La défenseuse des droits humains Honey Mae Suazo portée disparue

En date du 8 novembre 2019, Honey Mae Suazo, défenseuse des droits humains, est portée disparue depuis six jours. Elle a été vue pour la dernière fois le 2 novembre 2019 alors qu'elle circulait entre Panabo et Davao.

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Honey Mae Suazo est l'ex secrétaire générale de la branche de l'Alliance pour l'avancement des droits des peuples (Karapatan) au Mindanao du sud. Karapatan a été créée en 1995 en tant qu'alliance de personnes, de groupes et d'organisations pour la promotion et la protection des droits humains aux Philippines. Elle défend les droits et les libertés civiles des populations par le biais de l'éducation, de formations, du plaidoyer, de recherches et de la construction de réseaux. Honey Mae Suazo a mené plusieurs missions de collectes de faits, notamment dans les communautés très militarisées et, à plusieurs reprises, elle a ouvertement dénoncé les violations des droits humains perpétrées par les troupes militaires dans la région du Mindanao du Sud.

La disparition d'Honey Mae Suazo a été signalée le 2 novembre 2019 alors qu'elle rentrait à Davao, en provenance de Panabo, où elle se trouvait avec ses amis et son partenaire pour visiter les tombes de ses proches. La défenseuse avait quitté leur compagnie et était sur le chemin pour rentrer chez elle lorsqu'elle a appelé son partenaire. Elle lui avait demandé de venir la chercher près de la mairie de Panabo lorsqu'elle a remarqué qu'elle était suivie par un pick-up blanc. Cependant, lorsque son partenaire est arrivé sur les lieux, il n'a pas pu la retrouver et ses appels sont restés sans réponse.

Honey Mae Suazo est souvent attaquée à cause son travail pacifique en faveur des droits humains. En avril 2019, elle a été accusée par le brigadier général Antonio Parlade Jr et les Forces armées des Philippines (AFP) d'avoir fourni de l'argent, via Karapatan, pour faire libérer sous caution un chef rebelle. L'organisation nie les accusations et Honey Mae Suazo a publié une déclaration appelant à la fin des menaces et du harcèlement constants auxquels elle est soumise par l'AFP. Elle encourage ses collègues défenseur-ses des droits humains à poursuivre leurs efforts dans la lutte pour la justice.

En 2015, Honey Mae Suazo et quinze autres défenseur-ses des droits humains ont été accusés de trafic de drogue. Ces accusations constituaient une forme de représailles pour leur soutien aux populations autochtones déplacées de Talaingod, Davao del Norte. L'affaire a ensuite été classée après que le prétendu plaignant a retiré ses accusations.

Toujours en 2015, Honey Mae Suazo ainsi que le personnel et les membres de Karapatan, ont été attaqués par des inconnus qui ont pénétré par effraction dans leur bureau de Davao.

Front Line Defenders est profondément préoccupée par la disparition de Honey Mae Suazo. Elle exhorte les autorités à prendre toutes les mesures nécessaires pour enquêter sur la disparition de Honey Mae Suazo et à veiller à ce qu’elle revienne en toute sécurité dans sa famille. En outre, elle condamne l'absence d'un environnement sûr et favorable aux Philippines où les défenseur-ses des droits humains puissent mener à bien leur travail.