Enlèvement de quatre défenseurs des droits humains
Le 9 mai 2018, les défenseurs des droits des populations autochtones Yaku Pérez Guartambel, Mario Gonzalo, Fárez Ramon, Víctor Hernández Siavichay et Manuel Gayllas ont été enlevés et retenus pendant sept heures, durant lesquelles ils ont été menacés et Yaku Pérez Guartambel a été frappé. Les défenseurs pensent que les ravisseurs travaillent pour Ecuagoldmining South América S.A, en partie détenu par l'entreprise chinoise Junefield Group S.A., et qui a une exploitation minière à Molleturo del Cantón Cuenca, Équateur. Les défenseurs ont été libérés après que les habitants de Molleturo del Cantón Cuenca ont appelé à leur libération, à condition qu'ils ne remettent pas les pieds dans la commune de Molleturo.
Yaku (Carlos) Pérez Guartambel est défenseur des droits humains, leader autochtone et président de la Confederación de Pueblos de la Nacionalidad Kichwa del Ecuador – ECUARUNARI (Confédération des peuples de la nationalité Kichwa d'Équateur). Le principal objectif d'ECUARUNARI est de promouvoir la sensibilisation du public à la question des exactions perpétrées contre les communautés indigènes, et de protéger les défenseur-ses des droits humains dans le pays qui cherchent à défendre les droits des populations autochtones Yaku Pérez Guartambel, Mario Gonzalo, Fárez Ramon, Víctor Hernández Siavichay et Manuel Gayllas sont membres de la Federación de Organizaciones Campesinas e Indígenas del Azuay (Fédération des organisations paysannes et autochtones de l'Azuay), une fédération qui soutient les communautés autochtones locales à Río Blanco et Molleturo qui sont opposées aux activités d'Ecuagoldminig South America S.A en raison du risque de pollution sur leurs terres et des effets de l'exploitation minière sur la santé des communautés et l'accès à l'eau potable. La compagnie minière n'a pas obtenu le consentement libre, préalable et informé des communautés affectées par la mine.
Le 9 mai 2018, les défenseurs des droits des populations autochtones Yaku Pérez Guartambel, Mario Gonzalo, Fárez Ramon, Víctor Hernández Siavichay et Manuel Gayllas ont été enlevés et retenus pendant sept heures, durant lesquelles ils ont été menacés et Yaku Pérez Guartambel a été frappé. Les défenseurs pensent que les ravisseurs travaillent pour Ecuagoldmining South América S.A, en partie détenue par l'entreprise chinoise Junefield Group S.A., et qui a une exploitation minière à Molleturo del Cantón Cuenca, Équateur. Les défenseurs ont été libérés après que les habitants de Molleturo del Cantón Cuenca ont appelé à leur libération, à condition qu'ils ne remettent pas les pieds dans la commune de Molleturo.
Le 9 mai 2018, Yaku Pérez Guartambel, Mario Gonzalo, Fárez Ramon, Víctor Hernández Siavichay et Manuel Gayllas voyageaient en voiture vers la communauté de Río Blanco, dans la municipalité de Molleturo del Cantón Cuenca, lorsqu'ils ont été enlevés par un groupe d'hommes, qui, selon les défenseurs travaillent pour Ecuagoldmining South América S.A. Les hommes ont crevé les pneus de la voiture et ont accusé Yaku Pérez Guartambel d'incendie criminel contre un camp minier local situé à Río Blanco.
Les coupables ont poussé la voiture avec les défenseurs toujours à l'intérieur, jusqu'à une place proche de l'école Cochapamba. Devant les élèves, ils ont fait sortir Yaku Pérez Guartambel de force du véhicule, lui ont donné plusieurs coups de poing, craché dessus, tiré les cheveux et arraché ses vêtements tout en le menaçant de le crucifier et de le bruler vif. Les défenseurs des droits humains ont ensuite été conduits dans une maison où les coupables ont continué à les insulter, à dire qu'ils sont contre le développement, qu'ils montent la population contre les mines et ils ont menacé de les bruler vifs.
Les habitants de Molleturo, qui ont entendu parler de l'enlèvement, ont négocié avec les ravisseurs dans l'espoir de libérer les défenseurs. Vers 14h30, les ravisseurs ont relâché les défenseurs à la condition qu'ils ne remettent jamais les pieds à Molleturo et qu'ils cessent de s'opposer aux activités minières. Ils ont de nouveau menacé de les bruler vifs s'ils continuaient leurs actions.
Depuis plusieurs années en Équateur, les défenseur-ses des droits des populations autochtones sont victimes d'agressions, menaces et intimidations de la part d'acteurs étatiques et non étatiques; Gloria Ushigua et Patricia Gualinga ont été ciblees à cause de leur travail en faveur des droits des communautés indigènes victimes de violations liées aux activités des industries extractives.
Front Line Defenders est profondément préoccupée par la sécurité des leaders autochtones et défenseurs des droits humains Yaku Pérez Guartambel, Mario Gonzalo, Fárez Ramon, Víctor Hernández Siavichay et Manuel Gayllas. Front Line Defenders est également préoccupée par la hausse des persécutions et des actes d'intimidation contre les défenseur-ses des populations autochtones et de l'environnement en Équateur et par les risques auxquels ils font face pour protéger leurs terres et leurs moyens de subsistance.
Front Line Defenders exhorte les autorités équatoriennes à:
1. Prendre les mesures nécessaires pour garantir l'intégrité physique et psychologique de Yaku Pérez Guartambel, Mario Gonzalo, Fárez Ramon, Víctor Hernández Siavichay et Manuel Gayllas, en accord avec eux;
2. Ouvrir immédiatement une enquête approfondie et impartiale sur l'enlèvement et les menaces de mort proférées contre Yaku Pérez Guartambel, Mario Gonzalo, Fárez Ramon, Víctor Hernández Siavichay et Manuel Gayllas, dans le but de publier les résultats et de traduire les responsables en justice conformément aux normes internationales;
3. Garantir qu’en toutes circonstances, tous-tes les défenseur-ses des droits humains en Équateur puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles.
