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Des défenseur-ses des droits humains menacés et arbitrairement arrêtés dans le cadre de l'arrivée de la caravane de migrants

Statut: 
Passée à tabac
À propos de la situation

Depuis le 13 février 2019, sept défenseur-ses des droits humains ont été pris pour cible pour avoir porté assistance aux migrants d'Amérique Centrale qui traversent le Mexique. Le 18 février, Irvin Mondragón, défenseur des droits LGBTI, a été arrêté à Celaya. Le 15 février 2019, les défenseur-ses des droits humains Denis Omar Contreras, Cristóbal Sánchez Sánchez, Olvin Inocente Interiano Mejía et Joel Bernabel Rivera ont été arbitrairement arrêtés à Mexico lors de deux incidents distincts. La défenseuse des droits humains Andrea Margarita Núñez Chaim a été frappée par la police pour avoir tenté de s'opposer à l'arrestation de Denis Omar Contreras. Le 13 février, Paulo Luis Ballesteros Flores a été arrêté avant d'être expulsé.

À propos d'Andrea Margarita Núñez Chaim

Andrea Margarita Nunez ChaimLa défenseuse des droits humains mexicaine Andrea Margarita Núñez Chaim est anthropologue et militante sociale ; elle est affiliée au mouvement Laboratorio de Investigación Social Justicia en Movimiento A.C et au Centro de Investigaciones y Estudios Superiores en Antropología Social - CIESAS.

21 Février 2019
Des défenseur-ses des droits humains menacés et arbitrairement arrêtés dans le cadre de l'arrivée de la caravane de migrants

Depuis le 13 février 2019, sept défenseur-ses des droits humains ont été pris pour cible pour avoir porté assistance aux migrants d'Amérique Centrale qui traversent le Mexique. Le 18 février, Irvin Mondragón, défenseur des droits LGBTI, a été arrêté à Celaya. Le 15 février 2019, les défenseur-ses des droits humains Denis Omar Contreras, Cristóbal Sánchez Sánchez, Olvin Inocente Interiano Mejía et Joel Bernabel Rivera ont été arbitrairement arrêtés à Mexico lors de deux incidents distincts. La défenseuse des droits humains Andrea Margarita Núñez Chaim a été frappée par la police pour avoir tenté de s'opposer à l'arrestation de Denis Omar Contreras. Le 13 février, Paulo Luis Ballesteros Flores a été arrêté avant d'être expulsé.

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Joel Bernabel Rivera, du Salvador, et Olvin Inocente Interiano Mejía, du Honduras, sont des défenseur-ses des droits humains qui travaillent pour la protection des droits des migrants d'Amérique Centrale qui arrivent au Mexique. Ils portent assistance aux caravanes de migrants et distribuent des repas dans un "restaurant migrant" qu'ils ont créé à Tijuana dans le nord du Mexique. Ils accompagnent tous les deux les caravanes de la frontière sud du Mexique jusqu'à la frontière américaine.

Cristóbal Sánchez Sánchez est un défenseur des droits humains qui travaille sur les questions migratoires depuis 15 ans. Il a fondé le Colectivo de Cultura Migrante et aide les caravanes à accéder à l'aide humanitaire. À cause de son travail, il a déjà été arrêté en 2011 à Tapachula alors qu'il documentait les violations des droits humains perpétrées contre les migrants. La défenseuse des droits humains mexicaine Andrea Margarita Núñez Chaim est anthropologue et militante sociale ; elle est affiliée au mouvement Laboratorio de Investigación Social Justicia en Movimiento A.C et au Centro de Investigaciones y Estudios Superiores en Antropología Social - CIESAS. Les deux défenseurs ont accompagné la dernière caravane de migrants depuis qu'ils ont quitté le Honduras mi-janvier et ils ont signalé des atteintes aux droits humains.

Denis Omar Contreras, du Honduras, est l'un des coordinateurs de la caravane de migrants qui a quitté le Honduras le 15 janvier. Depuis mars 2017, il a participé et apporté une assistance humanitaire aux caravanes, en aidant les honduriens qui tentent d'atteindre la frontière sud du Mexique.

Depuis le 14 janvier 2019, une caravane de près de 1500 personnes a quitté San Pedro Sula au Honduras pour traverser le Mexique avant de se rendre aux États-Unis. Elle est arrivée à Mexico City le 10 février 2019. Ce groupe fait partie des "Caravanas del Éxodo Centroamericano", un mouvement migratoire de masse qui a conduit près de 17000 personnes à fuir le taux élevé de violence et de pauvreté en Amérique Centrale depuis avril 2018.

Les migrants sont arrivés dans le gymnase Magdalena Mixhuca à Mexico City, qui sert de refuge, aux premières heures du 11 février. Selon le règlement intérieur du refuge, les migrants ont le droit de rester jusqu'à 10 jours. Cependant, à leur arrivée, les autorités municipales de Mexico, qui gèrent le centre, ont déclaré que le groupe ne pouvait rester que trois jours. Les migrants ont demandé à attendre les membres de leur famille et à recevoir leur permis d'identification humanitaire, qui leur permet de recevoir l'aide humanitaire.

Le 13 février, Paulo Luis Ballesteros Flores a été arrêté devant le centre sportif Magdalena Mixhuca. Il a été placé dans une voiture et embarqué par trois inconnus en civil. Le défenseur a ensuite été expulsé vers le Guatemala bien qu'il soit de nationalité hondurienne. Les personnes qui n'ont pas été identifiées semblaient être des agents de l'Instituto Nacional de Migración – INM. Paulo Luis Ballesteros Flores est hondurien ; il est arrivé au Mexique dans une caravane en octobre 2018 et depuis, il participe à la planification et à l'assistance aux caravanes de migrants.

Le 15 février à 11h, la police de Mexico a violemment expulsé les migrants hors du gymnase Magdalena Mixhuca ; plusieurs migrants ont été arrêtés et blessés. Olvin Inocente Interiano Mejía et Joel Bernabel Rivera, qui tentaient de documenter les actes de la police en prenant des photos et en filmant, ont également été arrêtés. Ils ont été détenus pendant six heures, pendant lesquelles ils ont été frappés.

Le même jour, Cristóbal Sánchez Sánchez et Andrea Margarita Núñez Chaim se sont rendus au gymnase Magdalena Mixhuca pour conduire les migrants restants dans un lieu sûr. Le défenseur Denis Omar Contreras se trouvait déjà sur place pour faire de même. Ensuite, plus de 10 policiers sont arrivés au centre et ont essayé d'arrêter Denis Omar Contreras. Cristóbal Sánchez Sánchez et Andrea Margarita Núñez Chaim ont protesté en disant que leur arrestation était infondée et qu'ils ont un permis de résidence valable au Mexique.

Les policiers ont répondu en arrêtant Cristóbal Sánchez Sánchez et en tentant d'arrêter Andrea Margarita Núñez Chaim. Andrea Margarita Núñez Chaim a été jetée au sol et attachée. Les trois défenseur-ses des droits humains ont été frappés. Andrea Margarita Núñez Chaim n'a finalement pas été placée en détention.

Les quatre défenseurs qui ont été arrêtés ont été conduits au tribunal civil d'Iztacalco, où Olvin Inocente Interiano Mejía, Joel Bernabel Rivera et Cristóbal Sánchez Sánchez ont été accusés de "trouble de l'ordre public". Le juge a ordonné leur libération faute de preuve.

Lors d'un autre incident le 18 février 2019, Irvin Mondragón, défenseur des humains qui aide les membres LGBTI+ de la caravane, a été arrêté par des agents du Secretaría de Marina - SEMAR, dans un refuge pour migrants géré par le SEMAR à Celaya. Il a dit avoir été interrogé à propos de son travail et de sa présence dans le refuge, fouillé et mis en garde de ne pas revenir.

Depuis son arrivée à la frontière sud du Mexique, la caravane de migrants est la cible de harcèlement et de menaces. Les menaces et intimidations augmentent souvent lorsque les groupes atteignent Mexico. Les organisations de la société civile et les défenseur-ses des droits humains qui cherchent à aider les migrants doivent faire face à l'hostilité, et ils sont souvent contraints de mettre fin à leur aide.

Front Line Defenders condamne les actes croissants contre les défenseur-ses des droits humains et les organisations qui aident les migrants.