Intensification de l'acharnement contre l'avocat en droits humains Salah Dabouz
Le 6 mars 2017, le défenseur des droits humains Salah Dabouz a été informé que deux agents des renseignements s'étaient renseignés à son sujet à Ghardaïa. Cet incident fait partie d'une campagne de harcèlement que Salah Dabouz subit depuis qu'il a commencé à défendre juridiquement le défenseur des droits humains Kamal Eddin Fekhar, qui, en date du 9 mars 2017, est en grève de la faim depuis 66 jours pour protester contre sa détention arbitraire.
Salah Dabouz est un éminent avocat et défenseur des droits humains algérien. Il est président de la Ligue Algérienne pour la Défense des Droits de l’Homme, LADDH, une association indépendante fondée en 1985 et qui documente les violations des droits humains perpétrées en Algérie par les services de sécurité et les groupes armés. L'organisation se concentre principalement sur des affaires de prisonniers de conscience et de disparitions forcées. Salah Dabouz est également membre de la Commission des droits humains de l'Union internationale des avocats et membre fondateur de l'union autonome des avocats en Algérie.
Le 6 mars 2017, le défenseur des droits humains Salah Dabouz a été informé que deux agents des renseignements s'étaient renseignés à son sujet à Ghardaïa. Cet incident fait partie d'une campagne de harcèlement que Salah Dabouz subit depuis qu'il a commencé à défendre juridiquement le défenseur des droits humains Kamal Eddin Fekhar, qui, en date du 9 mars 2017, est en grève de la faim depuis 66 jours pour protester contre sa détention arbitraire.
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Le 6 mars 2017, Salah Dabouz a été informé que deux agents des renseignements avaient interrogé des gens à son sujet à Ghardaïa. Depuis plusieurs mois, Salah Dabouz est la cible de harcèlement à cause de son implication en tant que principal avocat dans la défense de Kamal Eddin Fekhar et de ses collègues, arrêtés le 9 juillet 2016.
Le défenseur a reçu des appels menaçants de personnes se présentant comme des policiers, qui lui demandaient de se rendre au poste, et ce bien qu'il n'ait reçu aucune convocation officielle à un interrogatoire. Salah Dabouz doit aussi faire face à une campagne médiatique orchestrée par le journal Al-Nahaar, qui l'accuse de provoquer des troubles à Ghardaïa. Lorsqu'il a tenté de remettre en question la campagne devant la justice, le tribunal a refusé de prendre sa plainte. Le défenseur a plusieurs fois demandé une enquête. Le 13 juillet, Salah Dabouz a été placé sous contrôle judiciaire car il représente Kamal Eddin Fekhar, arrêté le 9 juillet 2015 en vertu de fausses accusations, dont incitation à la violence par le biais de manifestations pacifiques et armées, propagation de la haine et mise en danger de la sécurité nationale. Le 1er mars 2017, le juge d'instruction en charge du contrôle judiciaire de Salah Dabouz a refusé de mettre fin aux procédures malgré la pleine coopération de ce dernier. La procédure est couteuse pour le défenseur, car le contrôle judiciaire a lieu à 600 km de chez lui et de son lieu de travail. Cela entrave donc son travail d'avocat, car il est obligé de voyager 1200 km chaque semaine pour le contrôle judiciaire. Le 31 juillet 2016, le gouverneur de Ghardaïa a publiquement insulté et abaissé Salah Dabouz devant la presse et d'autres invités dans un discours lors d'une conférence.
Le 15 juin 2016, un mandat d'arrêt a été lancé contre Salah Dabouz par le juge d'instruction du tribunal de Ghardaïa. Le défenseur n'a pas été cité à comparaitre et il est accusé d'avoir insulté un organe constitutif de l'État et d'avoir fait entrer illégalement un ordinateur avec un appareil photo en prison.
Front Line Defenders est profondément préoccupée par les actes de harcèlement contre le défenseur et pense que les procédures en cours contre lui, en particulier le contrôle judiciaire, sont uniquement motivées par son travail légitime et pacifique en faveur des droits humains en Algérie.
Front Line Defenders exhorte les autorités algériennes à:
1. Garantir la sécurité personnelle de Salah Dabouz, en particulier au vu des récentes informations indiquant que des agents des renseignements interrogent des gens à son sujet;
2. Mettre fin au contrôle judiciaire de Salah Dabouz, et cesser toute forme de harcèlement contre lui;
3. Garantir qu’en toutes circonstances, tous-tes les défenseur-ses des droits humains en Algérie puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles.