Nombreuses irrégularités dans le procès de la défenseuse des droits humains autochtone Anastasía Mejía
Le 28 octobre 2020, la journaliste et défenseuse autochtone maya K'iche Anastasia Mejía a comparu devant un juge du tribunal de Santa Cruz de Quiché lors de sa première audience, plus d'un mois après son arrestation et son placement dans le centre de détention de Quetzaltenango.
La deuxième audience du procès de la défenseuse des droits humains Anastasía Mejía Tiriquiz aura lieu le 28 octobre. Un juge du tribunal de première instance de Santa Cruz del Quiché avait précédemment reporté l'audience le 8 octobre 2020 alors que la défenseuse s'était déjà présentée à l'audience virtuelle. Elle n'avait pas été autorisée à faire une déclaration pour se défendre depuis son arrestation le 22 septembre 2020 et elle se trouve toujours dans le centre de détention de Quetzaltenango.
Anastasia Mejía Tiriquiz est une femme indigène maya k'iche' ; elle est défenseuse des droits humains, journaliste et directrice de la radio et de la télévision Xol Abaj. Elle sensibilise le public aux cas de corruption et documente les mobilisations sociales liées aux questions autochtones au sein de la municipalité de Joyabaj, département de Quiché.
Le 28 octobre 2020, la journaliste et défenseuse autochtone maya K'iche Anastasia Mejía a comparu devant un juge du tribunal de Santa Cruz de Quiché lors de sa première audience, plus d'un mois après son arrestation et son placement dans le centre de détention de Quetzaltenango. La défenseuse est impliquée dans une procédure pénale pour les crimes présumés de "sédition et agression aggravée" et depuis le 29 octobre, elle est assignée à résidence après le paiement d'une caution de 2500 dollars. Les accusations de "vol et incendie criminel" ont été annulées par manque de preuve.
Le juge a décidé de lier Anastasia Mejía à une procédure pénale en raison de sa participation présumée à la manifestation du 24 août contre la gestion de la pandémie de COVID 19 par le maire Francisco Carrascosa dans la municipalité de Joyabaj, département de Quiché. L'affaire judiciaire intentée contre Anastasia Mejía est entachée d'irrégularités, notamment de vices de procédure. En vertu du droit guatémaltèque, notamment l’article 9 de la Constitution, la première audience doit avoir lieu dans les 24 heures suivant l’arrestation, mais la défenseuse n’a pu faire sa déposition que 36 jours plus tard. Anastasia Mejía défend depuis longtemps la liberté d'expression malgré le climat hostile pour exercer ce droit légitime et malgré la discrimination, la persécution et la criminalisation de l'expression de son identité autochtone.
Front Line Defenders condamne catégoriquement la criminalisation d'Anastasía Mejía, qui ne fait que mener à bien ses activités légitimes et pacifiques en faveur des droits humains au Guatemala, et demande sa libération immédiate, ainsi que la fin de toute autre action judiciaire irrégulière qui viole la régularité de la procédure.
La deuxième audience du procès de la défenseuse des droits humains Anastasía Mejía Tiriquiz aura lieu le 28 octobre. Un juge du tribunal de première instance de Santa Cruz del Quiché avait précédemment reporté l'audience le 8 octobre 2020 alors que la défenseuse s'était déjà présentée à l'audience virtuelle. Elle n'avait pas été autorisée à faire une déclaration pour se défendre depuis son arrestation le 22 septembre 2020 et elle se trouve toujours dans le centre de détention de Quetzaltenango.
Anastasia Mejía Tiriquiz est une femme indigène maya k'iche' ; elle est défenseuse des droits humains, journaliste et directrice de la radio et de la télévision Xol Abaj. Elle sensibilise le public aux cas de corruption et documente les mobilisations sociales liées aux questions autochtones au sein de la municipalité de Joyabaj, département de Quiché.
Le 8 octobre 2020, un juge du tribunal de première instance de Santa Cruz del Quiché a reporté l'audience d'Anastasia Mejía. Le juge a fait valoir que la salle de vidéoconférence de la prison de Cantel, où la défenseuse avait été transférée pour l'audience, était occupée et il a refusé d'attendre qu'elle soit disponible. L'avocat de la défense a demandé si Anastasia pouvait bénéficier d'une libération sous caution, mais le juge a rejeté la requête et a reporté l'audience au 28 octobre 2020. Selon le droit guatémaltèque, la libération sous caution n'est pas accordée en cas de risque de fuite.
Le 22 septembre 2020, la Police nationale civile (PNC) a arrêté Anastasia Mejía Tiriquiz, dans les locaux de la radio Xol Abaj, dans la municipalité de Joyabaj, Quiché, pour sédition, agression aggravée, incendie criminel aggravé et vol qualifié. Avant d'être arrêtée, la défenseuse n'avait pas été informée des accusations présumées portées contre elle, mais le tribunal de Santa Cruz del Quiché avait émis un mandat d'arrêt quelques jours avant l'arrestation.
Les accusations portées contre la défenseuse concernent sa participation et sa couverture d'une manifestation pacifique le 24 août 2020 à Joyabaj, pour exprimer le mécontentement de la population à l'encontre du maire Francisco Carrascosa. Les manifestants ont dénoncé des irrégularités dans la gestion par le maire des ressources destinées à faire face à la pandémie de COVID-19.
Après son arrestation arbitraire, une audience a été fixée au 8 octobre, bien que selon l'article 9 de la Constitution guatémaltèque, une première audience doit avoir lieu moins de 24 heures après l'arrestation. À ce jour, Anastasia Mejía a passé 31 jours en détention préventive dans le département de Quetzaltenango, sans avoir été autorisée à présenter une défense, comme l'exige la loi.
L'acharnement judiciaire d'Anastasia Mejía n'est pas un cas isolé. Front Line Defenders a attiré l'attention sur les restrictions à la liberté d'expression dans le pays depuis 2017 et l'augmentation notable des violations des droits humains contre les journalistes en 2020, y compris les attaques numériques, l'acharnement judiciaire et la criminalisation de leur travail.
Front Line Defenders est profondément préoccupée par l'intégrité physique et psychologique d'Anastasia Mejía. En outre, Front Line Defenders se déclare préoccupée par l'environnement hostile pour tous les défenseur-ses des droits humains qui exercent leur droit légitime à la liberté d'opinion et d'expression. Elle est particulièrement préoccupée par les violations des garanties d'une procédure régulière pendant et après l'arrestation d'Anastasia Mejía, qui privent la défenseuse de son droit de se défendre de manière adéquate contre les accusations dont elle fait l'objet. Front Line Defenders estime qu'en plus de la restriction de la liberté d'expression, les journalistes ruraux et autochtones sont aussi victimes de discrimination, de persécution et de criminalisation pour avoir exprimé leur identité culturelle ou autochtone.