Perquisition et attaque de la Foundation of the Indonesian Legal Aid Institute
Le 17 septembre 2017, des milliers de militants anti-communistes ont encerclé et assiégé les bureaux de la Foundation of the Indonesian Legal Aid Institute (YLBHI) à Jakarta, en raison de fausses allégations qui affirmaient que des partisans de l'ancien Parti communiste indonésien assistaient à une réunion qui se tenait dans le bâtiment. Le 16 septembre 2017, la police a perquisitionné les mêmes locaux pour annuler un évènement organisé par Jakarta Legal Aid, au sujet des exactions perpétrées lors de la vague d'assassinats de 1965-1966 contre les sympathisants communistes. Le bureau de la YLBHI a été scellé par la police le 18 septembre, et les avocats de Jakarta Legal Aid n'ont pas été autorisés à entrer dans le bâtiment.
La Foundation of the Indonesian Legal Aid Institute (Yayasan Lembaga Bantuan Hukum Indonesia - YLBHI) promeut l'accès à la justice et plaide pour les droits des communautés structurellement pauvres, marginalisées et abandonnées en Indonésie. Ceux qui bénéficient de l'aide juridique de la YLBHI sont notamment des paysans, des travailleurs, des pauvres vivant en milieu urbain, des pêcheurs et des communautés vivant en zone côtière, les femmes et les enfants vulnérables, les personnes handicapées ainsi que les populations autochtones. La YLBHI est l'organisme national de tutelle de plusieurs bureaux d'aide juridique dans le pays, et elle abrite Jakarta Legal Aid.
Le 17 septembre 2017, des milliers de militants anti-communistes ont encerclé et assiégé les bureaux de la Foundation of the Indonesian Legal Aid Institute (YLBHI) à Jakarta, en raison de fausses allégations qui affirmaient que des partisans de l'ancien Parti communiste indonésien assistaient à une réunion qui se tenait dans le bâtiment. Le 16 septembre 2017, la police a perquisitionné les mêmes locaux pour annuler un évènement organisé par Jakarta Legal Aid, au sujet des exactions perpétrées lors de la vague d'assassinats de 1965-1966 contre les sympathisants communistes. Le bureau de la YLBHI a été scellé par la police le 18 septembre, et les avocats de Jakarta Legal Aid n'ont pas été autorisés à entrer dans le bâtiment.
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Le 17 septembre 2017 vers 09h30, le siège de la Indonesian Legal Aid Institute a été attaqué par des manifestants anti-communistes. Les manifestants ont injustement cru qu'une réunion au siège de la YLBHI était un rassemblement de partisans du Parti communiste indonésien, interdit en 1966. La YLBHI organisait un débat et une performance musicale pour protester contre la dispersion d'un évènement organisé par Jarkarta Legal Aid la veille. Certains manifestants ont tenté d'enter dans les locaux, tandis qu'une foule scandait des slogans nationalistes et des menaces de mort. Vers 1h20, les manifestants ont commencé à prendre les policiers à partie et à leur jeter des bouteilles et des pierres. Des échauffourées ont éclatées et plusieurs policiers ont été blessés. Plusieurs personnes enfermées dans les bureaux de la YLBHI ont eu une crise de panique et une personne a été blessée par des bris de verre à cause d'une grosse pierre lancée dans le bâtiment. Toutes les personnes à l'intérieur du bâtiment ont pu être évacuées en toute sécurité peu après 2h, une fois les manifestants dispersés.
Le 16 septembre 2017, un groupe d'universitaires, de militants, de survivants et de familles de victimes des massacres de 1965-66 s'est rassemblé dans le but de débattre des exactions perpétrées entre 1965 et 1966. Cependant, cet évènement, organisé par Jakarta Legal Aid et auquel participaient les membres de plusieurs organisations de défense des droits humains, a été interrompu de force par la police. La police a perquisitionné le siège de la YLBHI, où l'évènement se déroulait, sans présenter de mandat; elle a retiré les banderoles de cet évènement et a intimidé les avocats de Jakarta Legal Aid.
Près de 500 000 personnes affiliées au Parti communiste d'Indonésie (PKI) auraient été tuées lors des massacres de 1965-66, et cela reste un sujet controversé en Indonésie. Les efforts pour découvrir la vérité et obtenir justice pour le massacre des civils sont régulièrement entravés par les autorités et par les militants nationalistes.
Front Line Defenders condamne fermement l'attaque contre les bureaux de la Foundation of the Indonesian Legal Aid Institute, ainsi que la perquisition de la police la veille, car cela semble uniquement motivé par leur travail légitime et pacifique en faveur des droits humains en Indonésie.
Front Line Defenders exhorte les autorités indonésiennes à:
1. Condamner l'attaque des locaux de la Foundation of the Indonesian Legal Aid Institute;
2. Immédiatement autoriser les membres de Jakarta Legal Aid et de la Foundation of the Indonesian Legal Aid Institute à entrer dans leurs bureaux et à reprendre leur travail;
3. Garantir qu’en toutes circonstances, toutes les organisations de défense des droits humains en Indonésie, puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles.