Antécédents de l'affaire: Khurram Zaki
Dans la soirée du 7 mai 2016, deux inconnus ont abattu Khurram Zaki, devant un hôtel à Karachi dans le sud du pays. Dans les semaines précédant son assassinat, il y a eu des campagnes en ligne contre Khurram Zaki et LUBP. Le fait que le défenseur des droits humains commençait à atteindre une audience de plus en plus large malgré les divisions ethniques, sectaires et religieuses au Pakistan a provoqué l'opposition de groupes extrémistes dont il avait dénoncé la haine et la violence.
Khurram Zaki était défenseur des droits humains, journaliste et éditeur de Let Us Build Pakistan (LUBP), un portail d'information en ligne créé pour promouvoir un Pakistan démocratique, et pour soutenir la liberté de religion. Khurram Zaki militait pour le droit des minorités religieuses et pour la paix entre les groupes religieux au Pakistan, notamment sur les réseaux sociaux, où il faisait campagne contre la violence sectaire.
Dans la soirée du 7 mai 2016, deux inconnus armés ont assassiné l'éminent journaliste et défenseur des droits humains M. Khurram Zaki. Ils l'ont abattu devant son hôtel à Karachi, dans le sud du pays.
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Le meurtre de Khurram Zaki a eu lieu à une période où il parlait ouvertement sur les réseaux sociaux de l'élection d'un maire d'origine pakistanaise à Londres. Sur son compte Facebook, le défenseur demandait "pourrions-nous un jour au Pakistan élire un premier ministre ahmadi ou hindou ou chrétien?"
En outre, en janvier 2016, le défenseur des droits humains avait porté plainte contre le religieux de la Lal Masjid (Mosquée rouge) radicale, Maulana Abdul Aziz, à Islamabad. La plainte avait été rejetée. Elle faisait référence à un message audio partagé sur les réseaux sociaux, dans lequel le religieux semblait inciter à la haine sectaire et à la violence contre la minorité Chiite en les accusant de mener une campagne de la société civile contre lui et la Mosquée rouge. En décembre 2015, Khurram Zaki avait pris la tête d'une manifestation demandant l'arrestation de Maulana Abdul Aziz ainsi que son accusation pour appel à la haine, car il aurait justifié des attaques telles que le massacre perpétré dans une école à Peshawar en 2014.
Dans les semaines précédent son assassinat, il y a eu des campagnes en ligne contre Khurram Zaki et LUBP. Le fait que le défenseur des droits humains commençait à atteindre une audience de plus en plus large malgré les divisions ethniques, sectaires et religieuses au Pakistan a provoqué l'opposition de groupes extrémistes dont il avait dénoncé la haine et la violence.
L'assassinat de Khurram Zaki a été perpétré dans un contexte où les défenseur-ses des droits humains pakistanais sont de plus en plus souvent pris pour cibles. Le 25 avril 2016 marquait le premier anniversaire du meurtre de Mme Sabeen Mahmud, tuée l'année dernière à Karachi alors qu'elle se rendait à une conférence qu'elle avait organisée sur les violations des droits humains au Baloutchistan, notamment les disparitions forcées. Le 7 mai 2016 marquait les deux ans de l'assassinat de l'avocat en droits humains M. Rachid Rehman à Multan.
Front Line Defenders exhorte les autorités pakistanaises à:
1. Condamner fermement l'assassinat du défenseur des droits humains Khurram Zaki;
2. Ouvrir immédiatement une enquête approfondie et impartiale sur l'assassinat du défenseur des droits humains Khurram Zaki, dans le but de publier les conclusions et de traduire les responsables en justice conformément aux normes internationales;
3. Garantir qu’en toutes circonstances, tous-tes les défenseur-ses des droits humains au Pakistan, puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles.
