L'avocate en droits humains Marina Dubrovina et la journaliste Elena Milashina violemment agressées
Le 6 février 2020, un groupe d'individus inconnus a violemment attaqué l'avocate en droits humains Marina Dubrovina et la journaliste Elena Milashina dans le hall de l'hôtel Continent à Grozny, en Tchétchénie. Les défenseuses des droits humains étaient à Grozny pour l'audience d'Islam Moukhanov.
Marina Dubrovina est défenseuse des droits humains et éminente avocate en droits humains, qui travaille sur de nombreuses affaires aux motifs politiques dans le Caucase du Nord, notamment l'affaire du directeur de l'Human Rights Centre "Memorial" à Grozny, Oyub Titiev, et celle des prisonniers politiques ukrainiens Stanislav Klykh et Pavel Grib.
Le 6 février 2020, un groupe d'individus inconnus a violemment attaqué l'avocate en droits humains Marina Dubrovina et la journaliste Elena Milashina dans le hall de l'hôtel Continent à Grozny, en Tchétchénie. Les défenseuses des droits humains étaient à Grozny pour l'audience d'Islam Moukhanov.
Marina Dubrovina est défenseuse des droits humains et éminente avocate en droits humains, qui travaille sur de nombreuses affaires aux motifs politiques dans le Caucase du Nord, notamment l'affaire du directeur de l'Human Rights Centre "Memorial" à Grozny, Oyub Titiev, et celle des prisonniers politiques ukrainiens Stanislav Klykh et Pavel Grib. Elena Milashina est défenseuse des droits humains et journaliste d'investigation ; elle travaille pour Novaya Gazeta, un journal russe indépendant. Par le biais de ses recherches et de ses reportages, elle a attiré l'attention internationale sur les graves violations des droits humains qui continuent à être perpétrées en Tchétchénie et dans le nord du Caucase. Elle documente les disparitions forcées, les détentions arbitraires, les exécutions extrajudiciaires, les tortures et les persécutions des proches des rebelles présumés en Tchétchénie et elle poursuit les enquêtes commencées par ses collègues Anna Politkovskaya et Natalia Estemirova.
Marina Dubrovina et Elena Milashina étaient à Grozny pour l'audition d'Islam Nukhanov, qui avait été illégalement détenu et torturé dans le sous-sol du département du ministère de l'Intérieur à Grozny après avoir mis en ligne une vidéo sur YouTube montrant les luxueuses maisons du chef de la République tchétchène, Ramzan Kadyrov, et ses alliés. Le 6 février 2020 en fin de soirée, un groupe de plus de 15 inconnus, hommes et femmes, a encerclé Marina Dubrovina et Elena Milashina dans le hall de l'hôtel Continent à Grozny. Ils ont attaqué Marina Dubrovina et Elena Milashina, les ont violemment frappées et ont donné des coups de pied, ont jeté Marina Dubrovina au sol, lui ont cogné la tête contre le sol en marbre et ont filmé la scène avec un téléphone portable. Lors d'un examen médical, Elena Milashina a été diagnostiquée avec des blessures aux tissus mous sur la tête, ainsi que des ecchymoses et des griffures sur les épaules et le cou. Marina Dubrovina s'est vu refuser un examen médical par un neurochirurgien à Grozny, qui a dit qu'elle avait l'air d'aller bien. Quand elle est rentrée chez elle, Marina Dubrovina a été diagnostiquée avec une commotion cérébrale. Les deux défenseuses des droits humains ont signalé l'attaque aux forces de l'ordre en Tchétchénie.
Marina Dubrovina pense que l'attaque est liée à son plaidoyer professionnel. La défenseuse des droits humains travaille actuellement sur quatre affaires pénales en Tchétchénie. Ses accusés sont des personnes qui ont été enlevées, détenues illégalement et torturées. La défenseuse des droits humains a été menacée à plusieurs reprises pour avoir représenté des accusés en Tchétchénie. Lorsqu'elle représentait le prisonnier politique ukrainien Stanislav Klykh, elle a fait l'objet d'une campagne de diffamation visant à discréditer les avocats et les journalistes travaillant sur l'affaire. La défenseuse des droits humains et ses collègues ont été accusés à plusieurs reprises par la chaîne de télévision et la radio publiques tchétchènes "Grozny" de collaborer avec les ennemis de la République et de critiquer le système judiciaire tchétchène. En mai 2016, Marina Dubrovina et un autre avocat en droits humains, Dokka Itsaev, ont risqué de perdre leur licence d'avocat après que la Cour suprême de Tchétchénie les a déclarés coupables d'avoir "discrédité l'honneur et la dignité d'un avocat".
Elena Milashina et "Novaya Gazeta" sont constamment sous pression car elles couvrent des affaires en Tchétchénie. Après la publication d'articles d'Elena Milashina sur les détentions massives de membres de la communauté LGBT+ en Tchétchénie en 2017, elle et ses collègues ont commencé à recevoir des menaces. Fin janvier 2020, alors qu'il commentait les informations selon lesquelles 27 personnes pourraient avoir été tuées lors d'opérations spéciales en 2016-2017, Ramzan Kadyrov a qualifié les journalistes qui ont écrit sur l'affaire de "shaitans" (mauvais esprits). "Novaya Gazeta" enquête actuellement sur l'histoire de 27 hommes qui auraient été exécutés en Tchétchénie, et la récente attaque contre Marina Dubrovina et Elena Milashina pourrait être liée à l'affaire.
Front Line Defenders condamne l'attaque brutale contre Marina Dubrovina et Elena Milashina. Elle estime que l'attaque est directement liée à leur travail pacifique et légitime en faveur des droits humains, notamment car elles représentent juridiquement des victimes et qu'elles enquêtent sur les violations des droits humains en Tchétchénie. Front Line Defenders considère que les attaques systématiques contre les défenseur-ses des droits humains, les avocats et les journalistes en Tchétchénie sont inacceptables et rappelle qu'elles sont souvent perpétrées à la suite de critiques sévères à l'encontre de défenseur-ses des droits humains par les dignitaires en Tchétchénie.