Escalade des attaques contre la Fundación Mavid

Le 15 février 2019, les autorités ont illégalement perquisitionné le siège de la Fundación Mavid et arrêté trois de ses membres pour les interroger dans les bureaux du Cuerpo de Investigaciones Científicas, Penales y Criminalísticas (CICCP). La Fundación Mavid a indiqué que les autorités ont saisi des médicaments antirétroviraux et des formules de lait destinées aux femmes enceintes et aux enfants atteints du VIH/SIDA, ainsi que d'autre matériel et documents internes.

Download the Urgent Appeal

La Fundación Manos Amigas por la Vida - Fundación Mavid, est une organisation à but non lucratif fondée en 2003 dans l'Etat de Carabobo, qui défend les droits des personnes atteintes du VIH/SIDA. Principalement composée de personnes atteintes du virus, des membres de leur famille et de professionels de la santé, la Fundación Mavid cherche à améliorer les vies des malades par le biais d'ateliers et de groupes d'entre-aide, ainsi que par le biais de la prévention et d'autres activités de soutien, dont la distribution de médicaments.

Le 15 février 2019, 11 représentants du Cuerpo de Investigaciones Científicas, Penales y Criminalísticas -CICPC) ont fait irruption au siège de la Fundación Mavid à Valencia, Carabobo. Les agents sont entrés dans les bureaux qui avaient été fermés et ont pris les dons de médicaments antirétroviraux et des formules de lait maternisé, ainsi que des ordinateurs et des documents de l'organisation.

Lorsqu'ils ont appris pour la perquisition, les défenseurs des droits humains Jonathan Mendoza et Manuel Armas, trésorier et secrétaire de la Fundación Mavid, se sont rendus sur place. Les agents leur ont demandé des les accompagner au siège du CICPC pour subir un interrogatoire. Le défenseur Wilmer Álvarez, vice-président et fondateur de la Fundación Mavid, s'est ensuite volontairement rendu au CICPC. Les trois défenseurs ont été retenus pendant 7 heures. Les agents n'ont présenté aucun mandat de perquisition ni aucun document justifiant légalement la saisie des produits et du matériel. 

Front Line Defenders condamne l'attaque contre la Fundación Mavid et reste préoccupée par la possibilité d'autres représailles contre ses membres. La perquisition illégale des bureaux et l'interrogatoire qui a suivi des membres de l'organisation représentent un précédent dangereux dans le contexte de l'urgence humanitaire complexe qui touche le Venezuela. Après l'attaque de la Fundación Mavid, Front Line Defenders a été informée d'autres actes de harcèlement contre les présidents de deux autres organisations qui fournissent une aide aux personnes malades du sida.

Front Line Defenders est également préoccupée par ces actes qui visent à avoir un effet intimidant sur la communauté des défenseur-ses des droits humains au Venezuela, en particulier ceux qui continuent à dénoncer l'urgence humanitaire et qui promeuvent l'aide humanitaire. 

Front Line Defenders exhorte les autorités vénézuéliennes à :

1. Cesser les actes de harcèlement contre les défenseur-ses des droits humains et les organisations qui assistent les personnes malades du sida ;

2. Prendre les mesures nécessaires afin de garantir l'intégrité physique et psychologique et la sécurité de tous les membres de la Fundación Mavid, en accord avec eux ;

3. Garantir qu’en toutes circonstances, tous-tes les défenseur-ses des droits humains au Venezuela puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles.