Assassinat de Juana Raymundo
Le 28 juillet 2018, le corps de la leader et défenseuse des droits humains autochtone Juana Raymundo a été retrouvé sur la route entre Nebaj et le village d'Acambalam au Guatemala. Selon le Comité de Desarrollo Campesino - CODECA, son corps portait des traces de torture.
Juana Raymundo, qui avait 25 ans lors de son décès, appartenait à la communauté Maya Ixil; elle était infirmière professionnelle et coordinatrice du CODECA dans la microrégion Nebaj Quiché. Le CODECA est une organisation de défense des droits des paysans indigènes qui promeut le droit à la terre et le développement rural des familles autochtones au Guatemala par le biais de la participation sociale, d'un plaidoyer efficace sur les politiques publiques et la participation aux programmes inclusifs visant à réduire la vulnérabilité des communautés autochtones face aux violations des droits humains dans le pays.
Le 28 juillet 2018, le corps de la leader et défenseuse des droits humains autochtone Juana Raymundo a été retrouvé sur la route entre Nebaj et le village d'Acambalam au Guatemala. Selon le Comité de Desarrollo Campesino - CODECA, son corps portait des traces de torture.
L'assassinat de Juana Raymundo porte le nombre des défenseur-ses des droits humains tués au Guatemala à au moins 14 en 2018. Entre le 9 mai et le 4 juin 2018, sept leaders et défenseur-ses des droits humains autochtones ont été tués au Guatemala, dont cinq étaient membres du CODECA. Quelques jours après un rassemblement public le 2 mai 2018, lors duquel le président du Guatemala Jimmy Morales a taxé le CODECA d'organisation criminelle, les défenseur-ses des droits humains de l'organisation ont commencé à être ciblés et tués.
Front Line Defenders condamne fermement l'assassinat de la défenseur-ses des droits humains autochtone Juana Raymundo, car il semble que cela soit lié à son travail en faveur des droits humains. Front Line Defenders est également préoccupée par la criminalisation, les assassinats systématiques, les attaques et les campagnes de diffamation contre le CODECA et ses membres.
Front Line Defenders exhorte les autorités du Guatemala à:
1. Condamner fermement l'assassinat de la défenseuse des droits humains Juana Raymundo ;
2. Prendre les mesures nécessaires afin de garantir l'intégrité physique et psychologique et la sécurité de tous les membres du CODECA, en se coordonnant avec ses membres ;
3. Prendre des mesures pour garantir que les membres du gouvernement ou les autres personnalités publiques s'abstiennent de faire des déclarations stigmatisant le travail des défenseur-ses des droits humains ;
4. Ouvrir immédiatement une enquête approfondie et impartiale sur l'assassinat de la défenseuse des droits humains Juana Raymundo, et de tous les membres du CODECA tués, dans le but de publier les conclusions et de traduire les responsables en justice conformément aux normes internationales ;
5. Garantir qu’en toutes circonstances, tous-tes les défenseur-ses des droits humains au Guatemala puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles.