Miriam Miranda et des membres d'OFRANEH harcelés par des officiers de police
Le 11 janvier 2017, des members de la Police nationale ont tenté d'arrêter la défenseuse des droits humains Miriam Miranda alors qu'elle passait un checkpoint à La Ceiba, sur la côte nord du Honduras, en compagnie de confrères défenseurs des droits humains MM. Luis Gutierrez, Oscar Gaboa et Luis Miranda.
Miriam Miranda est coordinatrice de l'Organización Fraternal Negra de Honduras (OFRANEH - Organisation fraternelle noire du Honduras). En october 2016, Miriam Miranda a reçu le Prix Carlos Escaleras en reconnaissance de son action en faveur des droits humains, notamment la protection et la défense de territoires ancestraux du peuple Garífuna au Honduras. OFRANEH est une organisation qui travaille depuis 1978 à la promotion du droit à l'auto-détermination du peuple garífuna, de descendance africaine, par le biais de programme visant à son développement politique, social, économique et culturel.
Le 11 janvier 2017, des members de la Police nationale ont tenté d'arrêter la défenseuse des droits humains Miriam Miranda alors qu'elle passait un checkpoint à La Ceiba, sur la côte nord du Honduras, en compagnie de confrères défenseurs des droits humains MM. Luis Gutierrez, Oscar Gaboa et Luis Miranda.
Le véhicule dans lequel se trouvait le groupe a été arrêté par quatre officiers de police. Après avoir inspecté le permis du conducteur, les policiers ont demandé sur un ton agressif aux défenseurs de sortir du véhicule, leur disant qu'ils allaient « en prison ». Le langage utilisé était extrêmement raciste et discriminatoire. Miriam Miranda a passé des appels téléphoniques pour alerter des groupes de soutien et d'autres organisations des droits humains sur la situation, ce à quoi la police a répliqué en exigeant le silence sous peine de coups, menaçant directement Luis Miranda. L'ensemble s'est déroulé sur environ trente minutes et il semblerait que les policiers aient abandonné la tentative d'arrestation arbitraire en raison des appels passés par Miriam Miranda.
Miriam Miranda est coordinatrice de l'Organización Fraternal Negra de Honduras (OFRANEH - Organisation fraternelle noire du Honduras). En octobre 2016, Miriam Miranda a reçu le Prix Carlos Escaleras en reconnaissance de son action en faveur des droits humains, notamment la protection et la défense de territoires ancestraux du peuple Garífuna au Honduras. Les menaces et agressions à l'encontre de Miriam Miranda, y compris une arrestation avec violence, un enlèvement et du harcèlement, ont se sont poursuivis même après l'octroi de mesures de précaution par la Commission interaméricaine des droits de l'Homme le 20 septembre 2011 (MC 322/11). OFRANEH est une organisation qui travaille depuis 1978 à la promotion du droit à l'auto-détermination du peuple garífuna, de descendance africaine, par le biais de programme visant à son développement politique, social, économique et culturel. En octobre 2016, OFRANEH s'est vu remettre le Prix Nota SOL, qui récompense les groupes qui mettent en place des projets de renforcement de la culture de peuples autochtones, avec accent sur le développement durable et la défense des droits humains. En 2015, OFRANEH avait reçu le Prix pour la souveraineté alimentaire, remis à des militants associatifs œuvrant pour un système alimentaire plus démocratique. Luis Gutierrez, Oscar Gaboa et Luis Miranda sont tous trois membres de la Plataforma de los Movimientos Sociales y Populares de Honduras (PMSPH - Plateforme des mouvements sociaux et populaires du Honduras).
Les défenseurs et défenseuses des droits humains présents au Honduras rapportent fréquemment être victimes de harcèlement et d'agressions du fait d'officiers de police. Les membres d'OFRANEH sont particulièrement visés par des agressions, du harcèlement, des menaces et de la pénalisation. Deux affaires en cours opposent OFRANEH à l'État du Honduras auprès de la Cour interaméricaine des droits de l'Homme. L'organisation a récemment trainé en justice Randy Jorgensen, homme d'affaires canadien, à Trujillo, au Honduras, au sujet d'un projet touristique de grande ampleur qui a déplacé des communautés garifunas de leurs terres ancestrales.
Honduras est considéré comme l'un des pays les plus dangereux ; il n'est pas rare que le pays manque au devoir de protection des défenseurs et défenseuses des droits humains, comme l'ont exprimé les Rapporteurs spéciaux des Nations unies et de la Commission interaméricaine des droits de l'Homme dans une déclaration conjointe l'année dernière. En 2016, au moins 33 défenseurs et défenseuses des droits humains ont été tués tandis que d'autres ont survécu à des tentatives d'assassinats en raison de leur action, comme le mentionne le rapport annuel de Front Line Defenders.
Front Line Defenders condamne le harcèlement et la tentative de détention arbitraire de membres d'OFRANEH et de PMSPH et appelle l'État à s'assurer que les forces de l'ordre protègent les défenseurs et défenseuses des droits humains dans le pays plutôt que les attaquer.