Antécédents de l'affaire: Ephraim Mutombeni
Le 21 juin 2016, le défenseur des droits humains M. Ephraim Mutombeni a été harcelé et menacé par les forces de sécurité de l'État après avoir témoigné dans le cadre d'une affaire devant le tribunal de Masvingo.
Le 23 septembre 2015, trois membres du Masvingo Residents Trust - MRT (fondation des habitants de Masvingo), Messieurs Prosper Tirigingi, Ephraim Mutombeni et Mme Elizabeth Manavira ont comparu devant le tribunal provincial de Masvingo pour la première audience de leur procès. Ils sont accusés de dégâts malveillants de biens et de rassemblement public visant à promouvoir la violence. Le procès s'est poursuivi le 1er octobre 2015, et la cour a rendu son verdict.
Ephraim Mutombeni est président du Masvingo Residents Trust - MRT (fondation des habitants de Masvingo), une organisation de défense des droits humains qui milite pour la responsabilité publique et la mise en œuvre de services adéquats dans la province de Masvingo dans le sud-est du Zimbabwe.
Le 21 juin 2016, le défenseur des droits humains M. Ephraim Mutombeni a été harcelé et menacé par les forces de sécurité de l'État après avoir témoigné dans le cadre d'une affaire devant le tribunal de Masvingo.
Ephraim Mutombeni est président du Masvingo Residents Trust (MRT). Le MRT est une organisation de défense des droits humains qui milite pour la responsabilité et la mise en œuvre de services publics adéquats dans la province de Masvingo dans le sud-est du Zimbabwe. Il surveille le travail du gouvernement dans la province de Masvingo en matière de droits humains, afin de garantir une application juste des projets municipaux et une bonne utilisation des fonds. En outre, l'organisation plaide contre les pratiques corrompues du gouvernement à Masvingo et œuvre en faveur de la démocratie par le biais de la promotion de services municipaux transparents et efficaces. Le 18 juin 2016, le MRT a envoyé une pétition au ministre d'État et des affaires provinciales, Shuvai Mahofa, pour lui demander de faire preuve de responsabilité et de bonne gouvernance dans la province de Masvingo.
Le 21 juin 2016, Ephraim Mutombeni a comparu devant la cour comme témoin. Devant la salle d'audience, les agents de sécurité de l'État l'ont menacé et lui ont demandé de se rendre au bureau des enquêtes du poste de police central de Masvingo avant la fin de la journée, pour parler de la pétition du 18 juin et de la marche organisée par le MRT. La veille, le 20 juin, les forces de sécurité se sont rendues dans les bureaux du MRT et ont demandé à voir Ephraim Mutombeni. Le défenseur n'était pas dans son bureau, qu'il évitait en raison du harcèlement dont il est victime ainsi que des menaces proférées par les forces de sécurité.
Le 18 juin 2016, Ephraim Mutombeni a participé à l'organisation d'une marche au Congrès des syndicats du Zimbabwe (ZTCU) pour demander des comptes aux gouvernements local et national notammennt à propos de l'absence de services médicaux, de la dégradation de l'infrastructure de l'éducation et des conditions d'enseignement dans la province de Masvingo ainsi que de la corruption et du manque de bonne gouvernance au sein du conseil de la ville de Masvingo. La marche était prévue le matin même et avant qu'elle ne commence, la police locale a conduit Ephraim Mutombeni et d'autres coordinateurs de la manifestation au poste. Après avoir interrogé les coordinateurs pendant plus d'une heure, les forces de sécurité ont arrêté la manifestation et ont dispersé les manifestants.
La veille, le 17 juin 2016, le défenseur a reçu plusieurs appels menaçant de la part de membres des forces de sécurité qui lui demandaient des informations à propos de la marche, y compris les noms des participants et des organisations impliquées. Le 16 juin, ils ont téléphoné pour avertir Ephraim Mutombeni afin qu'il annule l'évènement sinon il risquait d'y avoir un "accident grave". Plus tard le même jour, trois hommes et une femme se sont présentés chez le défenseur et ont demandé à le voir. Ephraim Mutombeni s'est caché à l'intérieur de sa maison, pendant qu'un frère plus âgé leur a dit qu'il n'était pas présent et qu'il ne savait pas quand il rentrerait.
Front Line Defenders fait part de ses inquiétudes pour l'intégrité physique et psychologique du défenseur des droits humains Ephraim Mutombeni compte tenu du harcèlement et des menaces dont il est victime pour avoir participé à l'organisation d'une marche appelant à la bonne gouvernance et à la responsabilité dans la province de Masvingo. Le harcèlement et les menaces dont le défenseur est victime font partie d'une vague d'intimidation et de répression contre les défenseur-ses des droits humains au Zimbabwe et tous ceux qui critiquent le gouvernement du président Robert Mugabe et la gestion des services publics.
Front Line Defenders exhorte les autorités du Zimbabwe à:
1. Prendre les mesures nécessaires afin de garantir l'intégrité physique et psychologique et la sécurité d'Ephraim Mutombeni;
2. Ouvrir immédiatement une enquête approfondie et impartiale sur le harcèlement et les menaces proférées contre Ephraim Mutombeni, dans le but de publier les résultats et de traduire les responsables en justice conformément aux normes internationales;
3. Cesser immédiatement de cibler Ephraim Mutombeni et tous les défenseur-ses des droits humains au Zimbabwe et garantir qu'en toutes circonstances ils puissent mener à bien leurs activités légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles, y compris l'acharnement judiciaire.
On 23 September 2015 three members of the Masvingo Residents Trust (MRT), Messrs Prosper Tirigingi, Ephraim Mutombeni and Ms Elizabeth Manavira appeared before the Masvingo Provincial Magistrate Court for the first hearing of their trial concerning the charges of malicious damage of property and public gathering intended to promote public violence. The trial will continue on 1 October 2015, when the Court is expected to rule on the case.
On 23 September 2015 the human rights defenders were brought before the Masvingo Provincial Magistrate Court. Prosper Tirigingi, Ephraim Mutombeni and Elizabeth Manavira were arrested on 25 August 2015 following a demonstration organised by MRT to demand transparency, accountability and good governance from the Masvingo City Council. They were formally charged with malicious damage of property and public gathering intended to promote violence under the controversial Public Order and Security Act. They were released on bail on 27 August 2015.
The demonstration which they had helped to organise called for accountability in relation to development funds from Germany in 2013 estimated at 10,000 US dollars, which were received by the Masvingo City Council. The funds were to be used to improve the social-economical situation of communities in south-east Zimbabwe by supporting projects to reduce poverty and support sustainable development.
At the time of their arrest, the human rights defenders were marching peacefully from the Chitima Musika area to the Civic Centre when police officials intercepted them. They were taken to the Masvingo Central Police station where they were held for two nights.