et légitime en faveur des droits humains. Front Line Defenders exhorte les autorités iraniennes à libérer Narges Mohammadi et toutes les défenseuses des droits humains injustement emprisonnées pour leur travail en Iran.