Emprisonnement d'Esmail Abdi
Le 13 novembre 2023, le défenseur des droits humains Esmail Abdi a été libéré sous caution pour un montant de 10 milliards de rials iraniens par la branche 29 du tribunal révolutionnaire de Téhéran en attendant la décision de la branche compétente du tribunal révolutionnaire. Ce jugement fait suite à la décision de la Cour suprême de faire droit à la demande de révision du procès du défenseur en avril 2021.
Le 9 novembre 2016, le défenseur du droit du travail M. Esmail Abdi a été emprisonné après que la cour d'appel de Téhéran l'a condamné à six ans de prison pour des accusations liées à son travail syndical pacifique.
Esmail Abdi est professeur de mathématiques dans un lycée d'Islam Shahr, et secrétaire général de l'Iran’s Teachers’ Trade Association -ITTA (syndicat des enseignants iraniens). Dans le cadre de ses activités syndicales en faveur du droit du travail, Esmail Abdi organise des manifestations pacifiques et donne des interviews aux médias nationaux et étrangers à propos du droit du travail des enseignants.
Le 13 novembre 2023, le défenseur des droits humains Esmail Abdi a été libéré sous caution pour un montant de 10 milliards de rials iraniens par la branche 29 du tribunal révolutionnaire de Téhéran en attendant la décision de la branche compétente du tribunal révolutionnaire. Ce jugement fait suite à la décision de la Cour suprême de faire droit à la demande de révision du procès du défenseur en avril 2021.
Esmail Abdi purgeait une peine de cinq ans d'emprisonnement pour « collecte d'informations dans l'intention de perturber la sécurité nationale » et « propagande contre l'État » lorsqu'il a été condamné à une nouvelle peine de dix ans de prison en mai 2020. Alors qu'il ne lui restait que quelques mois à purger sur sa précédente peine de cinq ans, Esmail Abdi s'est vu infliger cette peine supplémentaire de dix ans dans le cadre d'une ancienne affaire. L'avocat du défenseur des droits humains a fait appel de cette décision et a demandé un nouveau procès en mars 2021. Sa demande a été acceptée en avril 2021. Cependant, il a fallu plus de deux ans pour que l'affaire d'Esmail Abdi soit confiée à un tribunal compétent en vue d'un nouveau procès. L'ouverture de cette procédure judiciaire déclenche l'article 477 du Code de procédure pénale iranien, qui prévoit qu'un défendeur peut être libéré sous caution une fois la procédure d'examen entamée.
Le défenseur des droits humains, qui a purgé plus de sept ans de prison depuis 2016 pour ses activités syndicales, notamment en tant que directeur de l'Iran’s Teachers’ Trade Association (ITTA) et pour avoir défendu les droits des enseignants et des étudiants en Iran, a été transféré dans différentes prisons à plusieurs reprises au cours de sa détention, notamment pendant la pandémie de COVID 19, en guise de punition pour avoir défendu les droits des prisonniers.
Le 9 novembre 2016, le défenseur du droit du travail M. Esmail Abdi a été emprisonné après que la cour d'appel de Téhéran l'a condamné à six ans de prison pour des accusations liées à son travail syndical pacifique.
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Le 7 octobre, la branche 36 de la cour d'appel de Téhéran a confirmé la peine de six ans de prison prononcée contre Esmail Abdi par la branche 15 du tribunal révolutionnaire de Téhéran en février 2016 pour "propagande contre l'État" et "collusion contre la sécurité nationale". Le 27 juin 2015, le syndicaliste a été arrêté par l'agence de renseignement des gardiens de la révolution, une semaine après avoir été interdit de quitter l'Iran pour assister à une conférence internationale des enseignants au Canada. Esmail Adbi n'a pas eu droit à un procès équitable et impartial et son avocat n'a pas eu accès au dossier du défenseur ni aux preuves portées contre lui dans l'affaire.
Ce n'est pas la première fois qu'Esmail Abdi est la cible d'acharnement judiciaire à cause de son travail en faveur des droits humains. En 2011, le défenseur a été inculpé par le tribunal révolutionnaire pour "propagande contre l'État" et pour avoir "révélé des informations à propos de questions relevant de la sécurité", et il a été condamné à 10 ans de prison avec sursis, dont 5 ans de probation. Avec cette dernière inculpation prononcée pendant sa période de probation, il y a un risque que la peine de 10 ans soit appliquée et ajoutée à la peine de six ans. Avant cette peine avec sursis, Esmail Abdi avait également été placé en détention à quatre reprises par les forces de sécurité entre 2006 et 2009 à cause de son activisme pacifique.
L'emprisonnement et l'acharnement judiciaire d'Esmail Abdi fait partie d'une campagne continue menée par le gouvernement iranien afin de réprimer le syndicalisme indépendant. Front Line Defenders est profondément préoccupée par et condamne fermement l'emprisonnement d'Esmail Abdi, car il semble que cela soit un acte de représailles contre son travail légitime et pacifique en faveur des droits humains.
Front Line Defenders exhorte les autorités de la République islamique d'Iran à:
1. Libérer immédiatement et sans condition Esmail Abdi et à annuler l'inculpation prononcée contre lui, car il semble qu'il soit pris pour cible uniquement à cause de son travail légitime et pacifique en faveur des droits humains et de ses activités syndicales;
2. Assurer que le traitement d'Esmail Abdi pendant sa détention, corresponde à toutes les conditions établies dans les «Principes fondamentaux relatifs à la Protection de Toute Personne sous Toute Forme de détention ou Emprisonnement» adoptés par l'Assemblée Générale de l'ONU dans sa résolution 43/173 du 9 décembre 1988;
3. Cesser immédiatement de cibler tous-tes les défenseur-ses des droits humains en Iran et garantir qu'en toutes circonstances ils-elles puissent mener à bien leurs activités légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles, y compris l'acharnement judiciaire.