Elena Urlaeva détenue de force dans une institution psychiatrique
Le 24 mars 2017, la défenseuse des droits humains Elena Urlaeva a été libérée de la 9e section de l'hôpital psychiatrique N°1 à Tachkent, après y avoir été détenue de force pendant 24 jours.
Elena Urlaeva est responsable de l'Human Rights Defenders Alliance of Uzbekistan (Alliance des défenseur-ses des droits humains d'Ouzbékistan) et organise des manifestations publiques en faveur du droit à la liberté d'association et de réunion. En outre, elle communique individuellement avec des victimes d'exactions, pour rassembler des informations sur leurs affaires, en partie à cause du manque d'organisations de défense des droits humains dans la région. Récemment, Elena Urlaeva a suivi les affaires de fonctionnaires ouzbeks et d'étudiants victimes de travaux forcés dans les champs de cotons.
Le 24 mars 2017, la défenseuse des droits humains Elena Urlaeva a été libérée de la 9e section de l'hôpital psychiatrique N°1 à Tachkent, après y avoir été détenue de force pendant 24 jours.
Le 22 mars 2017, le chef des psychiatres de la section a autorisé une chaine de télévision privée à accéder à l'hôpital et à enregistrer une interview filmée de la défenseuse alors qu'elle était sous l'influence de médicaments psychotropes qui lui avaient été administrés. L'interview a ensuite été diffusée sur internet, dans ce qui ressemble à une tentative visant à nuire à son travail.
Le 24 mars, Elena Urlaeva a été autorisée à quitter l'hôpital avec son fils. Son avocat a interjeté appel contre sa détention illégale.
Le 1er mars 2017, la défenseuse des droits humains Elena Urlaeva a été arrêtée à Tachkent et envoyée de force en isolement psychiatrique.
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Le 1er mars 2017, Elena Urlaeva a été arrêtée au domicile d'un ami, Kamoliddin Ziyatov. Deux autres personnes ont été témoins de l'arrestation. Elle a été conduite au poste de police; les policiers l'ont insultée et se sont moqués d'elle, affirmant qu'elle avait besoin de soins psychiatriques. Elle a ensuite été conduite dans une unité psychiatrique à Tachkent. La famille d'Elena Urlaeva n'a pas été informée. Elena Urlaeva pense que sa détention vise à l'empêcher d'assister à une réunion avec des représentants de la Banque Mondiale et de l'Organisation internationale du Travail qui devait avoir lieu le 2 mars 2017.
La détention psychiatrique est une méthode qui a été utilisée de nombreuses fois pour faire taire Elena Urlaeva. Elle a été placée à l'isolement psychiatrique en 2001, 2005, 2012 et 2016. Elena Urlaeva a déjà été emprisonnée à plusieurs occasions par les autorités ouzbèkes. Pendant ces périodes de détention, elle a été la cible d'attaques physiques et de menaces.
Front Line Defenders est préoccupée par l'intégrité physique et psychologique d'Elena Urlaeva et pense que sa mise à l'isolement psychiatrique est une mesure de représailles contre son travail légitime et pacifique en faveur des droits humains.
Front Line Defenders exhorte les autorités ouzbèkes à:
1. Libérer immédiatement et sans condition Elena Urlaeva de l'isolement psychiatrique, car il semble qu'elle soit prise pour cible uniquement à cause de son travail légitime et pacifique en faveur des droits humains;
2. Prendre les mesures nécessaires afin de garantir l'intégrité physique et psychologique et la sécurité d'Elena Urlaeva;
3. Assurer que le traitement d'Elena Urlaeva pendant sa détention, corresponde à toutes les conditions établies dans les «Principes fondamentaux relatifs à la Protection de Toute Personne contre Toute Forme de détention ou Emprisonnement» adoptés par l'Assemblée Générale de l'ONU dans sa résolution 43/173 du 9 décembre 1988;
4. Cesser immédiatement de cibler tous les défenseur-ses des droits humains en Ouzbékistan et garantir qu'en toutes circonstances ils puissent mener à bien leurs activités légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles.