Eren Keskin condamnée à 3 ans et 9 mois de prison
Le 21 mai 2019, la 14e cour d'assise d'Istanbul a condamné Eren Keskin à 3 ans et neuf mois de prison pour avoir fait la "propagande d'une organisation terroriste" en vertu de l'article 7(2) de la loi contre le terrorisme. Son procès était lié à des articles parus dans Özgür Gündem lorsqu'elle en était co-rédactrice en chef.
Eren Keskin est défenseuse des droits humains et avocate ; elle milite depuis plus de 30 ans pour les libertés et droits fondamentaux en Turquie, en particulier pour les Kurdes, les femmes et la communauté LGBTI+. Elle joue un rôle important dans la création, l'activation et le renforcement des structures de la société civile en Turquie. Au début de sa carrière, elle a commencé à participer à l'Human Rights Association (IHD). Pendant des années, Eren Keskin était présidente de la section d'Istanbul avant de devenir co-présidente de l'IHD.
Le 21 mai 2019, la 14e cour d'assise d'Istanbul a condamné Eren Keskin à 3 ans et neuf mois de prison pour avoir fait la "propagande d'une organisation terroriste" en vertu de l'article 7(2) de la loi contre le terrorisme. Son procès était lié à des articles parus dans Özgür Gündem lorsqu'elle en était co-rédactrice en chef.
Eren Keskin est défenseuse des droits humains et avocate; elle milite depuis plus de 30 ans pour les libertés et droits fondamentaux en Turquie, en particulier pour les Kurdes, les femmes et la communauté LGBTI+. Elle joue un rôle important dans la création, l'activation et le renforcement des structures de la société civile en Turquie. Au début de sa carrière, elle a commencé à participer à l'Human Rights Association (IHD). Pendant des années, Eren Keskin était présidente de la section d'Istanbul avant de devenir co-présidente de l'IHD. Eren Keskin a été arrêtée, emprisonnée et victime de nombreuses poursuites judiciaires à cause de son travail légitime et pacifique en faveur des droits humains. En 2004, elle a reçu le prestigieux prix Aachen Peace Award "pour ses efforts courageux et ses actions en faveur des droits humains", et en 2005, elle a reçu le Theodor Haecker Prize for Civic Courage and Political Integrity (prix Theodor Haecker pour le courage civique et l'intégrité politique). Par ailleurs, en 2018, elle a reçu l'Helsinki Civil Society Award et la même année, elle était également finaliste du prix Martin Ennals pour les défenseur-ses des droits humains.
Depuis 2016, 23 chroniqueurs et rédacteurs en chefs par alternance du journal fermé Özgür Gündem, dont Eren Keskin, sont accusés d'avoir "ouvertement incité à commettre un crime" et d'avoir fait la "propagande d'une organisation terroriste", suite à des articles publiés dans le journal. Lors de l'audience finale, le 21 mai 2019 la 14e cour d'assise d'Istanbul a reconnu coupable sept accusés, dont Eren Keskin, de propagande pour le compte d'une organisation terroriste, en vertu de l'article 7(2) de la loi contre le terrorisme.
La cour a condamné Eren Keskin à trois ans et neuf mois, Ayşe Batumlu et Reyhan Hacıoğlu à un an et trois mois, Reyhan Çapan à trois ans et neuf mois, Hüseyin Aykol à deux ans et un mois, et Hüseyin Güçlü et Tahir Temel à un an et six mois de prison. Les peines de prison contre Reyhan Hacıoğlu et Ayşe Batumlu sont avec sursis. Les accusés envisagent de porter leur affaire devant la cour d'appel régionale.
Comme les mandats d'arrêts contre sept autres accusés n'ont pas été exécutés et que leurs dépositions n'ont pas été prises, la cour a décidé de séparer les affaires. L'affaire contre l'un des accusés a été abandonnée à cause du délai de prescription. Huit autres accusés ont été acquittés.
À ce jour, 143 plaintes ont été déposées contre Eren Keskin. Certaines ont été fusionnées par la cour. Le 30 mars 2018, le second tribunal de première instance d'Istanbul a condamné la défenseuse des droits humains à sept ans et demi de prison pour des articles parus dans Özgür Gündem lorsqu'elle en était co-rédactrice en chef. Elle était accusée d'avoir "dévalorisé la nation, la république, les institutions et les organes de l'État turc" en vertu de l'article 301 du Code pénal turc, et d'avoir "insulté le président de la République de Turquie" en vertu de l'article 299 du Code pénal. Elle a aussi reçu l'ordre de payer une amende totale de 72000 livres turques (environ 10 000€), et une autre amende de 460 000TL (environ 65000€) est toujours en cours d'examen devant la cour d'appel et la cour suprême.
Le 10 octobre 2018, lors du procès principal de l'affaire Özgür Gündem, la 23e haute cour criminelle d'Istanbul a ordonné la levée de l'interdiction de voyager qui pesait sur Eren Keskin, mais les interdictions de voyager à l'étranger prononcées par d'autres tribunaux sont toujours en vigueur. Par conséquent, Eren Keskin n'a pas pu assister à la cérémonie de remise du prix Martin Ennals qui s'est tenue le 13 février 2019 à Genève. Le 9 mai 2019, une cérémonie spéciale a été organisée pour Eren Keskin à Ankara avec la participation des représentants de nombreuses organisations internationales de défense des droits humains, dont Front Line Defenders.
Front Line Defenders condamne la peine de prison prononcée contre Eren Keskin et l'acharnement judiciaire dont elle fait l'objet, car tout cela semble lié à son travail pacifique et légitime en faveur des droits humains. Nous appelons également les autorités turques à garantir qu'en toutes circonstances, tous-tes les défenseur-ses des droits humains en Turquie puissent mener à bien leur travail légitime, sans craindre ni restrictions ni représailles, y compris l'acharnement judiciaire.