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Plusieurs défenseurs de l'environnement criminalisés au Pérou

Statut: 
Sous le coup d'une enquête
À propos de la situation

Le 27 janvier 2021, les défenseurs des droits humains et de l'environnement Hermenegildo Torres Perales, Porfirio Torres Perales, Segundo Fabián Culqui Mendoza, Dociteo Tafur Díaz, Américo Laboreano Ramos et Juan de Dios Carrasco Fernández, membres de la communauté paysanne de Muchik Santa Catalina de Chongoyape, du Frente de Defensa Salvemos Chaparrí (Front de défense sauvons Chaparrí), et de l'Asociación para la Conservación de la Naturaleza y Turismo Sostenible Chaparri – ACOTURCH (Association pour la conservation de la nature et du tourisme durable), ont appris par la presse locale et les réseaux sociaux que le procureur général de l'environnement de Lambayeque a ouvert une enquête sur eux. Ni les défenseurs ni leurs avocats n'ont été informés de l'affaire qui pourrait entraîner des peines de quatre ans de prison contre les accusés, en vertu d'accusations potentielles liées à des dégâts environnementaux et à la vente ou l'accaparement illégal de terres.

À propos de Juan de Dios Carrasco Fernández

Juan de Dios Carrasco FernandezJuan de Dios Carrasco Fernández est leader communautaire et membre du Frente de Defensa Salvemos Chaparrí (Front de défense sauvons Chaparrí), une organisation formée par des membres de la communauté de Santa Catalina de Chongoyape et de l'Asociación para la Conservación de la Naturaleza y Turismo Sostenible Chaparri - ACOTURCH (Association pour la conservation de la nature et du tourisme durable) qui se consacre à la défense et à la conservation de la réserve naturelle "Área de Conservación Privada Chaparrí".

5 Février 2021
Plusieurs défenseurs de l'environnement criminalisés au Pérou

Le 27 janvier 2021, les défenseurs des droits humains et de l'environnement Hermenegildo Torres Perales, Porfirio Torres Perales, Segundo Fabián Culqui Mendoza, Dociteo Tafur Díaz, Américo Laboreano Ramos et Juan de Dios Carrasco Fernández, membres de la communauté paysanne de Muchik Santa Catalina de Chongoyape, du Frente de Defensa Salvemos Chaparrí (Front de défense sauvons Chaparrí), et de l'Asociación para la Conservación de la Naturaleza y Turismo Sostenible Chaparri – ACOTURCH (Association pour la conservation de la nature et du tourisme durable), ont appris par la presse locale et les réseaux sociaux que le procureur général de l'environnement de Lambayeque a ouvert une enquête sur eux. Ni les défenseurs ni leurs avocats n'ont été informés de l'affaire qui pourrait entraîner des peines de quatre ans de prison contre les accusés, en vertu d'accusations potentielles liées à des dégâts environnementaux et à la vente ou l'accaparement illégal de terres.

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La réserve de conservation privée de Chaparrí (Área de Conservación Privada Chaparrí) a été reconnue en 2001 comme la première zone de conservation privée (ACP) du Pérou, dans le but de protéger plus de 34000 hectares de forêts tropicales sèches et d'animaux menacés, comme l'ours à lunettes et la dinde Aliblanca. La zone est conservée et protégée par les organisations communautaires de Santa Catalina de Chongoyape, le Frente de Defensa Salvemos Chaparrí et l'Association pour la conservation de la nature et le tourisme durable. Les membres de la communauté disent être la cible de harcèlement, de violence verbale et physique, de surveillance, de séparation arbitraire d'avec la communauté et de menaces de mort en raison de leur opposition aux méga-projets sur leur territoire, notamment le plan hydraulique régional de Lambayeque qui comprend au moins 19 méga-barrages, en particulier celui de "La Montería" sur un territoire protégé, qui n'a pas reçu le consentement préalable de la communauté locale de Santa Catalina.

Les défenseurs ont signalé une hausse des incidents de sécurité après le 9 décembre 2020 lorsque le Conseil régional de Lambayeque a approuvé le début des études de faisabilité de la construction du barrage de «La Montería» à l'intérieur de la réserve écologique de Chaparri sans tenir compte du statut de zone protégée et sans concertation avec les propriétaires du terrain. Suite à la décision du Conseil régional, le Frente de Defensa Salvemos Chaparrí a organisé des manifestations pacifiques pour défendre le territoire, contre le barrage et l’appropriation illégale des terres. En réponse aux actions défensives de la communauté, ils sont la cible d'une nouvelle vague de criminalisation et de stigmatisation.

Le 16 janvier 2021, quatre membres de l'Unité environnementale de la Police nationale péruvienne (PNP) ont attaqué et tenté d'arrêter le défenseur des droits humains et leader communautaire Wilson Bautista Sánchez devant son frère Wilmer Bautista Sánchez, qui a filmé une partie de l'attaque, dans le communauté de Muchik Santa Catalina, district de Chongoyape. Six civils non identifiés accompagnaient la police et ont attaqué verbalement le DDH et son frère. Le défenseur a été frappé avant d'être menotté et contraint à marcher par des policiers qui braquaient une arme sur lui. Les officiers n'ont finalement pas arrêté Wilson mais il l'ont abandonné au sol grièvement blessé. L'intervention de la police était basée sur une plainte contre Wilson Bautista Sánchez, affirmant qu'il avait commis des délits environnementaux, tels que l'appropriation et la vente illégales de terres. Étant donné que d'autres défenseurs de Chaparrí ont connu les mêmes formes de criminalisation dans le passé, il est à craindre que la plainte puisse aboutir à une nouvelle procédure de criminalisation contre le DDH.

Malheureusement, depuis la tentative d'arrestation et l'agression de Wilmer Bautista Sánchez et d'autres membres du Frente de defensa Salvemos Chaparri, il y a eu des campagnes de dénigrement et de stigmatisation publique dans les médias locaux et sur les réseaux sociaux. Plusieurs médias du département et nationaux tels que «Diario Correo» et «ABC Chiclayo» ont rendu l'affaire publique, déformant les informations et les faits, ce qui n'a fait que contribuer à créer une atmosphère de désinformation et de stigmatisation à l'encontre des membres du Frente de defensa Salvemos Chaparri.

Front Line Defenders condamne la propagation des fausses accusations portées contre le défenseur Wilmer Bautista Sánchez et d'autres dirigeants du Frente de defensa Salvemos Chaparri.

Front Line Defenders condamne également la dernière campagne de dénigrement et la dernière stratégie visant à faire perdre toute légitimité à la communauté et aux DDH de Chaparrí dans le but de saper leur précieux travail de défense des droits autochtones, de l'environnement et du droit à la terre au Pérou.

Front Line Defenders réitère ses inquiétudes concernant les schémas d'attaques et de diffamation contre les défenseur-ses de l'environnement et de ceux qui mènent des activités de défense des droits humains au Pérou, et exhorte l'État péruvien, en tant que signataire de l’accord d’Escazu, à adopter toutes les mesures nécessaires pour garantir le respect de son engagement à protéger les défenseur-ses de l'environnement.