Accusation des membres de TRACKS
Le 6 mars 2017, les autorités soudanaises ont libéré Khalafalla Alafif, Mustafa Adam, et Midhat Hamdam, la lecture du verdict ayant eu lieu la veille. Le tribunal pénal central de Khartoum a condamné les défenseurs des droits humains à un a de prison, à compter de leur mise en détention l'an dernier, et à une amede de 50000 livres soudanaises (environ 7790$Us) pour avoir "publié de faux rapports" et pour avoir "espionner" le gouvernement soudanais.
TRACKS est une organisation basée à Khartoum, qui organise et facilite des formations sur différents sujets tels que les droits humains et les technologies de l'information.
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- À propos de
- 21 Décembre 2016 : Poursuite du procès des membres de TRACKS
- 12 Octobre 2016 : Prochaine audience du procès de TRACKS
- 8 Octobre 2016 : Le Parlement européen appelle à la libération des militants de TRACKS
- 22 Septembre 2016 : Ouverture du procès de TRACKS
- 15 Juillet 2016 : Upcoming court hearing of human rights defenders Adil Bakheit and Khalafalla Alafif Mukhtar
- 27 Mai 2016 : Deux défenseurs des droits humains illégalement accusés et arbitrairement placés en détention
- 24 Mars 2016 : Confiscation des passeports et harcèlement des membres de l'organisation TRACKS
Le 20 décembre 2016 à 12h, six défenseur-ses des droits humains affiliés à TRACKS comparaitront devant la cour d'assise centrale de Khartoum. M. Khalafalla Alafif, M. Mustafa Adam, M. Midhat Hamdan, M. Hassan Kheiry, Mme Arwa Elrabie et Mme Imani-Leyla Raye sont tous accusés dans un procès pour avoir "entamé une guerre contre l'État" et ils encourent la peine de mort. Khalafalla Mukhtar Alafif, Mustafa Adam et Midhat Hamdan sont actuellement détenus dans la prison Al Huda à Khartoum. Les membres restant, Arwa Elrabie, Imani- Leyla Raye et Hassan Kheiry ont été libérés sous caution.
Khalafalla Mukhtar Alafif est directeur du Khartoum Centre for Training and Human Development (TRACKS), une organisation qui offre des formations sur différents sujets, allant des droits humains aux technologies de l'information. Arwa Elrabie est responsable administratif du centre, Midhat Hamdan est formateur et a travaillé pour TRACKS, Hassan Kheiri est technicien informatique, et Imany-Leyla Raye est étudiante bénévole. Mustafa Adam est directeur de Zarqa Organisation for Rural Development (ZORD), qui offre des formations et des ateliers sur les droits humains.
Lors de la première audience qui a eu lieu le 13 décembre 2016 à 12h, un membre du Service national de la sûreté et du renseignement (NISS) a présenté plusieurs accusations infondées contre les six défenseur-ses des droits humains que le procureur a examinées. Les membres de TRACKS ont d'abord été accusés d'avoir espionné le gouvernement soudanais au bénéfice d'organisations, ambassades et entreprises internationales. L'officier du NISS a déclaré que TRACKS était impliqué dans la rédaction de rapports sur la situation des droits humains au Soudan pour des organisations internationales telles que l'ONU et que cela visait à faire tomber le régime soudanais et à causer des dégâts économiques au Soudan. Ensuite, ils ont été accusés d'incitation à la violence, d'avoir encouragé la résistance armée et d'être affiliés à des "groupes armés". Ces allégations sont en parties basées sur un mémo trouvé dans les bureaux de TRACKS, qui parlait des plans de manifestation pacifique en septembre 2011, et pour avoir donné une formation sur les droits humains au mouvement Girifna (Nous en avons marre), un mouvement populaire non-violent. Une autre preuve était l'association de TRACKS au film documentaire primé "Beats of Antonov", qui se concentre sur le conflit dans les États du Kordofan du Sud et du Nil Bleu, et sur le rôle de la musique pour aider les communautés affectées par le conflit. Les officiers du NISS accusent également les membres de TRACKS d'avoir "rencontré des avocats" afin de faire tomber le régime soudanais en "utilisant le droit", et a accusé l'avocat de la défense, M. Nabil Adeeb, d'avoir pris part à ces tentatives. L'accusation a ensuite annulé les accusations portées contre Nabil Adeeb.
Khalafalla Mukhat Alafif, Arwa Elrabie, Nudaina Kamal et Adil Bakheit sont la cible d'accusations similaires dans le cadre d'une autre affaire, portées après une perquisition des bureaux de TRACKS en mars 2015. Les bureaux de TRACKS ont été perquisitionnés à deux reprises par des officiers du NISS, le 26 mars 2015 et le 29 février 2016. Lors de ces deux perquisitions, aucun mandat n'a été présenté.
L'acharnement judiciaire continu contre les six défenseurs des droits humains dans cette affaire a lieu dans un contexte de répression contre les organisations de la société civile et les défenseur-ses des droits humains. La répression est en partie une réponse à une campagne de désobéissance civile récemment lancée pour protester contre les mesures d'austérité mises en place par le gouvernement et qui ont fait doubler le prix des produits de base, notamment des médicaments. Les autorités ont arbitrairement arrêté plusieurs militants et défenseur-ses des droits humains. Parmi les personnes récemment arrêtées se trouvent le Dr Mudawi Ibrahim Adam et M. Hafiz Idris.
Front Line Defenders condamne les accusations portées contre TRACKS, ses membres et affiliés, et réitère son appel à abandonner les charges et à les libérer.
Le 29 septembre 2016, une autre audience de l'affaire de TRACKS a eu lieu devant le tribunal central de Khartoum.
Pendant l'audience, le procureur a affirmé qu'au moment de la perquisition du 29 mars 2015, TRACKS n'avait pas de licence car celle-ci expirait le 27 mars 2015. L'organisation lutte pour la renouveler depuis la première perquisition. Bien qu'ils aient payé pour renouveler leur enregistrement, celui-ci a été retardé en raison d'un problème technique.
Le juge a aussi parlé des preuves contre Mustafa Adam, directeur de Zarqa Organisation for Rural Development, qui venait rendre une visite lorsque la perquisition a été menée, et contre Arwa Al-Rabie.
La date de la prochaine audience est fixée au 13 décembre.
Le 6 octobre 2016, le Parlement européen (PE) a adopté une résolution sur le Soudan en faisant part de ses préoccupations concernant la répression accrue menée par le NISS (Service national de la sûreté et du renseignement) contre les militants de la société civile.
Le PE condamne le maintien en détention des défenseur-ses des droits humains et journalistes au Soudan. Il appelle également les autorités soudanaises à libérer immédiatement les DDH emprisonnés, à mettre fin aux détentions arbitraires, à abandonner toutes les charges portées contre eux à cause de leurs activités pacifiques; à laisser les ONG telles que TRACKS, leurs membres et les étudiants militants, mener à bien leur travail sans craindre de représailles.
Le 22 septembre 2016 à 12h, six défenseur-ses des droits humains affiliés à TRACKS comparaitront devant la cour d'assise centrale de Khartoum. Messieurs Khalafalla Mukhtar Alafif, Mustafa Adam, Midhat A Hamdan, Hassan Kheiry et Mesdames Arwa Elrabie and Imani-Leyla Raye sont accusés d'infractions criminelles, notamment d'avoir "mené une guerre contre l'État".
Khalafalla Mukhtar Alafif, Mustafa Adam et Midhat A Hamdan sont actuellement détenus dans la prison Al Huda à Khartoum. Khalafalla Alafif Mukhtar est défenseur des droits humains soudanais et directeur du Khartoum Centre for Training and Human Development (TRACKS), qui organise des formations notamment sur les droits humains et les technologies de l'information. Arwa Elrabie est responsable administratif du centre, Midhat A Hamdan est formateur, Hassan Kheiri est technicien informatique, et Imany-Leyla Raye est étudiante bénévole. Mustafa Adam est directeur de Zarqa Organisation for Rural Development (ZORD), qui offre des formations et des ateliers sur les droits humains.
Le 26 mars 2016, près de 10 agents en civil du Service national de la sûreté et du renseignement (NISS) ont perquisitionné les locaux de TRACKS à l'occasion du dernier jour d'une formation de 5 jours sur la "responsabilité sociale et la citoyenneté active". Aucun mandat de perquisition n'a été présenté, et des ordinateurs fixes et portables et des documents appartenant à TRACKS ont été saisis. Après la perquisition en mai 2015, Khalafalla Mukhtar Alafif a été accusé de plusieurs crimes, dont certains sont passibles de la peine de mort, notamment de "complot criminel", d'avoir "sapé le système constitutionnel", et d'avoir mené une guerre contre l'État", mais il a été libéré sous caution.
Le 29 février 2016, des agents en civil du NISS ont mené une seconde perquisition des bureaux de TRACKS sans présenter de mandat. Le NISS a envoyé les employés présents au poste de police où ils ont été interrogés, insultés, maltraités et menacés. Le 22 mai 2016, six membres et affiliés de TRACKS ont reçu l'ordre de se présenter devant le parquet pour un interrogatoire lié à la perquisition du 26 mars 2015. Arwa Elrabie et Imany-Leyla Raye ont été libérées sous caution le 30 mai, tandis qu'Hassan Kheiry a été libéré sous caution le 7 juin. Le 15 août 2016, Khalafalla Mukhat Alafif, Mustafa Adam et Midhat A Hamdan qui étaient détenus au parquet dans une cellule étroite de trois mètres sur cinq peu ventilée, ont été transférés dans la prison d'Al-Huda. Le même jour, Mustafa Adam et Midhat A Hamdan ont été accusés d'infractions similaires à celles de Khalafalla Mukhat Alafif, ainsi que de cybercrime. La santé de Khalafalla Mukhat Alafif se détériorerait rapidement en raison de ses problèmes cardiaques et les visites de sa famille ne sont permises que sur autorisation du procureur en chef, et souvent, la famille n'a pas cette autorisation.
Une audience prévue le 24 août a été reportée au 30 août puis au 4 septembre. Ce jour-là, l'accusation n'a présenté aucune preuve à charge et a projeté des photos et des vidéos privées des défenseur-ses, qui étaient sans rapport avec l'affaire, dans le but de les intimider. L'audience a été reportée au 22 septembre 2016. Outre les accusations susmentionnées, trois autres charges pèsent contre Khalafalla Mukhat Alafif, Arwa Elrabie, Nudaina Kamal et Adil Bakheit dans une autre affaire relative à la perquisition de mars 2015. Cela signifie que Khalafalla Mukhat Alafif et Arwa Elrabie sont accusés des mêmes charges dans deux affaires différentes.
Front Line Defenders est profondément préoccupée par les actes répétés de harcèlement et d'intimidation contre TRACKS et ses membres, ainsi que contre tous les militants associés au centre, ainsi que par les accusations portées contre eux, car cela semble directement motivé par leur travail légitime et pacifique en faveur des droits humains.
Front Line Defenders exhorte les autorités soudanaises à:
1. Abandonner immédiatement toutes les charges portées contre les membres et les personnes affiliées à TRACKS;
2. Libérer immédiatement et sans condition Khalafalla Alafif Mukhtar, Mustafa Adam et Midhat A Hamdan;
3. Assurer que le traitement de Khalafalla Alafif Mukhtar, Mustafa Adam et Midhat A Hamdan pendant leur détention corresponde à toutes les conditions établies dans les «Principes fondamentaux relatifs à la Protection de Toute Personne contre Toute Forme de détention ou Emprisonnement» adoptés par l'Assemblée Générale dans sa résolution 43/173 du 9 décembre 1988;
4. Autoriser les défenseur-ses des droits humains susmentionnés à contacter immédiatement et sans entrave leurs familles et leurs avocats;
5. Garantir qu’en toutes circonstances, tous-tes les défenseur-ses des droits humains au Soudan, puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles.
On 18 July 2016, human rights defenders Adil Bakheit and Khalafalla Alafif Mukhtar will both appear before the Khartoum Central Criminal Court. They are charged with seven criminal offences including “waging war against the State”. Khalafalla has been held at the Prosecutor’s Office in Khartoum since 22 May 2016, along with his colleagues Mustafa Adam and Midhat A Hamdan. The charges pertain to a training organised by TRACKS on social responsibility.
Download the Urgent Appeal (PDF)
Adil Bakheit is a Sudanese human rights defender, member of the Board of Trustees of Sudanese Human Rights Monitor (SHRM), which documents human rights violations in Sudan, provides legal assistance to victims of State abuse and defends minorities in Sudan. Khalafalla Alafif Mukhtar is a Sudanese human rights defender and director of the Khartoum Centre for Training and Human Development (TRACKS), which provides and facilitates training on human rights and information technology, among others.
On 26 March 2015, approximately ten plain-clothed National Intelligence and Security Service (NISS) agents raided the premises of TRACKS during the last day of a five day training on “social responsibility and active citizenship”. No search warrant was presented, and computers, laptops and documents belonging to TRACKS were confiscated.
On 16 April 2015, Adil was arrested and charged with “joint acts in the execution of criminal conspiracy, criminal conspiracy, undermining the constitutional system, waging war against the State, calling for opposition to public authority by use of violent or criminal force, publication of false news, and impersonating a public servant”. The offences of waging war against the state and undermining the constitutional system carry the death penalty. On 3 June 2015 he was released on bail. Later in May 2015, Khalafalla was charged with the same above-mentioned offences.
On 29 February 2016, TRACKS was subjected to a second office raid, by NISS officers who again did not produce a warrant. The NISS referred the staff members present to the police station where they were interrogated, verbally abused, ill-treated and threatened.
On 22 May 2016, Khalafalla, Mustafa Adam, Midhat A Hamdan and their colleagues Nudaina Kamal, Arwa Elrabie, Imany-Leyla Raye, Hassan Kheiry, Khuzaini El Hadi, and Al Shazali Ibrahim Al Sheikh were requested to report to the Prosecutor’s Office for questioning in relation to the raid carried-out on 26 March 2015. Nudaina Kamal was released shortly after her arrest on the same day, Arwa Elrabie and Imany-Leyla Raye were both released on bail on 30 May, Hassan Kheiry, Khuzaini El Hadi and Al Shazali Ibrahim Al Sheikh were released on 7 June. However, Khalafalla, Mustafa Adam and Midhat A Hamdan are still detained at the Prosecutor's office, in a narrow 3x5 metre cell with very low ventilation. Khalafalla's health is reported to be deteriorating rapidly due to a weak heart condition and family visits are only permitted with permission of the Chief Prosecutor, which family members often fail to receive.
Front Line Defenders expresses strong concern for the repeated acts of harassment and intimidation against TRACKS and its members, as well as activists associated with the Centre, and for the charges brought against Adil Bakheit and Khalafalla Alafif Mukhtar, which it believes to be directly motivated by their peaceful and legitimate human rights activities.
Front Line Defenders urges the authorities in the Republic of the Sudan to:
1. Immediately drop all charges outstanding against Adil Bakheit and Khalafalla Alafif Mukhtar;
2. Immediately and unconditionally release Khalafalla Alafif Mukhtar, Mustafa Adam and Midhat A Hamdan from detention;
3. Ensure that the treatment of Khalafalla Alafif Mukhtar, Mustafa Adam and Midhat A Hamdan, while in detention, adheres to the conditions set out in the ‘Body of Principles for the Protection of All Persons under Any Form of Detention or Imprisonment', adopted by UN General Assembly resolution 43/173 of 9 December 1988;
4. Allow the above human rights defenders immediate and unfettered access to their families and lawyers;
5. Guarantee in all circumstances that all human rights defenders in the Republic of the Sudan are able to carry out their legitimate human rights activities without fear of reprisals and free of all restrictions.
Les défenseurs des droits humains M. Khalafalla Alafif Mukhtar et M. Adil Bakheit sont actuellement détenus par le parquet de Khartoum depuis leur arrestation le 22 mai. Les défenseurs ont été arrêtés suite aux accusations portées contre eux pour avoir participé à une formation en mars l'année dernière. La formation était organisée dans les locaux du Khartoum Centre for Training and Human Development -TRACKS (centre de Khartoum pour la formation et le développement humain), dont Khalafalla Alafif Mukhtar est directeur. Les deux défenseurs font face à de graves accusations criminelles, notamment d'avoir sapé le système constitutionnel" et d'avoir "mené une guerre contre l'État", ce qui est passible de la peine de mort.
Khalafalla Alafif Mukhtar est un défenseur des droits humains soudanais et directeur de TRACKS, une organisation basée à Khartoum qui organise et facilite des formations sur différents sujets, allant des droits humains aux technologies de l'information. Adil Bakheit est un défenseur des droits humains soudanais et membre du conseil d'administration de Sudan Human Rights Monitor (SHRM), un groupe de défense des droits humains basé à Khartoum, membre de la Confederation of Sudanese Civil Society Organisations, qui documente les violations des droits humains au Soudan, fournit une aide juridique aux victimes d'exactions perpétrées par l'État et qui œuvre pour la défense des minorités dans le pays.
Khalafalla Alafif Mukhtar et Adil Bakheit, ainsi que huit employés et militants associés au centre, sont actuellement détenus dans les locaux du parquet pour la sécurité de l'État, dans le district d'Al-Amarat à Khartoum depuis le 22 mai 2016. Les deux défenseurs et deux employés, Mme Nudaina Kamal et M. Hassan Kheiry, ont reçu l'ordre de se présenter au parquet après une audience devant la cour pénale centrale de Khartoum le 22 mai, suite à une citation à comparaitre reçue le 19 mai 2016. L'audience a été reportée au 8 juin 2016 et les quatre personnes sont maintenues en détention. Aucune charge n'a été portée contre les deux employés et aucune raison officielle n'a été donnée au sujet de leur citation à comparaître. Neuf autres employés ont été convoqués devant le Service national de la sûreté et du renseignement (NISS) après l'audience, et huit d'entre eux ont été placés en détention.
La santé de Khalafalla Alafif Mukhtar se détériorerait rapidement en raison de son état cardiaque fragile. Il a été rapidement transféré vers l'hôpital de la police le 25 mai 2016, avant d'être placé dans une cellule étroite dans les locaux du parquet, qu'il partage avec d'autres détenus masculins de TRACKS, notamment les formateurs Hassan Kheiry et Midhat A Hamdan, le superviseur du bureau Al Shazali Ibrahim Al Sheikh, le comptable Khuzaini El Hadi, Mustafa Adam et un invité du centre. Deux femmes employées, la bénévole Imani-Leyla Raye, et la responsable administrative Arwa Ahmed Elrabie, ont reçu l'ordre de rester à la réception et sont détenues dans différentes pièces du bureau pendant la nuit. Mme Nudaina Kamal a été libérée peu après son arrestation car elle est en congés maternité.
Khalafalla Alafif Mukhtar et Adil Bakheit font face à sept graves accusations en vertu de la loi criminelle de 1991, notamment "actes conjoints pour mener à bien un complot criminel, complot criminel, actes visant à saper le système constitutionnel, guerre contre l'État, appel à s'opposer à l'autorité publique par la violence ou la force criminelle, publication de fausses informations et s'être fait passé pour un fonctionnaire". Le procureur pour les crimes contre l'État en charge de l'affaire peut condamner les détenus à la peine de mort en vertu de l'article 50 pour avoir "sapé le système constitutionnel" et de l'article 51 pour avoir "engagé une guerre contre l'État". Les accusations sont liées à une perquisition des bureaux de TRACKS menée l'an dernier pour avoir organisé une formation sur la responsabilité sociale.
Des agents en civil du NISS ont mené une seconde perquisition des bureaux de TRACKS le 29 février 2016 sans présenter de mandat. Ils ont confisqué les passeports des employés et ne les ont toujours pas restitués, et ont envoyé les employés au poste de police où ils ont été interrogés, insultés, maltraités et menacés. La perquisition a été menée en lien avec l'affaire ouverte contre la directrice de TRACKS, après une précédente perquisition du centre menée le 26 mars 2015.
Front Line Defenders est profondément préoccupée par la détention et les accusations portées contre Khalafalla Alafif Adil Bakheit, car cela semble uniquement motivé par leur travail pacifique en faveur des droits humains. Elle fait également part de ses inquiétudes concernant la campagne d'acharnement judiciaire et d'enquêtes illégales qui s'intensifient depuis plusieurs mois, contre les défenseur-ses des droits humains et les organisations, ainsi que par l'utilisation de détentions arbitraires par les NISS comme moyen pour réprimer le travail des défenseur-ses des droits humains au Soudan.
Front Line Defenders exhorte les autorités de la République du Soudan à:
1. Libérer immédiatement et sans condition Khalafalla Alafif Mukhtar, Adil Bakheit et tous les employés de TRACKS, et abandonner toutes les charges qui pèsent contre eux, car Front Line Defenders pense qu'ils sont pris pour cible uniquement à cause de leur travail légitime et pacifique en faveur des droits humains;
2. Assurer que leur traitement pendant sa détention, corresponde à toutes les conditions établies dans les « Principes fondamentaux relatifs à la Protection de Toute Personne contre Toute Forme de détention ou Emprisonnement » adoptés par l'Assemblée Générale dans sa résolution 43/173 du 9 décembre 1988 ;
3. Restituer immédiatement les passeports des employés, formateurs et visiteurs du centre, et s'abstenir de toute autre force de harcèlement contre l'organisation.
4. Garantir qu’en toutes circonstances, tous-tes les défenseur-ses des droits humains en République du Soudan puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles.
Les passeports des défenseur-ses des droits humains membres du Khartoum Centre for Training and Human Development (TRACKS) (centre de Khartoum pour la formation et le développement humain), ont été saisis et sont toujours en possession du Service national de la sûreté et du renseignement (NISS) à Khartoum. Entre le 3 et le 13 mars 2016, des défenseur-ses des droits humains de TRACKS, ainsi que des militants associés au centre, ont été convoqués dans les bureaux du NISS à Khartoum, où ils ont été interrogés, agressés verbalement, maltraités et menacés. Ils ont été averti que d'autres interrogatoires allaient suivre. Cela fait suite à une perquisition du centre menée le 29 février 2016; pendant la perquisition, les passeports des défenseur-ses des droits humains et militants du centre, ainsi que des ordinateurs portables et des documents ont été saisis par le NISS.
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Le 12 mars 2016, la responsable de TRACKS a été interrogée dans les bureaux du NISS à Khartoum. Elle aurait reçu des coups sur la tête et été menacée de subir des chocs électriques si elle ne révélait pas l'endroit où se trouve une bénévole de TRACKS de nationalité camerounaise. La bénévole a été convoquée plus tard dans la même journée et interrogée pendant deux jours, pendant lesquels les agents du NISS ont confisqué son passeport. Trois autres employés de TRACKS, ainsi que deux formateurs et trois visiteurs du centre, ont été convoqués au NISS le 3 mars 2016 où ils auraient été maltraités et insultés. Toutes ces personnes ont été interrogées à propos des activités de TRACKS et de leur lien avec l'Al Khatim Adlan Centre for Enlightenment and Human Development - KACE (Centre Al Khatim Adlan pour l'éveil et le développement humain), une organisation fermée de force par l'Humanitarian Aid Commission - HAC (Commission pour l'aide humanitaire) en 2012.
La perquisition du 29 février a été menée par des agents du NISS en civil, qui n'ont présenté aucun mandat. Du matériel électronique, dont des ordinateurs portables et des téléphones, a été saisi pendant la perquisition, ainsi que des documents, des publications et des livres. Les employés présents ont été contraints de révéler leurs mots de passe sur leurs téléphones et leurs ordinateurs aux agents du NISS, qui ont également confisqué les passeports des employés, des formateurs, des bénévoles et des visiteurs. Ensuite, la directrice et le superviseur de TRACKS, ainsi que le directeur d'Al Zarqaa, une organisation de la société civile en visite dans le centre, ont été conduits dans les bureaux du NISS à Khartoum et détenus. Le superviseur de TRACKS et le directeur d'Al Zarqaa ont été libérés après 23h le même jour, tandis que la directrice de TRACKS a été libérée quelques heures plus tard.
Cette perquisition a été menée en lien avec une affaire ouverte contre la directrice de TRACKS après une précédente perquisition du centre menée le 26mars 2015. Après le raid, la directrice et un autre défenseur ont été accusés de sept infraction pénales, dont deux crimes contre l'État, pour avoir organisé une formation sur la responsabilité sociale.
Front Line Defenders est profondément préoccupée par les actes répétés de harcèlement et d'intimidation contre TRACKS et ses membres, ainsi que contre tous les militants associés au centre, ainsi que par les accusations portées contre la directrice de TRACKS, car cela semble directement motivé par leur travail légitime et pacifique en faveur des droits humains.
Front Line Defenders exhorte les autorités de la République du Soudan à:
1. Restituer immédiatement les passeports des employés, formateurs, bénévoles de TRACKS, ainsi que ceux des visiteurs présents dans le centre, et de s'abstenir de tout acte de harcèlement futur contre l'organisation;
2. Abandonner immédiatement toutes les charges qui pèsent contre la directrice de TRACKS;
3. Garantir qu’en toutes circonstances, tous-tes les défenseur-ses des droits humains en République du Soudan puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles.