Issa Amro arrêté pour avoir posté un message sur Facebook
Le 10 septembre 2017, les autorités palestiniennes ont libéré Issa Amro sous caution, pour un montant de 1000 dinars (environs 1180 euros). Le défenseur des droits humains est accusé "d'incitation au conflit", ainsi que de "publication de documents qui mettent en danger l'intégrité de l'ordre public de l'État", en vertu de l'article 20 de la loi de 2017 sur les crimes informatiques. S'il est reconnu coupable, Issa Amro risque un an de prison et/ou une amende comprise entre 1000 et 5000 dinars.
Issa Amro est fondateur et coordinateur de Youth Against Settlements - YAS (La jeunesse contre la colonisation), un groupe de défenseur-ses des droits humains qui soutient la détermination des communautés locales à lutter contre l'expansion des colonies illégales et qui documente les violations des droits humains. Pour les médias locaux et internationaux YAS est souvent la première source d'information sur le terrain.
Le 7 septembre 2017, le tribunal du district d'Hébron a accusé le défenseur des droits humains Issa Amro de "trouble de l'ordre public", "insulte envers les autorités" et "incitation au conflit", lors d'une audience à huis clos, en vertu de la loi de 2017 sur les crimes informatiques. La cour a également prolongé de quatre jours la détention du défenseur.
Le 4 septembre 2017 vers midi, Issa Amro a été arrêté par les forces palestiniennes de sécurité préventive. Son arrestation est liée à la publication d'un message sur Facebook, dans lequel le défenseur critiquait l'arrestation la veille d'un journaliste par l'Autorité Palestinienne. Issa Amro a signalé des mauvais traitements lors de sa détention, notamment une agression physique, des menaces de mort et des attaques verbales.
La loi de 2017 sur les crimes informatiques est critiquée par les groupes de défense des droits humains, notamment par Addameer, en raison de sa définition vague de ce qui constitue une infraction répréhensible. Les organisations de défense des droits humains craignent que cette loi soit utilisée pour criminaliser et réprimer l'expression des dissidents sur internet.
Le défenseur est également constamment harcelé par les autorités israéliennes, notamment via un procès militaire, des agressions physiques, des menaces et des actes d'intimidation qui ont conduit plusieurs Rapporteurs spéciaux de l'ONU à faire part de leurs inquiétudes dans un communiqué au gouvernement.
Front Line Defenders condamne l'arrestation et les mauvais traitements du défenseur des droits humains Issa Amro, car il semble que cela soit uniquement lié à son travail légitime et pacifique en faveur des droits humains.
Front Line Defenders exhorte l'Autorité Palestinienne à:
1. Libérer immédiatement et sans condition Issa Amro et abandonner toutes les charges portées contre lui, car il semble qu'il soit détenu pour avoir exercé son droit à la liberté d'expression et d'opinion;
2. Assurer que le traitement d'Issa Amro pendant sa détention, corresponde à toutes les conditions établies dans les «Principes fondamentaux relatifs à la protection de toute personne contre toute forme de détention ou emprisonnement» adoptés par l'Assemblée Générale de l'ONU dans sa résolution 43/173 du 9 décembre 1988;
3. Ouvrir immédiatement une enquête approfondie et impartiale sur les allégations de mauvais traitements infligés à Issa Amro, dans le but de publier les résultats et de traduire les responsables en justice conformément aux normes internationales;
4. Garantir qu’en toutes circonstances, tous-tes les défenseur-ses des droits humains en Palestine puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles, y compris l'acharnement judiciaire.