Antécédents de l'affaire: Raúl Mandela
En février 2016, Raúl Mandela a obtenu asile au Brésil, après plusieurs agressions physiques et après avoir été pris pour cible par la police au Angola
Le 15 septembre 2015, le défenseur des droits humains Raul Mandela a été brutalement passé à tabac par la police, alors qu'il organisait et participait à une manifestation pacifique. Les manifestants appelaient à la libération de 15 défenseurs des droits humains arrêtés en juin, et manifestaient contre la condamnation du défenseur José Marcos Mavungo à six ans de prison.
Raul Mandela est membre du Conselho Nacional dos Activistas de Angola (conseil national des militants angolais). C'est un militant très connu qui a organisé plusieurs manifestations contre les violations des droits humains en Angola. Il est aussi l'un des principaux défenseurs de la liberté d'expression et du droit d'organiser des manifestations publiques en Angola.
Le 15 septembre 2015, le défenseur des droits humains Raul Mandela a été brutalement passé à tabac par la police, alors qu'il organisait et participait à une manifestation pacifique. Les manifestants appelaient à la libération de 15 défenseurs des droits humains arrêtés en juin, et manifestaient contre la condamnation du défenseur José Marcos Mavungo à six ans de prison.
Le 15 septembre 2015, un groupe de 15 militants s'est rassemblé à Largo da Maianga, à Luanda, pour une marche jusqu'au parquet général et manifester contre la condamnation du défenseur des droits humains José Marcos Mavungo à six ans de prison pour rébellion et incitation à la violence. La manifestation appelait également à la libération de 15 militants, arrêtés le 20 juin 2015 pour rébellion et préparation d'un coup d'État pour renverser le président José Eduardo dos Santos.
Pendant la manifestation, le commandant de la police nationale de l'unité d'Ilha de Luanda, M. João Kiala, aurait ordonné l'attaque de Raul Mandela. Le défenseur a perdu connaissance et a été soigné à cause de cette attaque. Il a été violemment passé à tabac par la police puis conduit à l'hôpital Maria Pia, où il a été soigné pour une blessure à la tête. Le défenseur souffre aussi de plusieurs blessures au corps et il souffre de douleurs internes aiguës.
Le défenseur pense que cet acte de violence à son encontre est lié à son militantisme en Angola et, en particulier, à un débat organisé par Despertar Radio, à laquelle il a participé avec son collègue défenseur des droits humains Rafael Marques de Morais le 12 septembre 2015. Pendant le débat, il avait sévèrement critiqué les forces de police et les autorités angolaises.
Le 27 mai 2013, au moins neuf défenseurs des droits humains ont été arrêtés, dont messieurs Manuel Nito Alves, Albano Bingo, Nicola, Domingos Cipriano « Aristocrata », Adolfo Miguel Campos André, Graciano, Ferbern, Emiliano Catumbela « Ticreme », et Raul Lino « Mandela », alors qu’ils participaient à une veillée à Largo da Independência à Luanda, pour marquer le premier anniversaire de la disparition des défenseurs des droits humains António Alves Kamulingue et Isaías Cassule.
Huit défenseurs ont été libérés mais Emílio Catumbela est toujours détenu; il n’a pas accès à son avocat et devait comparaître au tribunal dans la matinée du 29 mai 2013. Raul Lindo « Mandela » aurait été passé à tabac par des policiers après son arrestation et a été retrouvé inconscient et grièvement blessé.
Les neuf défenseurs des droits humains sont membres du groupe Movimento Revolucionário (mouvement révolutionnaire), qui plaide pacifiquement pour les droits humains, la démocratie et la responsabilité des dirigeants en Angola.
Le groupe avait déjà appelé à un rassemblement pacifique pour protester contre l’absence de réponse du gouvernement vis-à-vis de la disparition d’António Alves Kamulingue et Isaías Cassule, vus pour la dernière fois le 29 mai 2012, deux jours après un rassemblement qu’ils avaient organisé le 27 mai 2012 à Luanda. La Haute-Commissaire aux droits de l’Homme Navi Pillay a soulevé cette affaire auprès des autorités en avril 2013, lors d’une visite de trois jours en Angola.
Le 27 mai 2013 vers 16h, les manifestants ont commencé à se regrouper et ils ont dû faire face à une forte présence policière, dont des hélicoptères. Pendant la veillée, Manuel Nito Alves, Albano Bingo et Nicola ont été arrêtés par des officiers de la police nationale et détenus plusieurs heures avant d’être libérés sans charge. Domingos Cipriano « Aristocrata » a été retenu par les policiers mais a été libéré peu après.
Vers 20h, Adolfo Miguel Campos André, Graciano et Ferber ont été arrêtés près de la place du 1er mai et détenus pendant environ trois heures. Les trois défenseurs ont été retenus dans un véhicule de police et conduits en banlieue de Luanda. Les policiers ont voulu libérer les défenseurs dans une zone éloignée, mais ces derniers ont refusé d’être laissés là-bas et les policiers les ont reconduits dans la ville avant de les libérer sans charges.
Emílio Catumbela « Ticreme » a été arrêté par des policiers pendant la veillée, conduit à la 3e unité de police de Vila Alice puis transféré au directorat provincial d’investigation criminelle de Luanda, où il est toujours détenu. Le défenseur n’est pas autorisé à voir un avocat et est accusé d’avoir jeté des pierres sur des policiers, mais des témoins démentent un tel geste.
Son avocat a été informé qu’Emiliano Catumbela devait comparaître devant un juge et le procureur le 29 mai 2013. Le parquet a renvoyé cette affaire devant la police car le défenseur n’était pas présent. La police affirme qu’il est introuvable dans les cellules.
Raul Lindo, connu sous le nom de Mandela, aurait été arrêté par des policiers vers 21h et a été retrouvé inconscient entre 22h et 23h, sur le bord d’une route à 5 km de la sortie de Luanda. Il a été immédiatement conduit dans une clinique privée à Luanda. Cependant, plusieurs cliniques privées ont refusé de le soigner par peur de représailles du gouvernement.
Le 28 mai 2013, le défenseur a été admis à l’hôpital Geral do Capalanga et actuellement, il se remet de ses blessures chez lui.
La police nationale a publié un communiqué de presse affirmant qu’il «était nécessaire d’arrêter ces personnes pour les libérer dans différentes zones» car elles jetaient des pierres et des objets sur les policiers.
Front Line Defenders est préoccupée par l’arrestation des défenseurs des droits humains susmentionnés et par les violences dont ils ont été victimes lors de la dispersion de la veillée pacifique. Front Line Defenders pense que ces actions sont uniquement motivées par leurs exercice légitime de leur droit à la liberté de réunion et d’expression.