Détention de Kamal Eddin Fekhar
Le 6 juillet 2017, la cour pénale de Médéa a condamné le défenseur des droits humains Kamal Eddin Fekhar à une peine combinée de deux ans de prison, ce qui représente les peines maximales pour les trois accusations dont il fait l'objet. La peine du Dr Kamal s'est achevée le 16 juillet 2017; le défenseur était emprisonné depuis le 16 juillet 2015.
Le 24 mai 2017, Kamal Eddin Fekhar a été condamné à cinq ans de prison, dont 18 mois fermes. Le 29 mai, le défenseur a été condamné à cinq ans de prison, dont deux ans fermes. En outre, une précédente peine a été prononcée en octobre 2015, après un appel contre le verdict.
Kamal Eddin Fekhar est le fondateur de Tifawt, une fondation qui œuvre pour protéger et promouvoir les droits du peuple berbère. Il était membre de la Ligue Algérienne pour la Défense des Droits de l'Homme – LADDH.
L'état de santé de M. Kamal Eddine Fekhar s'est gravement dégradé depuis le début de sa grève de la faim visant à contester la nature arbitraire de son arrestation du 9 juillet 2015 et son actuelle détention. Le 19 janvier 2017, ce défenseur des droits humains est entré dans son 17e jour sans nourriture dans la prison Al-Mani’a de la province de Ghardaïa, en Algérie.
Kamal Eddine Fekhar est le fondateur de Tifawt, une fondation qui œuvre pour protéger et promouvoir les droits du peuple berbère. Il a été membre de la Ligue Algérienne pour la défense des droits de l’Homme (LADDH).
Selon Saleh Dabbouz, président de la LADDH, qui a rencontré Kamal Eddine Fekhar en prison le 12 janvier 2017, le défenseur des droits humains est en mauvaise santé. Il souffre de douleurs à la poitrine et vomit fréquemment, parfois avec des traces de sang. Le défenseur des droits humains s'est plaint de ne pas avoir accès à une prise en charge médicale satisfaisante. L'unité dans laquelle il a été placé, censée être la clinique de la prison Al-Mani’a de la province de Ghardaïa, n'est pas suffisamment équipée pour traiter convenablement les patients ; le chauffage, l'eau chaude et un appareil de surveillance cardiaque en bon état de marche font défaut. En geste de solidarité face à la gravité de ses problèmes de santé, onze autres détenus ont rejoint Kamal Eddine Fekhar dans son refus de s'alimenter.
Il s'agit de la cinquième grève de la faim menée par Kamal Eddine Fekhar depuis sa mise en détention pour enquête le 9 juillet 2015. Ces actions visent à protester contre sa détention arbitraire et la détention continue de défenseurs et défenseuses des droits humains en Algérie pour des chefs d'accusations factices. Kamal Eddine Fekhar n'a même pas encore été condamné : il est incarcéré en raison de 18 chefs d'accusations montés de toute pièce, dont certains sont passibles de la peine de mort. Il s'agit, entre autres, d'incitation à la haine, d'incitation à la violence lors de rassemblements pacifiques et armés, d'incendie criminel, de tentative de meurtre, d'atteintes à l'unité et à la sécurité nationales. Le système judiciaire algérien a jusqu'ici été incapable de prononcer une condamnation, après un an et demi d'incarcération, en l'absence de preuves l'accablant pour quelque chef que ce soit. Par ailleurs, le conseiller juridique de Kamal Eddine Fekhar est victime d'acharnement judiciaire, les autorités algériennes l'ayant placé sous contrôle judiciaire depuis le 13 juillet 2016.
Le défenseur des droits humains proteste également contre le refus des autorités judiciaires du pays d'examiner nombre des plaintes qu'il a déposées pour tortures et mauvais traitements. Kamal Eddine Fekhar affirme avoir été maltraité et torturé à la suite de ses précédentes grèves de la faim, notamment avoir été placé en isolement, sans couverture ni matelas.
Front Line Defenders s'inquiète de la dégradation de l'état de santé de Kamal Eddine Fekhar et des conditions dans lesquelles il est détenu et condamne fermement cette détention arbitraire, celle-ci semblant motivée uniquement par son action légitime et pacifique de divulgation de violations des droits humains.
Le 15 novembre 2016, Kamal Fekhar a entamé une grève de la faim dans la prison de Menia, pour protester contre sa détention arbitraire par les autorités algériennes. Kamal Fekhar réclame aussi sa libération en se basant sur des preuves de son innocence. Le défenseur aurait été maltraité et torturé après avoir entamé une grève de la faim - il aurait aussi été placé à l'isolement sans couverture ni matelas pour dormir.
Le 15 juillet 2015, le défenseur des droits humains M. Kamal Eddine Fekhar, arrêté par les autorités depuis le 9 juillet 2015, a été interrogé par un juge d'investigation de la ville de Ghardaïa. Pendant l'interrogatoire, le défenseur et 24 autres personnes arrêtées avec lui, ont été accusés de complot visant à créer une organisation "nuisible".
Les 25 défenseurs des droits humains et militants ont été arrêtés par la police algérienne alors qu'ils priaient dans une mosquée à Ghardaïa et placés en détention au poste de police de la ville. Le 16 juillet 2015, ils ont été transférés dans la prison Al-Manee'a, où ils sont toujours détenus. Kamal Eddine Fekhar a entamé une grève de la faim le 15 juillet 2015, le jour où son interrogatoire a commencé, pour protester contre sa détention et les charges portées contre lui.
Kamal Eddine Fekhar est la cible des autorités depuis de nombreuses années, à cause de son travail pour la défense des droits humains. Le 27 mars 2013, il avait été arrêté lors d'une manifestation contre l'Aïd Zarbeya, une fête annuelle introduite par les autorités locales à Ghardaïa il y a plusieurs années. La manifestation était contre la somme d'argent utilisée pour la fête et contre la façon dont la fête promeut la corruption et représente un moyen de nier les problèmes de la société. Il avait été accusé d'avoir détruit le drapeau algérien et condamné à un an de prison en 2014. Il avait fait appel de ce verdict et attend l'audience en appel fixée au mois d'octobre 2015.
Le défenseur avait aussi été arrêté à Ghardaïa en 2009 et accusé d'avoir brulé une voiture de police, en vertu des déclarations soi-disant faites par un citoyen qui avait ensuite déclaré n'avoir jamais porté de telles accusations. En 2005, Kamal Eddine Fekhar avait été arrêté dans la ville de Galma, à un poste de contrôle, et accusé de posséder des CD "nuisibles" à l'unité nationale, en particulier des photos de manifestations. La police l'avait détenu pendant trois jours.
Sa première arrestation avait eu lieu le 13 octobre 2004, lors d'une manifestation à Ghardaïa contre les problèmes sociaux de la ville. Il avait été accusé d'avoir appelé à manifester sans autorisation, et d'avoir menacé l'unité et la sécurité nationale. Il avait été détenu pendant six mois dans la prison de Ghardaïa, et avait été passé à tabac et agressé.