Acharnement judiciaire et interdiction de voyager contre Malek Adly
Le 2 novembre, les autorités égyptiennes ont placé M. Malek Adly sous le coup d'une interdiction de voyager à l'aéroport international du Caire, pour l'empêcher d'embarquer à bord d'un vol pour Paris. Le 25 août 2016, Malek Adly avait été libéré après 114 jours de détention dans la prison Torah.
Malek Adly est un éminent avocat en droits humains, directeur de Lawyers Network au sein de l'Egyptian Centre for Economic and Social Rights (ECESR), qui promeut et mobilise les mouvements sociaux pour sensibiliser à la culture des droits humains. Il est l'un des fondateurs du Front de défense des manifestants égyptiens, un groupe composé de 34 organisations de défense des droits humains et de plusieurs avocats qui documentent les pratiques illégales perpétrées par les forces de police contre les manifestants pacifiques.
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- À propos de
- 6 Novembre 2016 : Malek Adly sous le coup d'une interdiction de voyager
- 29 Août 2016 : La cour ordonne la libération de Malek Adly, mais le procureur fait appel de la décision.
- 20 Mai 2016 : Intensification de l'acharnement judiciaire contre les défenseur-ses des droits humains
- 6 Mai 2016 : Arrestation et détention du défenseur des droits humains Malek Adly
- 23 Avril 2016 : Mandat d'arrêt lancé contre Malek Adly
- 5 Mai 2015 : Malek Adly summoned for protesting against torture
Le 2 novembre, les autorités égyptiennes ont placé M. Malek Adly sous le coup d'une interdiction de voyager à l'aéroport international du Caire, pour l'empêcher d'embarquer à bord d'un vol pour Paris.
Un officier de l'immigration de l'aéroport a aposé un tampon de sortie sur le passeport du défenseur. Cependant, après que le tampon a été aposé, un membre de la sécurité nationale égyptienne l'a interrogé sur l'objectif de son voyage, puis a annulé le tampon de sortie et l'a informé qu'il est sous le coup d'une interdiction de voyager. Aucune explication n'a été donnée quant à cette interdiction de voyager.
Le 25 août 2016, Malek Adly avait été remis en liberté après 114 jours de détention dans la prison Torah, à propos d'un appel à manifester le 25 avril 2016. Bien que les accusations soient toujours en suspens, sa libération ne faisait l'objet d'aucunes restrictions sur les voyages ni d'aucune autre condition. Cet appel à manifester condamnait la récente décision du gouvernement égyptien de céder la souveraineté de deux iles de la Mer Rouge sous administration égyptienne, à l'Arabie Saoudite, mais également les exactions et les crimes perpétrés par les forces de sécurité. L'avocat en droits humains est victime d'acharnement judiciaire et d'agressions physiques de la part des autorités égyptiennes depuis début mars 2015, lorsque lui et environ 100 autres avocats ont participé à une manifestation contre la torture au Caire.
Les interdictions de voyager sont une pratique commune lancée dans le cadre de la répression contre les défenseur-ses des droits humains en Égypte depuis un an.. Les autorités égyptiennes ont accentué la pression sur les défenseur-ses des droits humains et les journalistes par le biais de détentions arbitraires, d'interdictions de voyager et du gel des comptes bancaires personnels ou des organisations des défenseur-ses.
Front Line Defenders condamne l'interdiction de voyager imposée contre Malek Adly, car il semble que cela soit un acte de représailles contre son travail légitime et pacifique en faveur des droits humains.
Front Line Defenders exhorte les autorités égyptiennes à:
1. Annuler immédiatement et sans condition l'interdiction de voyager prononcée contre Malek Adly et tous les autres défenseur-ses des droits humains en Égypte, car Front Line Defenders pense qu'ils sont pris pour cible uniquement à cause de leur travail légitime et pacifique en faveur des droits humains;
2. Garantir qu’en toutes circonstances, tous-tes les défenseur-ses des droits humains en Égypte puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles.
Le 25 août 2016, un tribunal égyptien a ordonné la libération du défenseur des droits humains et avocat Malek Adly. Cependant, le procureur a fait appel et le défenseur restera en prison jusqu'à ce que la cour examine l'appel. Selon l'avocat de Malek, le verdict sera rendu le 27 août.
Malek Adly est détenu à l'isolement depuis plus de 100 jours. Il a été arrêté au Caire le 5 mai 2016 et accusé d'avoir tenté de renverser le régime. Il aurait été maltraité et frappé en prison, et n'a pas été autorisé à voir sa famille ni son avocat, ce qui est son droit.
Les accusations portées contre lui sont liées à ses protestations contre la décision du gouvernement de céder la souveraineté de deux iles de la Mer Rouge au profit de l'Arabie Saoudite. Avec d'autres avocats, il a porté l'affaire devant la justice, affirmant que les iles ont toujours appartenu à l'Égypte.
Front Line Defenders réitère ses profondes préoccupations concernant la répression menée par le gouvernement égyptien contre les défenseur-ses des droits humains et appelle les autorités à libérer immédiatement Malek Adly.
Entre avril et mai 2016, un nombre important d'arrestations arbitraires, de détentions abusives, de perquisitions illégales, de disparitions forcées, de violences et de procès inéquitables ciblant la société civile et les défenseur-ses des droits humains ont été recencées en Égypte. Avec plus de 300 arrestations au Caire, à Alexandrie et dans d'autres gouvernorats, la répression et les violations des droits humains perpétrées par les autorités ont atteint un niveau sans précédent. Ces arrestations ont été déclenchées par un appel à manifester lancé par les acteurs de société civile le 25 avril 2016 contre les exactions et les crimes commis par les forces, de sécurité, les politiques du régime au pouvoir et la récente décision du gouvernement de céder la souveraineté de deux iles de la Mer Rouge à l'Arabie Saoudite. Suite à cela, le 14 mai 2016, des tribunaux égyptiens ont condamné, en un seul jour, 152 militants pro-démocratie à des peines pouvant atteindre 5 ans de prison.
Les défenseur-ses des droits humains, dont Negad El Borai, Mohamed Nagui, Sanaa Seif, Malek Adly et Haytham Mohamadeen, sont les cibles directes des forces de sécurité et ont été accusés dans le cadre de différentes affaires d'avoir" insulté un fonctionnaire, délibérément propagé de fausses informations dans le but de troubler l'ordre public ou l'intérêt public, appelé à manifester pour renverser le régime et participé à une manifestation illégale".
Lors de son arrestation le 5 mai 2016 dans le district de Maadi au Caire, il a été accusé d'avoir tenté de renverser le régime et transféré dans la prison Tora, où il est toujours détenu. Une session d'interrogatoire prévue le 18 mai a été reportée au 1er juin. Il aurait été maltraité et frappé en prison, et n'a pas été autorisé à voir sa famille ni son avocat, ce qui est son droit. Sa famille lui a apporté de la nourriture, des vêtements et des médicaments, car cela ne lui avait pas été donné en prison, mais il n'a pas été autorisé à les avoir. Sa santé se détériorerait rapidement.
Front Line Defenders réitère ses profondes préoccupations concernant la répression lancée par le gouvernement égyptien contre les défenseur-ses des droits humains et concernant la criminalisation de la société civile, et appelle à la fin immédiate des persécutions contre les défenseur-ses des droits humains.
Le 5 mai 2016, l'avocat et défenseur des droits humains égyptien Malek Adly a été arrêté dans le district de Maadi au Caire par les forces de sécurité, avant d'être conduit au poste de police de Shubra al-Kheima dans le nord de la ville. Il a comparu devant le procureur public de Shubra al-Kheima suite à un mandat d'arrêt lancé contre lui le 23 avril 2016.
Malek Adly est un avocat en droits humains renommé; il est directeur du réseau d'avocats au sein de l'Egyptian Centre for Economic and Social Rights (ECESR). Il a fondé le Front de défense des manifestants en Égypte, un groupe composé de trente quatre organisations de défense des droits humains et de plusieurs avocats, qui répertorient les pratiques illégales perpétrées par les forces de police contre les manifestants pacifiques, et qui aide les manifestants et les prisonniers, notamment les victimes de torture et de disparitions forcées.
Le 5 mai 2016, Malek Adly a été interrogé par le procureur en chef, l'avocat général et le procureur assigné à l'affaire. Après l'interrogatoire qui s'est déroulé la nuit, de 3h à 7 heures du matin, le procureur a ordonné la détention de Malek Adly pour quinze jours, le temps de l'enquête. Il est accusé entre-autres d'avoir tenté de renverser le régime au pouvoir, d'affiliation à une organisation interdite et de diffusion de fausses informations; il a démenti toutes ces accusations pendant l'interrogatoire. Le mandant d'arrêt a été lancé contre lui le 23 avril 2016, en lien avec un appel à manifester le 25 avril 2015 pour condamner la récente décision du gouvernement de céder la souveraineté de deux iles de la Mer Rouge sous administration égyptienne, à l'Arabie Saoudite, mais également contre les politiques du président Al-Sissi, contre les violations des droits humains et contre les crimes perpétrés par les forces de sécurité égyptiennes. La répression continue et les nombreuses arrestations de défenseur-ses des droits humains en Égypte ont augmenté depuis cet appel à manifester.
Le défenseur des droits humains et journaliste Amr Badr a lui aussi été arrêté en lien avec l'appel à manifester du 25 avril 2016. Le défenseur a été arrêté lorsque les forces de sécurité ont fait irruption au siège du syndicat des journalistes le 1er mai 2016, suite à un mandat lancé contre lui le 23 avril 2016. Amr Badr est sous le coup de plusieurs accusations, notamment "appel à manifester pour renverser le régime, distribution de tracts pour manifester, affiliation à une organisation interdite et promotion de fausses informations".
Front Line Defenders condamne fermement l'arrestation de Malek Adly et Amr Badr, ainsi que la criminalisation de la société civile en Égypte et appelle les autorités à cesser immédiatement de persécuter les défenseur-ses des droits humains; tout en rappelant le rôle essentiel de leur travail pour le développement d'une société plus juste et égalitaire.
Le 23 avril 2016, dans le cadre de représailles contre des manifestants pacifiques et des défenseur-ses des droits humains en Égypte, les autorités ont lancé un mandat d'arrêt contre le DDH Malek Adly. La police a arrêté des douzaines de personnes dans un contexte d'appel à manifester le 25 avril.
Durant la semaine précédente, plus de 50 personnes ont été arrêtées au Caire lors de perquisitions menées par la police, et au moins 45 autres personnes ont été arrêtées dans d'autres gouvernorats. Le parquet du sud du Caire a également convoqué la défenseuse des droits humains Sana Seif, la sœur du blogueur emprisonné Alaa Abdel-Fattah, pour avoir appelé à manifester dans le but de "renverser le régime" et pour avoir distribué des tracts pour la manifestation du 25 avril.
Egyptian authorities summoned human rights defender Malek Adly and five other lawyers for interrogation on 29 April 2015, following an anti-torture protest in Cairo in early March 2015.
The summons' against Adly and his colleagues are in connection with a peaceful protest staged by over 100 lawyers outside the Office of the General Prosecutor in central Cairo on 1 March 2015. Protestors denounced the torture of lawyer Karim Hamdy, who died after suffering "blows to several parts of his body with a blunt object"in North Cairo's Matareya police station in February, Hisham Abdel Hamid in an interview with the AFP. Later that month, Egypt's prosecution service ordered the arrest of two policemen accused of torturing and beating Hamdy to death.
In July 2014, Al Jazeera reported that cases of torture inside Egyptian prisons have “reportedly increased since a security crackdown began on supporters of former President Mohamed Morsi and other dissidents.” According to a report released last week by The El-Nadeem Centre for Rehabilitation of Victims of Violence, the organization documented“hundreds” of torture cases inside prisons in April 2015 alone.
Following Hamdy's murder, the Egyptian General Prosecutor implemented a ban on media coverage of the investigation into the death. During the protest on 1 March, Adly and other lawyers submitted a petition to General Prosecutor to lift the media ban and urged him to allow human rights lawyers to monitor the investigation.
On 29 April, the Cairo Appeal Prosecutor summoned the six lawyers on the grounds of 'taking part in an illegal demonstration' and 'insulting state institutions'. Adly and his colleagues abstained from attending the first interrogation session, scheduled for 3 May 2015, at the request of the Bar Association. The Cairo Appeal Prosecutor postponed the interrogation to 16 May 2015.