Assassinat du défenseur des droits humains Silvino Nunes Gouveia
Le 23 avril 2017, le défenseur des droits humains Silvino Nunes Gouveia a été abattu chez lui à Assentamento Liberdade, Vale do Rio Doce, Minas Gerais, au Brésil.
Silvino Nunes Gouveia était l'un des directeurs du Movimento dos Trabalhadores Rurais Sem Terra – MST (Mouvement des travailleurs ruraux sans terre). Le MST a été fondé en 1984 et lutte pour le droit à la terre et le changement social au Brésil. Le mouvement et ses membres sont fréquemment ciblés par de grands propriétaires terriens; ils sont menacés de mort, assassinés, leur villages sont démolis et ils sont expulsés.
Le 23 avril 2017, le défenseur des droits humains Silvino Nunes Gouveia a été abattu chez lui à Assentamento Liberdade, Vale do Rio Doce, Minas Gerais, au Brésil.
Silvino Nunes Gouveia était l'un des directeurs du Movimento dos Trabalhadores Rurais Sem Terra – MST (Mouvement des travailleurs ruraux sans terre). Le MST a été fondé en 1984 et lutte pour le droit à la terre et le changement social au Brésil. Le mouvement et ses membres sont fréquemment ciblés par de grands propriétaires terriens; ils sont menacés de mort, assassinés, leur villages sont démolis et ils sont expulsés.
Le 23 avril 2017, Silvino Nunes Gouveia était chez lui dans l'Assentamento Liberdade, lorsque des inconnus l'ont appelé. Le défenseur est alors sorti de chez lui et les inconnus lui ont tiré dessus. La police a indiqué que Silvino Nunes Gouveia a été touché 10 fois. Les coupables ont réussi à prendre la fuite en voiture. À la suite de cet assassinat, les habitants de l'Assentamento Liberdade ont manifesté contre l'insécurité et les attaques contre les personnes sans terre.
Le bureau de l'ONU au Brésil a publié une déclaration faisant part de ses préoccupations à propos de cet assassinat et soulignant "l'importance du travail effectué par les défenseur-ses des droits humains pour la promotion du développement et des droits humains dans le pays. Il est nécessaire que les institutions garantissent toutes les conditions pour qu'ils puissent travailler en toute sécurité dans les communautés et dans toutes les zones du pays".
La violence contre les défenseur-ses des droits humains au Brésil a augmenté parallèlement à l'actuelle crise politique et économique qui touche le pays. La situation est particulièrement inquiétante, car l'un des premiers actes du nouveau gouvernement intérimaire a été de démanteler le ministère des Femmes, de l'égalité raciale et des droits humains. En 2017, grâce aux pressions de différents secteurs, le gouvernement a créé le ministère des Droits humains avec un mandat limité. En outre, des politiciens brésiliens de premier plan ont fait plusieurs déclarations négatives contre les mouvements et organisations de la société civile, laissant entendre que leurs actions sont de nature criminelle. Dans de précédentes déclarations, le ministre de la Justice avait indiqué que le MST utilisait des "tactiques de guérilla" pendant les dernières manifestations.
Front Line Defenders condamne l'assassinat du défenseur des droits humains Silvino Nunes Gouveia, car il semble que cela soit uniquement lié à son combat pour la défense du droit à la terre au Brésil. Front Line Defenders est également vivement préoccupée par les attaques récurrentes contre les défenseur-ses des droits humains du MST et des autres organisations dans le pays.
Front Line Defenders exhorte les autorités brésiliennes à:
1. Condamner publiquement l'assassinat de Silvino Nunes Gouveia et garantir que l'enquête actuelle sur cet assassinat soit minutieuse et impartiale, dans le but de traduire les responsables en justice conformément aux normes internationales;
2. Prendre les mesures nécessaires pour garantir l'intégrité physique et psychologique et la sécurité des membres de la famille de Silvino Nunes Gouveia, ainsi que des habitants de l'Assentamento Liberdade;
3. Prendre des mesures pour garantir que les membres du gouvernement ou d'autres personnalités publiques s'abstiennent de faire des déclarations stigmatisant le travail légitime de MST et des autres défenseur-ses des droits humains dans le pays;
4. Garantir qu’en toutes circonstances, tous-tes les défenseur-ses des droits humains au Brésil puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles.