Gaspar Matalaev libéré
Le 6 septembre 2019, le défenseur des droits humains Gaspar Matalaev a été libéré après avoir purgé sa peine de trois ans de prison à Turkmenabat.
Le défenseur des droits humains Gaspar Matalaev est maintenu en détention à Turkmenabat en vertu de fausses accusations de fraude et de corruption ; il a été condamné à trois ans de prison lors de son procès le 9 novembre 2016. Il est en mauvaise santé en raison des conditions dans les camps de travail et sa famille n'est pas autorisée à lui rendre visite.
Gaspar Matalaev est défenseur des droits humains et reporter pour Alternative Turkmenistan News (ATN). Il était l'un des quelques journalistes indépendants qui travaillaient sous couverture pour enquêter et dénoncer le travail forcé, notamment le travail des enfants, géré par l'État dans les champs de coton. Lors de la récolte du coton en 2016, il a rassemblé des preuves dans le district de Farap (dans la province de Lebap), sous la forme d'interviews et de photos de personnes contraintes à travailler dans les champs de cotons par les autorités régionales, afin que les quotas gouvernementaux soient respectés.
Le 6 septembre 2019, le défenseur des droits humains Gaspar Matalaev a été libéré après avoir purgé sa peine de trois ans de prison à Turkmenabat.
Gaspar Matalaev avait été arrêté chez lui dans la nuit du 4 octobre 2016, deux jours après la publication de son reportage photo "Ils conduisent les gens dans les champs de coton à l'arrière des camions comme s'ils étaient des moutons à vendre". Un tribunal avait reconnu Gaspar Matalaev coupable de "fraude" et de "corruption" et l'avait condamné à trois ans de prison.
Le reportage photo de Gaspar Matalaev raconte l'histoire du travail forcé des adultes et des enfants dans les champs de coton dans la région de Lebap au Turkménistan.
Le défenseur des droits humains Gaspar Matalaev est maintenu en détention à Turkmenabat en vertu de fausses accusations de fraude et corruption; il a été condamné à trois ans de prison lors de son procès le 9 novembre 2016. Il est en mauvaise santé en raison des conditions dans les camps de travail et sa famille n'est as autorisée à lui rendre visite.
Pendant la récolte du coton en 2016, le défenseur s'est plusieurs fois rendu dans des points de ramassage (le lieu où les camions viennent chercher les travailleurs) dans les champs. Il a interviewé des médecins, des enseignants et d'autres fonctionnaires contraints à récolter le coton sous peine d'être renvoyés de leur poste. Bien que le Turkménistan ait interdit le travail des enfants pendant la récolte du coton, Gaspar a aussi interviewé des enfants qui travaillaient dans des champs de coton à la place de leurs parents, ou des enfants embauchés par d'autres familles afin de soutenir financièrement leurs propres parents.
Le 2 octobre 2016, l'ATN a publié une photo d'un rapport de Gaspar Matalaev intitulé "ils amènent les enfants dans les champs de coton à l'arrière des camions, comme des moutons à vendre". Deux jours plus tard, dans la nuit du 4 octobre, quatre policiers en civil ont arrêté Gaspar Matalaev chez lui. Ils n'avaient pas présenté de mandat d'arrêt à ce moment là, mais avaient dit au défenseur que son arrestation était liée aux photos et informations qu'il avait postées en ligne. Les policiers ont pris le téléphone du défenseur, ainsi que le téléphone de son jeune frère.
Au commissariat, le défenseur a été conduit au sous-sol, où il a été jeté au sol, il a reçu des coups de pied et il a été insulté pour avoir "dénigré la Patrie". Il a reçu des électrochocs pour le forcer à avouer une fraude. Il a aussi été interrogé par des membres du ministère de la sécurité nationale.
Le procès du défenseur, qui s'est tenu le 9 novembre 2016, n'a pas respecté les normes internationales; de nouvelles accusations ont été arbitrairement portées contre lui sans preuve fondée. Au Turkménistan, les personnes inculpées de crimes "modérés", comme la fraude, ont le droit d'être amnistiés ou de bénéficier de libération anticipée. La corruption a été ajoutée aux accusations portées contre lui, vraisemblablement car les personnes inculpées pour crimes financiers, tels que la corruption, ne peuvent être graciées par l'État. Le tribunal a reconnu Gaspar Matalaev coupable et l'a condamné à trois ans de prison. Il a été accusé de fraude en vertu de l'article 228.2.3 du Code pénal, et de corruption en vertu de l'article 185.34.1.
Proportionnellement, le Turkménistan est l'un des plus grands pays producteurs de coton dans le monde, et le travail forcé administré par l'État soutient ce secteur. Suite au travail de Gaspar Matalaev, plusieurs entreprises étrangères ont refusé d'acheter du coton turkmène et des produits textiles, et il a soulevé des questions au sein des gouvernements occidentaux et des organisations internationales.
Front Line Defenders condamne fermement la détention de Gaspar Matalaev et demande au gouvernement turkmène de le libérer et de s'abstenir d'agir en représailles contre les défenseur-ses qui œuvrent pour la promotion des droits humains.
