La hausse de la violence dans le territoire Munduruku expose les DDH autochtones à un plus grand danger
Depuis le 26 mai 2021, une série d'attaques et d'événements violents ont eu lieu dans le territoire de Munduruku et de Sai-Cinza, dans l'État de Pará, affectant à la fois des fonctionnaires et des dirigeants autochtones qui vivent dans la région et qui s'opposent à l'exploitation minière illégale dans le territoire autochtone.
L'association des femmes Munduruku Wakoborũn est basée dans la ville de Jacareanga, dans l'État du Pará. L'Association est engagée dans la défense des femmes autochtones et du territoire de Munduruku contre les mégaprojets tels que les barrages, les voies navigables, les chemins de fer, l'exploitation minière, les concessions forestières (Flona Itaituba I et II et Flona Crepori) et l'invasion des bûcherons, qui ont un impact sur la vie des femmes, des hommes et des enfants Munduruku.
Depuis le 26 mai 2021, une série d'attaques et d'événements violents ont eu lieu dans le territoire de Munduruku et de Sai-Cinza, dans l'État de Pará, affectant à la fois des fonctionnaires et des dirigeants autochtones qui vivent dans la région et qui s'opposent à l'exploitation minière illégale dans le territoire autochtone.
Le territoire Munduruku Wakoborũn est situé dans le sud-ouest de l'État de Pará. Dans le bassin de la rivière Tapajós, la rivière Igarapé da Baunilha et l'un de ses principaux affluents, la rivière Cururu, qui sont situées sur des terres autochtones, garantissent les moyens de subsistance des populations autochtones de la région. Si elles étaient détruites ou endommagées par l'exploitation minière, de nombreux villages de la région seraient incapables de subvenir à leurs besoins.
Les attaques ont eu lieu dans le cadre de l'opération Mundurukânia, qui vise à lutter contre l'exploitation minière illégale dans les terres autochtones de Munduruku et de Sai-Cinza. L'opération, qui a débuté le 23 mai 2021, est menée par la police fédérale, la Force nationale de sécurité publique, l'Institut brésilien de l'environnement et des ressources naturelles renouvelables (IBAMA) et la Fondation nationale indienne (FUNAI). Les agents publics devaient rester dans la zone pendant 90 jours.
Le 26 mai 2021, lors d'une manifestation contre l'opération Mundurukânia, des mineurs et des représentants d'une minorité autochtone qui auraient été recrutés par les mineurs, se sont affrontés avec les fonctionnaires participant à l'opération et ont tenté de pénétrer par effraction dans la base d'opérations et de brûler le matériel utilisé pour les inspections. Lorsque les mineurs ont été stoppés, ils se sont rendus, armés et transportant des litres d'essence, dans le village de Fazenda Tapajós, où ils sont entrés par effraction et ont commencé à tirer en direction des autochtones en menaçant de brûler les ponts qui conduisent à la région.
Au cours de l'attaque, trois maisons ont été incendiées, parmi lesquelles la maison de Maria Leuza Kaba, l'une des leaders de l'association des femmes de Munduruku Wakoborun, et la maison de sa mère, la cacique du village. Les mineurs ont en outre coupé l'accès à Internet dans la région afin de bloquer la communication et la dénonciation des attaques.
Le 27 mai 2021, les mineurs ont menacé d'attaquer d'autres villages pour intimider les dirigeants, tels qu'Ademir Kaba, Isaías Krixi et Ana Poxo, qui sont contre l'exploitation minière sur les terres autochtones. Cependant, bien que certaines sources aient indiqué que des groupes de mineurs se sont déplacés vers d'autres villages, les forces fédérales et étatiques se sont retirées de la région. Le parquet fédéral, dans une lettre adressée à la FUNAI, à l'IBAMA et au gouvernement fédéral, a critiqué le retrait de la police fédérale et de la force nationale, affirmant qu'au lieu de mettre un terme aux activités illégales, le retrait a contribué à intensifier le conflit.
Les incidents des derniers jours sont le prolongement d'une série d'attaques qui se sont intensifiées depuis mars 2021, lorsqu'un groupe de mineurs associés à l'exploitation minière illégale est entré par effraction et a attaqué les locaux de l'Association des femmes de Munduruku Wakoborũn. Les mineurs, qui ont le soutien de l'administration municipale de Jacareanga, menacent et intimident systématiquement les dirigeants qui dénoncent l'exploitation minière illégale sur les terres autochtones.
Front Line Defenders suit avec une profonde inquiétude l’escalade de la violence contre les leaders des peuples autochtones dans le territoire de Munduruku, et elle considère que l’escalade de la violence fait partie d’un schéma plus large de violence continue contre les peuples autochtones au Brésil.
Front Line Defenders est vivement préoccupée par la sécurité et l'intégrité physique et psychologique des leaders du territoire de Munduruku, en particulier des villages Fazenda Tapajós, Pombal, Santa Cruz, Katô, Missão Cururu et Poxorebem et des défenseur-ses des droits des peuples autochtones qui les soutiennent.
Ces types de descentes, d'attaques et de menaces violent les droits constitutionnels des peuples autochtones, qui garantissent l'usage exclusif (usufruto) de leur territoire traditionnel. Front Line Defenders condamne les attaques contre le peuple Munduruku et pense que celles-ci sont directement liées au travail légitime et nécessaire effectué par les leaders autochtones en faveur du droit à la terre et de l'environnement.