Le rédacteur en chef de Mediazona Sergey Smirnov arrêté à Moscou
Le 8 février, le tribunal municipal de Moscou a examiné un recours contre l’arrestation de Sergey Smirnov et a ordonné que sa détention administrative soit réduite à 15 jours.L
e 30 janvier 2021, le rédacteur en chef de Mediazona, Sergey Smirnov, a été arrêté à Moscou, soupçonné d'avoir violé à plusieurs reprises la procédure établie pour organiser ou diriger une réunion, un rassemblement, une manifestation, un cortège ou un piquet de grève. Plus tard dans la journée, il a été libéré avec l’obligation de comparaître devant la cour le 3 février.
Sergey Smirnov est défenseur des droits humains et rédacteur en chef de l'éminent journal Mediazona. Fondé en 2014, Mediazona travaille sur le système judiciaire en Russie en faisant des rapports sur les procès, les forces de l'ordre et le système pénitentiaire.
Le 8 février, le tribunal municipal de Moscou a examiné un recours contre l’arrestation de Sergey Smirnov et a ordonné que sa détention administrative soit réduite à 15 jours. L’audience était prévue pour 14 heures, cependant, en raison d’une alerte à la bombe au tribunal, l’audience a été reportée à 17h35. Sergey Smirnov a passé les trois heures et demie dans une voiture de police avant la reprise de l’audience.
Le 30 janvier 2021, le rédacteur en chef de Mediazona, Sergey Smirnov, a été arrêté à Moscou, soupçonné d'avoir violé à plusieurs reprises la procédure établie pour organiser ou diriger une réunion, un rassemblement, une manifestation, un cortège ou un piquet de grève. Plus tard dans la journée, il a été libéré avec l’obligation de comparaître devant la cour le 3 février.
Sergey Smirnov est défenseur des droits humains et rédacteur en chef de l'éminent journal Mediazona. Fondé en 2014, Mediazona travaille sur le système judiciaire en Russie en faisant des rapports sur les procès, les forces de l'ordre et le système pénitentiaire. Mediazona couvre souvent des affaires de violations des droits humains, de persécutions politiques et d'agressions contre des journalistes indépendants. En 2020, Mediazona a commencé son travail en Asie centrale, notamment au Kazakhstan, au Kirghizistan et en Biélorussie, et a reçu le Free Media Award 2020 de la Fondation Fritt Ord et de la Fondation ZEIT Ebelin et Gerd Bucerius.
Le 30 janvier, Sergey Smirnov a été arrêté à l'entrée de son domicile alors qu'il était en train de partir se promener avec son fils et des collègues. Sergey Smirnov a été arrêté par les policiers et par un officier du département des enquêtes criminelles en civil et conduit au département du Ministère de l'Intérieur du district de Tverskoï à Moscou. Au moment de son arrestation, les forces de l’ordre n’ont pas permis à Sergey Smirnov d’attendre que sa femme vienne chercher leur fils de cinq ans et le défenseur des droits humains a dû laisser son fils avec ses collègues.
Sergey Smirnov a été arrêté car il est suspecté d'avoir violé à plusieurs reprises la procédure établie pour l'organisation ou la conduite d'une réunion, d'un rassemblement, d'une manifestation, d'un cortège ou d'un piquet en vertu de la section 8 de l'article 20.02 du Code des infractions administratives de la Fédération de Russie. Les accusations sont basées sur le retweet de Sergey Smirnov sur Twitter d'une blague sur lui-même contenant la date et l'heure de la manifestation de soutien à Alexei Navalny le 23 janvier. En retweetant ce message, le défenseur des droits humains aurait donc agi en tant qu'organisateur de cet important événement public.
Sergei Smirnov a été libéré le soir du 30 janvier mais a reçu l'ordre de comparaître le 3 février pour l'examen de son affaire. S'il est mis en examen, il peut faire l'objet d'une arrestation administrative allant jusqu'à 30 jours ou à une amende allant jusqu'à 300 000 roubles (environ 3250 euros) ou à des travaux forcés.
Le 27 janvier, des policiers ont perquisitionné le domicile de la mère de Sergei Smirnov, qui est la résidence enregistrée du défenseur des droits humains. La perquisition a duré quatre heures et des livres et un ordinateur ont été saisis. La mère du défenseur des droits humains a aussi été interrogée pendant une heure et demi pendant la perquisition. Le 21 janvier, la police a mis en garde Sergey Smirnov de ne pas violer la loi dans le cadre de la manifestation du 23 janvier.
Depuis le retour d'Alexei Navalny en Russie, des centaines de milliers de Russes sont descendus dans la rue pour manifester et appeler à la libération du leader de l'opposition emprisonné. Les journalistes sont confrontés à un niveau de pression sans précédent lorsqu'ils couvrent les manifestations. Le Syndicat des journalistes et des travailleurs des médias a signalé que les droits de plus de 150 journalistes qui ont couvert les deux manifestations avaient été violés avant et pendant les manifestations des 23 et 31 janvier. La plupart des violations ont pris la forme de détention, mais ces chiffres incluent également des arrestations, des actes de violence contre les journalistes et des cas d'intimidation avant les manifestations, la police ayant lancé des avertissements aux journalistes.
Front Line Defenders condamne les poursuites judiciaires et le harcèlement continu de Sergey Smirnov, car il semble que ces actes soient directement liés à la profession légitime de journaliste et aux reportages du défenseur et de ses collègues de Mediazona pour la défense des droits humains. Front Line Defenders considère l’affaire contre Sergey Smirnov comme une atteinte à la liberté d’expression et une tentative d’entraver le travail de Mediazona et d’intimider tous les journalistes indépendants qui rapportent des violations des droits humains perpétrées lors des manifestations en Russie.