Des membres du CCDA frappés et détenus à Coban
Le 14 août 2018, les défenseurs des droits humains et membres du Comité Campesino del Altiplano – CCDA (Comité paysan des hauts-plateaux) Edwin Choc et Martín Chub ont été arbitrairement arrêtés à Coban après une rencontre avec les autorités dans le cadre du Dialogue permanent entre les autorités et les communautés paysannes et autochtones.
Le Comité Campesino del Altiplano– CCDA (Comité paysan des hauts-plateaux) est une organisation de défense des droits humains qui promeut le développement des communautés paysannes et autochtones au Guatemala pour améliorer leurs conditions de vie par le biais de programmes visant à créer l'égalité et à augmenter la participation au sein des processus sociaux économiques, culturels et politiques. Le CCDA plaide pour les droits des communautés autochtones contre l'avancée des propriétaires terriens sur les territoires ancestraux et revendique de meilleures politiques en faveur du développement rural. En 2017, le CCDA a signalé 12 déplacements forcés de familles paysannes autochtones hors de leurs terres. Le CCDA est une organisation membre de la Coalition internationale pour l'accès à la terre (ILC).
Le 14 août 2018, les défenseurs des droits humains et membres du Comité Campesino del Altiplano – CCDA (Comité paysan des hauts-plateaux) Edwin Choc et Martín Chub ont été arbitrairement arrêtés à Coban après une rencontre avec les autorités dans le cadre du Dialogue permanent entre les autorités et les communautés paysannes et autochtones.
Edwin Choc et Martín Chub sont les leaders locaux dans l'Alta Verapaz et membres du CCDA, une organisation de défense des droits humains qui promeut le développement des communautés rurales et autochtones pour améliorer leurs conditions de vie par le biais de programmes visant à créer l'égalité et à augmenter la participation au sein des processus sociaux économiques, culturels et politiques. Le CCDA plaide contre l'accaparement des terres indigènes par les propriétaires terriens et réclame de meilleures politiques en faveur du développement rural. Les membres du CCDA sont victimes d'attaques, de campagnes de diffamation, de criminalisation et de meurtres. En 2018, trois de ses membres ont été tués.
La Commission présidentielle de dialogue permanent (Comisión Presidencial de Diálogo Permanente) avait organisé une réunion le 14 août 2018 avec des paysans de la communauté de Secopur, située dans la micro-région de la Laguna de Lachúa, les leaders du CCDA et les autorités nationales. L'objectif de la rencontre était de parler de la hausse du nombre d'assassinats et des cas de criminalisation, menaces et expulsions des communautés autochtones et paysannes dans la région. Le vice-ministre pour la prévention du crime, Axel Romero, a assisté à la réunion en tant que représentant du Ministère de la Gouvernance, pour suivre les précédents engagements pris par le Secretaría de Asuntos Agrarios-SAA (Secrétariat des affaires agraires), le Consejo Nacional de Áreas Protegidas – CONAP (conseil national des zones protégées), le Registro de Información Catastral – RIC (registre d'information cadastrale) et la Comisión Presidencial Coordinadora de la Política del Ejecutivo en Materia de Derechos Humanos – COPREDEH (Commission présidentielle des droits humains).
À la fin de la rencontre, plusieurs policiers attendaient devant le bâtiment. Les policiers ont coincé un petit groupe de membres du CCDA et, sans présenter aucun mandat d'arrêt, ont commencé à frapper et à arrêter de façon violente les défenseur-ses des droits humains. Tandis que certains d'entre eux ont réussi à échapper à l'agression, Edwin Choc et Martín Chub ont été placés en détention. Selon le CCDA, Edwin Choc et Martín Chub sont accusés d'avoir usurpé des terres protégées.
Il ne s'agit pas d'un incident isolé, car plusieurs membres du CCDA sont la cible d'accusations criminelles qui visent à entraver ou limiter leur travail pour la protection des droits des communautés paysannes et autochtones. Le 14 septembre 2017, Juan Bautista Riveiro et José Manuel Coc Saquil, membres du CCDA, ont été arrêtés dans le département de l'Alta Verapaz et accusés de meurtre et tentative de meurtre. Les défenseurs sont toujours en détention préventive dans la prison de Coban. Tout comme Edwin Choc et Martín Chub, Juan Bautista Riveiro et José Manuel Coc Saquil participaient activement aux réunions du Dialogue permanent entre le CCDA, les autorités nationales et d'autres acteurs, au sujet des conflits fonciers sur leur territoire. Les organisations locales qui suivent l'affaire depuis 2017 documentent des vices de procédure lors des procès et l'absence de preuve pour soutenir les charges.
Les défenseur-ses des droits humains opèrent dans un environnement extrêmement hostile au Guatemala. Selon l'ONG UDEFEGUA, les défenseur-ses sont souvent la cible de plaintes infondées. Dans la plupart des cas, ils sont informés des accusations portées contre eux plusieurs mois après le début de la procédure pénale, affectant ainsi leur droit de se défendre correctement. Les défenseur-ses sont aussi fréquemment victimes de détention préventive. Les audiences sont fréquemment reportées ou retardées par le parquet ou le plaignant, une tendance inquiétante qui prolonge la détention des défenseur-ses accusés et l'incertitude de leur situation.
Front Line Defenders a également signalé plusieurs affaires de criminalisation dans d'autres régions du pays, dont Abelino Chub Caal, Juan Eduardo Caal Suram, María Magdalena Cuc Choc, entre autres.
Front Line Defenders est vivement préoccupée par l'acharnement judiciaire contre les défenseurs des droits humains Edwin Choc, Martín Chub, Juan Bautista Riveiro et José Manuel Coc Saquil, ainsi que par d'autres membres du CCDA, car il semble que les arrestations et les accusations portées contre eux soient des actes de représailles contre leur travail en faveur des droits humains.