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Esmail Gerami arrêté et accusé dans le cadre de la manifestation des retraités

Statut: 
Arrêté
À propos de la situation

Le 11 août 2024, le défenseur des droits humains Esmail Gerami a été arrêté à la branche 3 de l’unité d’enquête du tribunal d’Evin, où il s’est présenté avec son avocat à la suite d’une citation à comparaître émise le 30 juin. Les charges spécifiques retenues contre lui restent floues ; toutefois, il a été informé que l’enquête portait sur des allégations de « rassemblement et collusion dans l’intention d’agir contre la sécurité nationale » et de « diffusion de désinformation », en relation avec les récentes manifestations de retraités dans différentes villes d’Iran, qui protestaient contre le niveau de leur pension et contre la condamnation à mort d’une défenseuse du droit du travail.

À propos d'Esmail Gerami

Esmail Gerami, défenseur des droits humains et travailleur retraité d’Iran Carton Company, milite pour les droits des retraités en organisant des rassemblements et des associations depuis 2017. En 2020, il a lancé une chaîne Telegram intitulée « Independent Association of Social Security Workers » (Association indépendante des travailleurs de la sécurité sociale), sur laquelle il publiait des informations sur les rassemblements pacifiques de retraités et tentait de sensibiliser la population à leurs droits.

13 Août 2024
Esmail Gerami arrêté et accusé dans le cadre de la manifestation des retraités

Le 11 août 2024, le défenseur des droits humains Esmail Gerami a été arrêté à la branche 3 de l’unité d’enquête du tribunal d’Evin, où il s’est présenté avec son avocat à la suite d’une citation à comparaître émise le 30 juin. Les charges spécifiques retenues contre lui restent floues ; toutefois, il a été informé que l’enquête portait sur des allégations de « rassemblement et collusion dans l’intention d’agir contre la sécurité nationale » et de « diffusion de désinformation », en relation avec les récentes manifestations de retraités dans différentes villes d’Iran, qui protestaient contre le niveau de leur pension et contre la condamnation à mort d’une défenseuse du droit du travail.

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Esmail Gerami, défenseur des droits humains et travailleur retraité d’Iran Carton Company, milite pour les droits des retraités en organisant des rassemblements et des associations depuis 2017. En 2020, il a lancé une chaîne Telegram intitulée « Independent Association of Social Security Workers » (Association indépendante des travailleurs de la sécurité sociale), sur laquelle il publiait des informations sur les rassemblements pacifiques de retraités et tentait de sensibiliser la population à leurs droits.

Le 7 août 2024, le domicile d’Esmail Gerami a été perquisitionné et son téléphone, sa tablette et sa carte d’identité ont été saisis. Il a ensuite été convoqué devant la branche 3 de l’unité d’enquête du tribunal d’Evin le 11 août. Lorsqu’un interrogateur l’a confronté au sujet d’une ancienne affaire datant de 2021-2022, Esmail Gerami a refusé d’être interrogé sur des questions déjà résolues. Il a alors été arrêté quand le procureur a refusé de délivrer une ordonnance de mise en liberté sous caution, insistant sur le fait que l’enquête devait être menée à son terme bien qu’aucune preuve n’ait été présentée à Esmail Gerami ou à son avocat.

L’arrestation du défenseur semble être liée aux rassemblements organisés par des retraités de la sécurité sociale pour protester pacifiquement contre le niveau de leur pension et contre la condamnation à mort de la défenseuse du droit du travail Sharifeh Mohammadi. Le 6 juillet 2024, Esmail Gerami a été jugé dans la cadre d’une autre affaire et accusé de « troubles de l’ordre public » à cause de sa participation aux manifestations pour les droits des retraités. Il a été condamné par la section II du tribunal pénal de Shahid Qodusi à une amende de 200 millions de rials. Esmail Gerami et son avocat ont fait appel de ce verdict.

Ce n’est pas la première fois qu’Esmail Gerami est pris pour cible par les autorités en raison de ses activités pacifiques en faveur des droits humains et de la promotion des droits des travailleurs en Iran. Le 6 juin 2021, la branche 26 du tribunal révolutionnaire de Téhéran a condamné le défenseur à cinq ans de prison, 74 coups de fouet et une amende de 20 millions de rials pour « rassemblement et collusion dans l’intention de commettre un crime contre la sécurité nationale ». La condamnation avait été confirmée par la Cour d’appel le 19 septembre 2021. Esmail Gerami a été arrêté le 7 mars 2021 lors d’un rassemblement pacifique devant le ministère du Travail à Téhéran, dans le cadre des manifestations nationales des retraités, avant d’être libéré le lendemain.

Le 14 février 2023, Esmail Gerami a été libéré de la prison de Rajaie Shahr, où il était détenu depuis le 3 avril 2021. Sa libération est intervenue dans le cadre d’une amnistie générale annoncée par le pouvoir judiciaire iranien à l’occasion du 44e anniversaire de la révolution islamique en Iran, lors de laquelle des centaines de prisonniers, dont des défenseur⸱ses des droits humains, ont été libérés.

Front Line Defenders exprime son inquiétude concernant l’acharnement judiciaire continu d’Esmail Gerami, car elle pense que le défenseur est pris pour cible en raison de ses activités pacifiques en faveur du droit du travail et en particulier des droits des travailleurs retraités.

Front Line Defenders exhorte les autorités iraniennes à :

  1. Libérer immédiatement et sans condition Esmail Gerami et annuler les condamnations prononcées à son encontre ;
  2. Veiller à ce que le traitement d’Esmail Gerami pendant sa détention soit conforme aux conditions énoncées dans l’« Ensemble de principes pour la protection de toutes les personnes soumises à une forme quelconque de détention ou d’emprisonnement », adopté par l’Assemblée générale des Nations unies dans sa résolution 43/173 du 9 décembre 1988 ;
  3. Cesser immédiatement de cibler les défenseur⸱ses des droits humains en Iran et assurer qu’en toutes circonstances ils puissent mener à bien leurs activités légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles, y compris l’acharnement judiciaire.