Agressions de deux membres de COPINH

Front Line Defenders est vivement préoccupée par les attaques, menaces et intimidations continues perpétrées contre les membres de COPINH et ceux qui les soutiennent, qui se sont intensifiées depuis le meurtre de Berta Cáceres dans la nuit du 2 mars 2016.

Le 25 octobre 2016, les services d'immigration de l'aéroport de Tegucigalpa ont empêché l'observateur international Luis Díaz de Terán López, qui accompagnait COPINH depuis deux ans, d'entrer au Honduras et l'ont expulsé.

Selon certaines sources, les autorités honduriennes ont détenu Luis Díaz à l'aéroport pendant 8 heures avant de le forcer à prendre un premier vol à destination du Salvador puis un autre pour la Colombie. Ses papiers et ses bagages ont été saisis et lui ont été restitués seulement à son arrivée à Bogotá. Lorsque Luis a récupéré ses effets personnels, il s'est rendu compte que les autorités avaient pris son disque dur et son appareil photo numérique.

Les agents de sécurité ont déclaré que l'observateur international, qui est un ressortissant espagnol, a été expulsé à cause de problèmes relatifs à son statut d'immigré. Cependant, alors qu'il attendait pour embarquer à bord du vol vers la Colombie, les agents de sécurité ont dit à Luis Díaz qu'ils l'expulsaient parce qu'il "ternit la réputation du Honduras en parlant dans les médias internationaux".

Ce n'est pas la première fois qu'un observateur international est pris pour cible au Honduras. Peu après l'assassinat de Berta, le 15 avril 2016, lors d'une marche de clôture d'une rencontre internationale de trois jours organisée pour commémorer la vie et le travail de Berta Cáceres, des manifestants ont été violemment agressés. Front Line Defenders a également participé à cet évènement aux côtés de nombreuses autres organisations internationales. Un mois plus tard, le 13 mai 2016, Giulia Fellin a été la cible d'une campagne de diffamation sur les réseaux sociaux. Un compte anonyme sur YouTube intitulé "Nos Queda Claro" (C'est clair pour nous) a posté une vidéo qui appelait à l'expulsion de Mme Fellin, l'accusant injustement d'incitation à la violence. Suite à cette campagne de diffamation, Giulia a décidé de quitter le pays plus tôt au lieu de prendre le risque de violence à son encontre ou à l'encontre d'autres membres de COPINH.

Le 20 octobre 2016, la police anti-émeute a attaqué un groupe de personnes qui participait à une marche pacifique organisée par COPINH et soutenue par l'OFRANEH et d'autres organisations à Tegucigalpa, “Marcha de la Resistencia por la Tierra, los Ríos y la Vida” (Marche de la résistance pour la terre, les rivières et la vie).

Lorsque les manifestants sont arrivés devant le ministère public et s'apprêtaient à tenir la cérémonie, la police anti-émeute a commencé à leur jeter des pierres et à les attaquer avec du gaz lacrymogène et des canons à eau. Selon COPINH, les personnes agressées étaient principalement des femmes non armées et des enfants. Plusieurs personnes ont été grièvement blessées.

Après l'attaque, Bertha Zúñiga Cáceres, la fille de Berta, a écrit sur sa page Facebook:

"Cela nous a pris des heures avant de pouvoir trouver nos amis et collègues qui se sont enfuis après l'attaque, et pour aider ceux qui étaient blessés. Les enfants étaient choqués et paniqués à cause du gaz lacrymogène et de toute la violence dont ils ont été témoins. Nous sommes outrés par l'usage excessif de la force par la police pendant une action pacifique. Ils n'ont entamé aucun dialogue avec nous, et ils n'avaient que faire des enfants et des personnes âgées qui étaient là".

Ils continuent à nous tuer et à nous stigmatiser mais nous continuerons à défendre notre droit à manifester et à parler ouvertement.

Il y a seulement 10 jours, dans la soirée du 10 octobre 2016, le coordinateur général de COPINH, M. Tomás Gómez Membreño, rentrait chez lui en voiture depuis les bureaux de l'organisation à La Esperanza, Intibucá, lorsque des hommes armés ont ouvert le feu contre son véhicule. Dans une autre attaque le même jour, le leader local de COPINH Alexander García Sorto a été réveillé par des coups de feu tirés à travers la porte et la fenêtre de sa maison à Llano Grande, dans le département de Colomoncagua. Les deux défenseurs des droits humains ont survécu à ces tentatives d'assassinat.

Ivi Oliveira, Coordinatrice de protection à Front Line Defenders pour la région Amériques, a déclaré: "Suite au tollé international provoqué par les assassinats de Berta Caceres, Nelson Garcia et Lesbia Urquia, nous espérions que le gouvernement du Honduras traduise enfin les coupables de ces violences en justice. Au lieu de cela, alors que le gouvernement parle beaucoup mais ne fait rien, le Honduras reste l'un des pays les plus dangereux au monde pour les défenseur-ses des droits humains, et les membres de COPINH et ceux qui les soutiennent restent les cibles de cette violence implacable".

Le gouvernement hondurien doit agir de toute urgence pour renverser cette violence et cette impunité.

En novembre, Front Line Defenders a déjà enregistré au moins 12 assassinats de défenseur-ses des droits humains dans le pays en 2016. Six suspects ont été arrêtés en lien avec le meurtre de Berta Cáceres. Cependant, les autorités n'ont pas identifié les personnes à l'origine de ce crime et l'enquête est entachée de vices de procédure. En outre, les autorités refusent de tenir la famille de Berta Cáceres informée des avancées de l'enquête.

Le 29 septembre, deux inconnus ont agressé María Luisa Ramos, magistrat de la Cour suprême de justice, alors qu'elle se déplaçait avec des documents, dont des preuves clés, liés à l'enquête. Les agresseurs ont fait sortir de force la magistrate de sa voiture et sont partis avec la voiture et les dossiers qui se trouvaient à l'intérieur.

La famille de Berta et COPINH appellent à l'ouverture d'une enquête internationale indépendante sur son assassinat, menée par la Commission interaméricaine des droits de l'Homme, car il y a de sérieux doutes quant à la capacité de la police hondurienne à enquêter, ainsi que des questions à propos des connaissances préalables du gouvernement et sa possible implication dans l'assassinat.

Front Line Defenders soutient l'appel de la famille de Berta et des membres de COPINH, et rappelle au gouvernement hondurien que toute enquête sur le meurtre de Berta doit prendre en compte son travail en faveur des droits humains, ainsi que les 33 autres menaces connues qu'elle a reçues tout en effectuant de son travail. Front Line Defenders exhorte aussi les autorités honduriennes à appliquer des mesures efficaces pour garantir l'intégrité physique et psychologique et la sécurité de la famille de Berta Cáceres et de tous les membres de COPINH.

Aujourd'hui, cela fait trois mois que Berta Cáceres, une éminente défenseuse de l'environnement hondurienne, a été assassinée chez elle à Intibucá.

Depuis son assassinat le 3 mars 2016, les membres du Consejo Cívico de Organizaciones Populares e Indígenas de Honduras - COPINH (conseil civique des organisations indigènes populaires du Honduras), l'organisation fondée par Berta en 1993, font face à de plus en plus d'actes de harcèlement, de menaces et d'attaques. De nombreux membres de COPINH ont du fuir leurs maisons à cause des risques auxquels ils doivent faire face.

Le 8 mai 2016, le coordinateur général de COPINH, Tomás Gómez Membreño, voyageait avec certains collègues pour participer à une manifestation à Tegucigalpa, la capitale. En chemin, un véhicule de l'armée conduit par des militaires a commencé à les suivre et a tenté de les faire sortir de la route. Le conducteur a réussi à contrôler le véhicule,évitant de peu un accident. Quelques semaines plus tôt, M. Gómez Membreño a entendu des coups de feu devant chez lui.

Le 6 mai 2016, un inconnu a tiré plusieurs fois sur le leader de COPINH et défenseur des droits du peuple Lenca Alexander García Sorto, devant chez lui à Llano Grande, département de Colomoncagua, alors qu'il se rendait à une réunion avec d'autres collègues. M. García a été blessé à l'épaule gauche mais il a survécu à cette tentative d'assassinat. Le tireur a été identifié; il s'agit d'Enedicto Alvarado, un ancien membre de l'armée et gardien de sécurité privée qui avait déjà menacé de tuer M. García et fait preuve d'un comportement hostile envers les membres de COPINH.

La police locale a brièvement placé M. Alvarado en détention, mais il a été remis en liberté le même jour après avoir été inculpé pour possession illégale d'arme à feu. Alvarado menace désormais de finir ce qu'il a commencé et de tuer M. García. Alexander García défend les droits du peuple Lenca et il a pris la tête de sa communauté pour lutter pacifiquement contre la construction d'un barrage hydroélectrique qui affecterait les rivières Negro et Chinacla ainsi que l'accès à l'eau de la communauté. Le projet hydroélectrique est développé par AURORA S.A., une entreprise dirigée par le mari de la vice-présidente du Parlement, Mme Gladis Aurora López.

"Cela n'a pas suffit de tuer Berta il y a plus de 80 jours, maintenant ils veulent aussi tuer les autres coordinateurs de COPINH, qui poursuivent leur travail visant à empêcher les corporations minières multinationales d'entrer sur leur territoire" a déclaré le coordinateur général de COPINH Tomás Gómez Membreño le 1er juin 2016.

Les membres de COPINH sont en danger extrême depuis que leur leader Berta Cáceres, lauréate du prix Goldmann Environmental, a été assassinée le 3 mars 2016. Mme Cáceres, militante reconnue et récompensée au niveau international, avait enduré des années d'acharnement judiciaire, de menaces et d'intimidations à cause de son travail contre la construction du projet hydroélectrique d'Agua Zarca, qui menaçait le bassin de la rivière Gualcarque considéré comme sacré par le peuple Lenca.

Le 3 mai 2016, quatre suspects ont été arrêtés pour le meurtre de Mme Cáceres Ils resteront en détention préventive le temps du procès qui a commencé le 6 mai. Les quatre suspects sont Sergio Ramón Rodríguez, responsable de l'environnement et de la communication pour DESA (l'entreprise qui met en œuvre le projet hydroélectrique Agua Zarca); le major et instructeur de la police militaire Mariano Díaz Chávez; le lieutenant retraité Douglas Bustillo et le capitaine également retraité Edilson Duarte. La famille de Berta Cáceres a publiquement fait part de ses inquiétudes concernant le manque de transparence dans le processus des poursuites et elle a appelé à la supervision internationale du procès, ce que la Commission interaméricaine des droits de l'Homme (CIDH) a proposé de faire. Le président du Honduras Juan Orlando Hernández, qui a le pouvoir discrétionnaire d'accepter ou rejeter la proposition de la Commission, n'a toujours pas donné de réponse.

Le 15 mars 2016, peu après l'assassinat de Berta Cáceres, un inconnu a abattu Nelson García, membre de COPINH, alors qu'il rentrait chez lui à Rio Lindo. Plus tôt ce jour-là, Nelson García, avait accompagné une communauté à Rio Chiquito qui avait été violemment expulsée par la police et l'armée.

Les observateurs internationaux et les militants qui collaborent avec COPINH sont également ciblés par les attaques. Le 13 mai, l'observatrice internationale et défenseuse des droits humains a été la cible d'une campagne de diffamation sur les réseaux sociaux. Un compte anonyme sur YouTube intitulé "Nos Queda Claro" (C'est clair pour nous) a posté une vidéo qui appelait à l'expulsion de Mme Fellin à cause de ses actes présumés d'incitation à la violence. La vidéo était un enregistrement modifié de la défenseuse en train d'observer une manifestation pacifique organisée par COPINH à Tegucigalpa le 9 mai 2016.

Suite à ces évènements, les services honduriens de l'immigration ont convoqué Mme Fellin. En raison de cette campagne d'intimidation concertée, la défenseuse a décidé de quitter le pays. Front Line Defenders a aussi été informée que d'autres observateurs internationaux sont convoqués à un rendez-vous avec les services d'immigration, sans raison apparente autre que le soutien légitime et pacifique qu'ils apportent aux communautés en lutte.

Les attaques contre COPINH ne sont pas des cas isolés. Au cours des derniers mois, les défenseur-ses des droits humains qui travaillent pour d'autres organisations de défense des droits humains ont été la cible de menaces, intimidations et violences.

En mai 2016, des membres de l'Asociación para una Ciudadanía Participativa - ACI-PARTICIPA (association pour une citoyenneté participative) ont été intimidés, suivis et menacés par des employés de l'entreprise minière MINOSA.

Depuis 2013, ACI-Participa soutient les villageois d'Azacualpa dans leur lutte contre l'expulsion et empêche la relocation du cimetière communautaire. MINOSA, la filiale locale de l'entreprise minière canadienne AURA, continue d'étendre son exploitation du site de San Andrés au prix de l'environnement, du droit à la terre et de la santé de la communauté d'Azacualpa. Le personnel de MINOSA a suivi et pris en photo la délégation d'ACI-Participa alors qu'elle se déplace entre le village de La Unión et la communauté d'Azacualpa.

Front Line Defenders fait part de ses profondes inquiétudes concernant l'escalade des attaques et des menaces contre les membres de COPINH et d'ACI-Participa. Front Line Defenders appelle les autorités honduriennes à ouvrir immédiatement une enquête minutieuse et impartiale sur la tentative de meurtre contre M. Alexander García Sorto, avec l'objectif de publier les conclusions et de traduire les responsables en justice. Elle exhorte également les autorités à prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir l'intégrité physique et psychologique et la sécurité des défenseur-ses des droits humains au Honduras, et à enquêter sur les cas de harcèlement et d'intimidation contre les observateurs internationaux.

On 15 March 2016 human rights defender Mr Nelson García was killed in the aftermath of a violent eviction conducted in Río Lindo, Department of Cortés, Honduras.

The human rights defender was a member of Consejo Civico de Organizaciones Populares e Indígenas de Honduras – COPINH (Civic Council of Popular and Indigenous Organisations of Honduras). COPINH has been active for over 20 years campaigning for the defence of the territory and rights of the Lenca people and the organisation has led fierce campaigns against illegal logging and mega-projects for their detrimental effects on the rights of indigenous peoples in the country.

The human rights defender was returning home following a violent eviction conducted by the Public Order Military Police (Policía Militar de Orden Público) and the Cobras Special Force (Comando Especial Cobras) in the municipality of Río Lindo when he was intercepted by unidentified men who shot him in the face four times and killed him.

The assassination of Nelson García happens less than two weeks after the killing of prominent COPINH leader, Ms Berta Cáceres, on 3 March 2016 and only eight days after the Inter-American Commission on Human Rights (IACHR) issued precautionary measures for all members of COPINH. Both crimes happened in a context of escalating violence against human rights defenders in Honduras, particularly those who work on environmental, indigenous peoples' and land rights, repeating and aggravating a trend constantly highlighted by national and international organizations, as stated by Front Line Defenders 2016 Annual Report.

According to members of COPINH there has been an escalation in the threats and harassment of its members and other human rights defenders working on the same issues since Berta Cáceres' assassination. Many of COPINH's members and Berta's relatives have reported incidents such as police and judicial harassment, among other forms of intimidation.

Front Line Defenders strongly condemns the killing of human rights defender Nelson García. It is deeply concerned at the increasingly extreme levels of violence faced by human rights defenders in Honduras and the targeting of those working on environmental, indigenous peoples' and land rights. Further concern is expressed about the permanence of a clear trend of killings of human rights defenders in the country and of impunity for the perpetrators.

Front Line Defenders urges the authorities in Honduras to:

1. Strongly condemn the killing of human rights defender Nelson Garcia;

2. Carry out an immediate, thorough and impartial investigation into the killing of Nelson García, with a view to publishing the results and bringing those responsible to justice in accordance with international standards;

3. Take all necessary measures, in consultation with the human rights defenders, to guarantee the physical and psychological integrity and security of all members of COPINH and those working in Honduras for the defence of environmental, indigenous peoples' and land rights;

4. Implement the necessary measures to prevent the recurrence of these abuses;

5. Guarantee in all circumstances that all human rights defenders in Honduras are able to carry out their legitimate human rights activities without fear of reprisals and free of all restrictions.

On 10 December 2015, the Court of Siguatepeque convicted Mr Kevin Yasser Saravia, the military officer of the Battalion of Engineers, for the assassination of human rights defender Tomas García Domínguez.

Mr Kevin Yasser Saravia faces up to 20 years' imprisonment for this crime. The court ruling is subject to appeal.

Tomas García Domínguez was a Lenca indigenous leader who sat on his community's Indigenous and Auxiliary Council, and an active member of Consejo Cívico de Organizaciones Indígenas Populares – COPINH (Civic Council of Popular Indigenous Organisations). On 15 July 2013, the human rights defender was shot dead by the Honduran Army as he participated in a peaceful protest against the construction of the Agua Zarca hydroelectric dam, owned by Desarrollo Energético Sociedad Anónima – DESA and the multinational SINOHYDRO.

On 10 December 2015 the Court of Siguatepeque ((Tribunal de Sentencia de Siguatepeque) found Kevin Yasser Saravia (Suboficial del Batallón de Ingenieros) guilty for the assassination of human rights defender Tomas García Domínguez and acquitted him for the assassination attempt against Tomas García's son, Mr Allan García Domínguez. The human rights defender's son was also shot and seriously injured in the incident. The Court stated that the military officer did not have the intention to kill the human rights defender's son.

Following the ruling of 10 December 2015 the military officer's defence lawyers have already expressed their intent to appeal the decision. There is a separate sentencing hearing scheduled for 8 January 2016 to determine the punishment to be imposed. The penalty for murder is from 15 to 20 years in prison according to Honduran law.

Front Line Defenders welcomes the ruling of the Court of Siguatepeque which, if confirmed on appeal, would be a welcome change from the pattern of impunity for attacks against human rights defenders which are pervasive in Honduras.

On 10 February 2014, the trial of human rights defender Ms Berta Cáceres was dismissed at the Court of First Instance in Santa Barbara. She had been facing charges of “illegal possession of a firearm endangering the security of the Honduran state” since 24 May 2013.

Berta Cáceres is the general coordinator of the Consejo Civico de Organizaciones Populares e Indígenas de Honduras (Civic Council of Popular and Indigenous Organisations of Honduras – COPINH). COPINH is currently involved in a campaign in defense of the Gualcarque river, which is the site proposed for a hydro-electric dam by the Honduran company FICOHSA and the multi-national SINOHYDRO.

As a consequence of the judgement of 10 February 2014, the criminal case has been suspended and the precautionary measures which had been pending against the human rights defender have been revoked. The precautionary measures meant that Berta Cáceres was forced to sign in every week at the Juzgado de Paz de la Esperanza and was prohibited from leaving the country.

While Front Line Defenders welcomes the dismissal of the case against Berta Cáceres, it remains concerned that the case taken by the company DESA against Bertha Cáceres, and Messrs Aureliano Molina and Tomas Gómez Membreño continues. For more information on the case please see Berta Cáceres' page on the Front Line Defenders website.

On 21 January 2014, the indigenous Lenca leader and human rights defender, Mr Justo Sorto, was found dead on a farming estate of the Yance community in the municipality of Jesús de Otoro, in the department of Intibucá, Western Honduras. Justo Sorto was an active member for twenty years of the Consejo Cívico de Organizaciones Indígenas Populares – COPINH (Civic Council of Popular Indigenous Organisations).

The human rights defender was killed by several gunshots from a high-calibre weapon. There were three gunshot wounds to his body; in the head, the chest and the right thumb.

COPINH is an organisation that works for the defence of the land and the environment, and for improving the living conditions of communities and indigenous peoples in Honduras. Justo Sorto was a prominent leader of an indigenous Lenca community who lives in the west of the country. That community works for the defence of its forests and against the execution of mining projects in the region. He was a founding member of the Coordinadora Indígena del Poder Popular de Honduras – CIPPH (Co-ordinator of Indigenous Peoples' Power of Honduras) and the Movimiento Morazanista del Poder Popular – MMP (Morazanist Movement of Popular Power).

Justo Sorto had been detained by police on various occasions for his participation in the taking of roads while campaigning for the expulsion of lumber dealers who were destroying the forests in which the Lenca community lives, in the departments of Lempira, Intibucá and Santa Barbara. He also spearheaded many projects, amongst them the struggle against the Tigre dam which was to be constructed on the border between Honduras and El Salvador.

A CIPPH-MMP delegation has been sent to the Yance community in Jesús de Otoro to accompany the family in the burial of Justo Sorto.

Front Line Defenders roundly condemns the killing of Justo Sorto, which is related to his peaceful and legitimate work in the defence of the environmental rights of the indigenous Lenca community. Front Line Defenders expresses its profound concern for the physical and psychological integrity of the family of Justo Sorto as well as that of all other human rights defenders working in Honduras, particularly those who defend land and environmental rights.

On 8 November 2013, human rights defender, Mr Aureliano Molina Villanueva was followed by two cars on his way to Esperanza. Two days previously, his lawyer, Mr Víctor Fernández, was also followed while driving.

Aureliano Molina Villanueva is a member of the Consejo Cívico de Organizaciones Indígenas Populares – COPINH (Civic Council of Popular Indigenous Organisations). COPINH is currently involved in a campaign for the defence of the Gualcarque river and oppose the construction of a dam by transnational corporations DESA, Sinohydro and FICOHSA group, which have launched Zarca Water Hydroelectric Project against the will of the indigenous inhabitants, the Lenca people, in clear violation of ILO Convention 169.

On the afternoon of 8 November 2013, Aureliano Molina Villanueva noticed two cars without licence plates following his vehicle on the road from Siguatepeque to Esperanza. Both were Toyota Hi-Lux, Type 3, with tinted windows; one white and one grey – they are reported to belong to the transational corporation, DESA. The cars remained behind the human rights defender's vehicle and persistently flashed their lights, which he viewed as an attempt to distract him while driving and possibly cause an accident. On 6 November 2013, Aureliano Molina Villanueva's lawyer, Víctor Fernández, was pursued by a white Toyota of the same description as that which followed Aureliano Molina Villanueva.

Aureliano Molina Villanueva was driving to Esperanza in order to comply with a judicial order requiring him to sign in at a police station every fortnight, an order which was issued on 20 September 2013. At that hearing, a magistrate also ordered the pre-trial detention of human rights defender Ms Berta Cáceres, general co-ordinator of COPINH, on charges of usurpation of land, coercion, and causing more than $3 million in damages to DESA, a hydroelectric dam company.

Front Line Defenders reiterates its belief that intimidation targeting members of COPINH forms part of an increasing tendency towards militarisation and suppression of human rights defenders in the country and calls for the charges against the above mentioned human rights defenders to be dropped immediately, as it is believed that they are solely related to their legitimate and peaceful human rights activities.

On 12 September 2013 human rights defenders Berta Cáceres, Tomás Gomez and Aureliano Molina will appear in court charged with usurpation of land, coercion, and causing more than $3 million in damages to DESA, a hydroelectric dam company. Berta Cáceres is also facing separate charges of illegally carrying arms “endangering the internal security of Honduras.”

Berta Cáceres is the general co-ordinator of Consejo Cívico de Organizaciones Indígenas Populares – COPINH (Civic Council of Popular Indigenous Organisations). Tomás Gómez Membreño and Aureliano Molina are also members of COPINH.

COPINH is currently involved in a campaign for the defence of the Gualcarque river which is the site of a proposed dam.

Front Line Defenders reiterates its belief that this case is part of a increasing tendency towards militarisation and suppression of human rights defenders in the country.

On 13 June 2013, human rights defender Ms Berta Cáceres was granted a temporary stay in proceedings against her due to a lack of evidence. The human rights defender was accused of possession of an illegal fire-arm, which she said had been planted in her vehicle, in a trial that  took place in Santa Barbara, Western Honduras.

The testimonies of the police and army personnel against her were deemed insufficient and the travel ban imposed on her has also been lifted. Although the defence argued to dismiss the accusation definitively, the judgement is still open and it now awaits new elements of proof from the State’s attorney.

Berta Cáceres is the general co-ordinator of Consejo Cívico de Organizaciones Indígenas Populares – COPINH (Civic Council of Popular Indigenous Organisations).

She was arrested on 24 May 2013, along with fellow human rights defender Mr Tomás Gómez Membreño. Whilst he was immediately released, Berta Cáceres was transferred to prison, before being released on 25 May 2013.

On the morning of the trial, representatives of over forty social movements and human rights organisations arrived outside the courthouse in a show of solidarity with the human rights defender. However, representatives from COPINH were stopped at a military checkpoint on their way to the courthouse and temporarily detained, an act which they have interpreted as intimidatory. It has also been suggested that the many long breaks in the trial itself, which lasted over 8 hours, were intended to tire the crowd outside the court so that they would leave.

Whilst welcoming the result in the hearing against Berta Cáceres, Front Line Defenders calls for the case to be closed, and also raises concerns that the arrest and detention of Berta Cáceres demonstrates the increasing tendency towards militarisation and suppression of human rights defenders in the country. For more information on this case please see the urgent appeal issued on 27 May 2013.

Fourteen human rights organisations published a open letter to the distinguished members of the international diplomatic corps and international organizations with a presence in or focus on Honduras. Full text of letter below:

We, the undersigned organizations, wish to express to the international diplomatic corps and to institutions of the international community our deep concern about the death threats recently received by accompaniers with PROAH (Proyecto de Acompañamiento Internacional en Honduras - Honduras Accompaniment Project).

PROAH is a project of the US NGO Friendship Office of the Americas, and has been providing international accompaniment to human rights defenders since 2010. Its volunteers from Europe and North America offer accompaniment to organizations and individuals that find themselves under threat or at risk because of their human rights work, with the aim of deterring violence and increasing respect for human rights. In addition, its volunteers bear witness to and support the documentation of the human rights situation in Honduras, circulate reliable information to the international community and communicate with international solidarity networks.

Towards the end of April 2012, two members of PROAH received death threats via text messages on their cell phones, sent from phone company web sites. The first message, on 22 April, referred to three persons who were accompanied by PROAH:

“From CAM1 14/88 whoever we start with. Pedro, Elena, Alan…The end result will be the same**”. The second message, on 26 April, contained the following text: “CAM> Shits, once we put a bullet in your head you're going to keep quiet". The same messages were received by people accompanied by PROAH, indicating that the threats were directly related to PROAH’s work defending human rights.

The fact that international accompaniers are now the targets of such threats is yet another indication of the deteriorating situation for human rights defenders in the country, who have suffered a worrying increase in attacks in the last few months, physical as well as verbal and psychological.

In March and April, several members of COFADEH (Committee of the Families of the Detained and Disappeared in Honduras) were the targets of persecution, including physical and verbal attacks. One of them was the journalist Dina Meza, who has received a series of threats of sexual violence, two of which also came through messages left on her cell phone and were signed by “CAM”. Furthermore, members of COPINH (Civic Council of Popular and Indigenous Organizations of Honduras) have been victims of various threats and acts of harassment since March, the most extreme case being the murder of one of its members, Santos Alberto Dominguez, by the police, on 1 May. Only six days later, the body of Erick Martínez, a journalist and gay activist, was found with signs of strangulation.

According to Margaret Sekaggaya, the United Nations Special Rapporteur on the situation of human rights defenders, the victims in the cases mentioned above belong to categories of defenders – journalists and defenders of indigenous and gay rights — among those at the greatest risk in Honduras. In February 2012, in her preliminary report, at the end of her official visit to Honduras, she described a situation of “pervasive impunity”, and in her declarations said “The 2009 coup d’état aggravated institutional weaknesses, increas[ing] the vulnerability of human rights defenders” who “[d]ue to the exposed nature of their activities…continue to suffer extrajudicial executions, enforced disappearances, torture and ill-treatment, death threats, attacks, harassment and stigmatisation”.

Within this context, international accompaniment through projects such as PROAH for people under threat or risk is extremely important for the defense of the rights and the protections guaranteed by the United Nations Declaration on human rights defenders.

We wish to thank the diplomatic corps of the European Union for their public declaration on 15 May expressing their concern about the persecution suffered by human rights defenders in Honduras. We regard such pronouncements directed to the Honduran state to be vital, and we urge other diplomatic missions to make similar declarations. In addition, we ask members of the diplomatic community to express to the Honduran authorities the importance of the role of international accompaniment in defense of human rights and urge them to:

1. Take the necessary measures to stop the harassment and threats against international accompaniers of PROAH in particular, and against the community of human rights defenders in general.

2. Carry out an immediate, thorough and impartial investigation into the reported attacks, threats and murders of human rights defenders, requesting that the results of the investigation be made public and those responsible brought to justice.

3. Take urgent and concrete measures to implement the Declaration on the Right and Responsibility of Individuals, Groups and Organs of Society to Promote and Protect Universally Recognized Human Rights and Fundamental Freedoms, adopted by the United Nations General Assembly on 9 December 1998. We also encourage the international community to actively engage with human rights defenders in Honduras with the aim of offering them support and protection within the framework of the European Union Guidelines for the protection of human rights defenders and other international instruments and mechanisms that exist for this purpose.

Sincerely,

ACOGUATE (Coordination of International Accompaniment in Guatemala), which is composed of the following committees: Guatemala Solidarität Österreich (Austria) CAREA (Cadena para un Retorno Acompañado) (Germany) Collectif Guatemala (France) El Comité Danés de Solidaridad con Centroamérica (CDSC) (Denmark) Guatemala Solidarity Network (GSN) (UK) Project Accompagnement Québec-Guatemala (PAQG) (Canada) The Swedish Fellowship of Reconciliation (SweFOR) (Sweden) Network in Solidarity with the People of Guatemala (NISGUA) (USA) Peacewatch Switzerland La Plataforma de Solidaridad con Chiapas, Oaxaca y Guatemala de Madrid (Spain) Breaking the Silence (Canada)

Front Line Defenders,

Peace Brigades International,

Friendship Office of the Americas.