Acharnement judiciaire contre le défenseur Bob Chacha Wangwe
Le 27 mars 2019, la Haute Cour de Tanzanie à Dar es Salaam a confirmé l'appel de Bob Chacha Wangwe, invoquant le manque de preuves, et a annulé sa condamnation.
Le 15 novembre 2017, le défenseur des droits humains Bob Chacha Wangwe a été condamné à un an et demi de prison ou une amende de 5 millions de shillings tanzaniens par le tribunal de Kisutu à Dar Es Salaam, en Tanzanie.
Bob Chacha Wangwe est défenseur des droits humains et directeur du Département de droit au sein du Tanzania Students’ Networking Programme (TSNP). Le TSNP est une organisation non gouvernementale basée à Dar Es Salaam, qui travaille avec des étudiants sur le renforcement des capacités et des programmes de plaidoyer qui leur permettent de plaider aux niveaux local, national et international dans le but de promouvoir les droits humains et la démocratie en Tanzanie.
Le 27 mars 2019, la Haute Cour de Tanzanie à Dar es Salaam a confirmé l'appel de Bob Chacha Wangwe, invoquant le manque de preuves, et a annulé sa condamnation.
Le 15 novembre 2017, le défenseur des droits humains a été condamné à un an et demi d'emprisonnement ou à une amende de 5 millions de shillings tanzaniens (équivalent à 1900 euros) par le tribunal de première instance de Kisutu à Dar Es Salaam, pour "publication de fausses informations" en vertu de l'article 16 de la loi de 2015 sur la cybercriminalité. Bob Chacha Wangwe avait choisi de payer l'amende plutôt que de purger une peine de prison.
Le 15 novembre 2017, le défenseur des droits humains Bob Chacha Wangwe a été condamné à un an et demi de prison ou une amende de 5 millions de shillings tanzaniens par le tribunal de Kisutu à Dar Es Salaam, en Tanzanie.
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Il a été condamné pour "publication de fausses informations" en vertu de la section 16 de la loi de 2015 sur les cybercrimes. Le défenseur a été arrêté le 7 mai 2016 et détenu pendant 12 jours avant d'être libéré sous caution en attendant le procès. Bob Chacha Wangwe a posté des commentaires sur Facebook remettant en question le respect des procédures lors des élections de 2015 à Zanzibar. Il a l'intention de faire appel de cette condamnation.
Après l'élection de John P. Magafuli à la présidence en 2015, le gouvernement tanzanien a adopté une loi restrictive qui a aggravé l'environnement hostile pour les défenseur-ses des droits humains dans tout le pays. La loi de 2015 sur les cybercrimes, qui fait partie de cette nouvelle législation, accorde un certain nombre de nouveaux pouvoirs à la police, notamment celui de fouille et de saisie sans ordre de la cour. Ce n'est pas la première fois que Front Line Defenders parle de défenseur-ses des droits humains tanzaniens ciblés par le biais de la loi de 2015 sur les cybercrimes. Le défenseur des droits humains Maxence M. Melo a été ciblé pour avoir refusé de révéler des sources anonymes et d'autres défenseur-ses des droits humains ont été victimes d'acharnement policier.
Front Line Defenders fait part de ses préoccupations concernant l'acharnement judiciaire contre Bob Chacha Wangwe, car il semble que cela fasse partie d'une plus vaste vague de harcèlement contre les défenseur-ses des droits humains en Tanzanie.
Front Line Defenders exhorte les autorités tanzaniennes à:
1. Infirmer immédiatement et sans condition l'inculpation de Bob Chacha Wangwe, car Front Line Defenders pense qu'il est pris pour cible uniquement à cause de son travail légitime en faveur des droits humains;
2. Garantir qu’en toutes circonstances, tous-tes les défenseur-ses des droits humains en Tanzanie puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles, y compris l'acharnement judiciaire.