Acharnement judiciaire contre Binay Krishno Mallick
Le 14 mars 2017 vers 18h, le défenseur Binay Krishno Mallick a été libéré sous caution de détention provisoire, sur décision du juge du district de Norshingdi. Il a été arrêté chez lui dans la ville de Jessore à 19h30 le 13 mars 2017 pour contrefaçon, quelques heures après avoir accusé le commissaire de police du district de harcèlement.
Binay Krishno Mallick est un défenseur qui travaille sur plusieurs questions, notamment contre la corruption et contre le trafic au Bangladesh. Il est directeur exécutif de Rights Jessore, une organisation de défense des droits humains bien connue qui se consacre à empêcher le trafic d'êtres humains et qui soutient les personnes qui en sont victimes. L'organisation parle ouvertement des questions relatives aux droits humains et ses membres sont régulièrement exposés à des problèmes avec l'administration, la police locale et les agences de recrutement. En avril 2016, un poste de police local à Jessore a mis Binay Krishno Mallick sur liste noire et a fait circuler une photo de lui affirmant qu'il fait du trafic d'êtres humains et qu'il blanchit de l'argent, après que son organisation a organisé une conférence de presse en faveur des victimes d'expropriations de terres. Binay Krishno Mallick est également éditeur et rédacteur du journal local Daily Telegram.
Le 14 mars 2017 vers 18h, le défenseur Binay Krishno Mallick a été libéré sous caution de détention provisoire, sur décision du juge du district de Norshingdi. Il a été arrêté chez lui dans la ville de Jessore à 19h30 le 13 mars 2017 pour contrefaçon, quelques heures après avoir accusé le commissaire de police du district de harcèlement.
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Le 13 mars 2017 vers 19h30, Binay Krishno Mallick a été arrêté par une douzaine de policiers, chez lui dans le quartier de Ghope Nawapara à Jessore, dans le sud-ouest du Bangladesh. Il a été conduit au poste de police de Shibganj, dans le district de Norshingdi, dans le centre du Bangladesh, où une affaire a été ouverte contre lui pour contrefaçon. Plus tôt ce jour-là, Binay Krishno Mallick avait organisé une conférence de presse dans le club de la presse de Jessore, pendant laquelle il a affirmé que le commissaire de police du district, Anisur Rahman, les harcèle lui et sa famille, dans le cadre d'un mouvement de protestation contre la destruction de maisons et de commerces sur une parcelle de terre louée au gouvernement. Le défenseur a également déclaré que le commissaire de police lui avait envoyé plusieurs lettres, ainsi qu'à son organisation, contenant de fausses informations à son sujet. Le 9 mars 2017, son fils ainé, Sabuj Mallick, a été enlevé en plein jour par des hommes en civils à Jessore, avant d'être remis à la police dans le district voisin de Kulna, pour possession présumée de Phensedyl, un médicament hautement addictif interdit au Bangladesh. Pendant la conférence de presse, Binay Krishno Mallick a affirmé que lui et les membres de sa famille sont la cible de harcèlement policier uniquement à cause de son travail en faveur des droits humains, et il a exprimé sa peur d'être enlevé ou arrêté.
Cet acte de harcèlement a eu lieu dans un contexte de répression générale contre la société civile. Les défenseur-ses des droits humains au Bangladesh sont la cible de nombreuses menaces, notamment d'acharnement judiciaire, d'arrestations arbitraires, de fausses accusations, d'enlèvement, d'agressions physiques, de tortures et d'exécutions extrajudiciaires, perpétrées par des acteurs étatiques ou non. Les membres des organisations de défense des droits humains subissent de nombreuses représailles depuis plusieurs années, notamment le fondateur de l'éminente organisation Odhikar, Adilur Rahman Khan, accusé d'avoir "publié de fausses images et informations" et "troublé l'ordre public du pays".
Front Line Defenders est profondément préoccupée par et condamne fermement la détention et les fausses accusations portées contre Binay Krishno Mallick, car il semble que cela soit un acte de représailles contre son travail légitime et pacifique en faveur des droits humains.
Front Line Defenders exhorte les autorités du Bangladesh à:
1. Abandonner immédiatement toutes les charges portées contre Binay Krishno Mallick;
2. Prendre les mesures nécessaires afin de garantir son intégrité physique et psychologique et sa sécurité et celle de sa famille;
3. Cesser immédiatement toute forme de harcèlement contre Binay Krishno Mallick et sa famille, car Front Line Defenders pense qu'ils sont pris pour cible uniquement à cause de son travail légitime et pacifique pour la défense des droits humains;
4. Prendre des mesures pour garantir que les membres du gouvernement ou les autres personnalités publiques s'abstiennent de faire des déclarations ou de stigmatiser le travail des défenseur-ses des droits humains;
5. Garantir qu’en toutes circonstances, tous-tes les défenseur-ses des droits humains au Bangladesh puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles, y compris l'acharnement judiciaire.
