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Bela Bhatia harcelée et menacée

Statut: 
Menacée
À propos de la situation

Le 23 janvier 2017, une trentaine de personnes se sont rendues au domicile de la défenseuse des droits humains Bela Bhatia dans le village de Pandripani, dans le district de Bastar, dans l'État central de Chhattisgarh. La foule l'accusait d'être une « sympathisante maoïste » et menaçait d'incendier sa maison si elle refusait de sortir immédiatement.

À propos de Bela Bhatia

Bela BhatiaBela Bhatia est une défenseuse des droits humains, chercheuse indépendante, écrivaine et actuellement professeure honoraire à l'Institut de Sciences sociales Tata à Mumbai. En janvier 2016 et novembre 2015, Bela Bhatia a attiré l'attention sur plusieurs cas de viols en bande et agressions sexuelles perpétrés par les forces de sécurité lors d'opérations contre les Maoïstes, et elle a aidé les victimes à porter plainte devant la police de Bijapur. La défenseuse participe à la préparation de nombreux rapports d'enquête et a joué un rôle au sein d'un panel nommé par une commission de planification pour examiner les défis de la gouvernance dans les zones touchées par la rébellion maoïste. Avant cela, elle a sérieusement étudié le mouvement Naxalite dans les États indiens tels que le Bihar, l'Andhra Pradesh et le Chhattisgarh.

26 Janvier 2017
Bela Bhatia menacée

Le 23 janvier 2017, une trentaine de personnes se sont rendues au domicile de la défenseuse des droits humains Bela Bhatia dans le village de Pandripani, dans le district de Bastar, dans l'État central de Chhattisgarh. La foule l'accusait d'être une « sympathisante maoïste » et menaçait d'incendier sa maison si elle refusait de sortir immédiatement.

Télécharger l'appel urgent (PDF)

Le 23 janvier 2017, un groupe d'une trentaine de villageois des environs se sont rendus au domicile de Bela Bhatia dans le village de Pandripani, dans le district de Bastar, dans l'État central de Chhattisgarh. Ils ont manifesté à l'extérieur en l'accusant d'être une « sympathisante maoïste » et ont menacé de mettre le feu à sa maison si elle ne sortait pas sur le champ. Sa propriétaire elle-même a été menacée et a reçu l'ordre de faire sortir Bela Bhatia de force.  D'autres défenseurs et défenseuses des droits humains ont contacté l'Inspecteur général de police et d'autres officiers de police du district de Bastar pour leur faire de l'incident et demander l'aide de la police pour assurer la sécurité de Bela Bhatia. Une première réponse de la part d'un officier de police fut de dire que les « maoïstes et leurs chiens seront bientôt jetés hors de Bastar » ; des agents ont tout de même été dépêchés sur les lieux pour protéger la défenseuse des droits humains. La foule des villageois s'est finalement retirée après que Bela Bhatia leur a assuré qu'elle quitterait les lieux d'ici le 24 janvier.

Le 7 janvier 2017, la Commission nationale des droits humains (NHRC, en anglais) a publié une note à la presse accusant la police de Chhattisgarh de viols et agressions sexuelles sur au moins seize femmes à Bijapur. Bela Bhatia avait largement participé à l'enquête de la NHRC. Les 19 et 20 janvier 2017, Bela Bhatia ainsi que l'équipe de la NHRC ont pris part à une mission pour recueillir des déclarations de femmes ayant déposé plainte pour viol ou agression sexuelle contre les forces de sécurité dans les villages de Peddagelur et Bellamnendra, dans le district de Bijapur.

Ce n'est pas le premier cas de harcèlement que subit Bela Bhatia Le 26 mars 2016, des menaces de mort ont été proférées contre elle lors d'une manifestation près de chez elle à Jagdalpur. Les manifestants réclamaient la mort de la défenseuse ; ils l'ont accusée d'être une terroriste Naxal et ont interrogé sa propriétaire et ses voisins.

Le harcèlement de Bela Bhatia fait partie d'une plus large vague de répression contre les défenseur-ses des droits humains, y compris les avocats, les chercheurs et les journalistes, qui se dressent contre la police dans le district de Bastar. Avant, les enquêtes sur les violations des droits humains perpétrées dans la région étaient rares en raison des importantes restrictions des libertés dues à la longue confrontation entre les forces gouvernementales et les rebelles maoïstes dans la région.  La police de Chhattisgarh a déjà utilisé les mêmes tactiques d'intimidation et de menaces contre plusieurs autres défenseuses des droits humains dans la région, notamment contre la militante Soni Sori, les avocates Shalini Gera et Isha Khandelwal et la journaliste Malini Subramaniam.  Plus récemment, le 25 décembre 2016, sept défenseurs et défenseuses des droits humains du Telangana Democratic Front (TDF) ont été arrêtés par la police du Chhattisgarh et accusés le 26 décembre 2016 en vertu de la loi spéciale du Chhattisgarh sur la sécurité publique, pour possession de billets d'une devise interdite et de littérature maoïste.

Front Line Defenders est profondément préoccupée par les menaces à l'encontre de la défenseuse des droits humains Bela Bhatia, qui semblent uniquement motivées par son travail pacifique et légitime en faveur des droits humains dans l'État de Chhattisgarh.

Front Line Defenders exhorte les autorités indiennes à :

1. cesser immédiatement toute forme de harcèlement contre Bela Bhatia, car Front Line Defenders pense qu'elle est prise pour cible uniquement à cause de son travail légitime et pacifique en faveur des droits humains ;

2. prendre les mesures nécessaires afin de garantir l'intégrité physique et psychologique et la sécurité de Bela Bhatia ;

3. garantir qu’en toutes circonstances, tous-tes les défenseur-ses des droits humains en Inde puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles.

30 Mars 2016
Harcèlement de la défenseuse des droits humains Bela Bhatia

Le 26 mars 2016, des menaces de mort ont été proférées contre la défenseuse des droits humains Mme Bela Bhatia lors d'une manifestation près de chez elle à Jagdalpur. Les manifestants réclamaient la mort de la défenseuse; ils l'ont accusée d'être une terroriste Naxal et ont interrogé sa propriétaire et ses voisins.

Download the Urgent Appeal (PDF)

Le 26 mars 2016, un groupe de près de 100 hommes, femmes et policiers armés mais en civil, s'est rassemblé dans le village où Bela Bhatia loue une maison, à huit kilomètres de Jagdalpur. La défenseuse n'était pas chez elle à ce moment là. En son absence, le groupe a posé des questions à son sujet à la propriétaire de la maison où vit Bela Bhatia et à ses voisins. Ils ont demandé à la propriétaire de dire pourquoi elle loue une maison à une "terroriste Naxalite" et lui ont dit d'ordonner à Bela Bhatia de quitter les lieux. La foule a ensuite marché dans le village en criant des slogans tels que "Mort à Bela Bhatia". Ils ont distribué des tracts qui taxaient la défenseuse de "larbin des Naxalites", "larbin des étrangers", et qui critiquaient son mari, M. Jean Dreze, l'accusant de soutenir les Naxalites.

Bela Bhatia a été intimidée à plusieurs reprises au cours des dernières semaines. En février 2016, la police s'est rendue chez elle, a interrogé ses voisins et ont pris la propriétaire de sa maison en photo. En janvier 2016, après que la défenseuse a aidé plusieurs femmes violées par la police à porter plainte à Bijapur, elle a été intimidée par des représentants de Samajik Ekta Manch, qui avaient organisé un rassemblement et scandé des slogans l'accusant d'être une Naxalite et de ne pas parler des exactions perpétrées par les Naxalites. Samajik Ekta Manch est une organisation basée à Jagdalpur qui serait soutenue par la police de  Chhattisgarh, vraisemblablement pour contrer l'influence et les activités des Naxalites dans la région de Bastar. Le groupe a déjà utilisé les mêmes tactiques d'intimidation et de menaces contre plusieurs autres défenseuses des droits humains dans la région, notamment contre la militante Soni Sori, les avocates Shalini Gera et Isha Khandelwal, et la journaliste Mme Malini Subramaniam.

Le harcèlement de Bela Bhatia fait partie d'une plus large vague de répression contre les défenseur-ses des droits humains, y compris les avocats, les chercheurs et les journalistes, qui se dressent contre la police dans le district de Bastar. Avant, les enquêtes sur les violations des droits humains perpétrées dans la région étaient rares en raison des importantes restrictions des libertés dues à la longue confrontation entre les forces gouvernementales et les rebelles maoïstes dans la région. Cependant, deux manifestations contre les violations des droits humains perpétrées par la police et les restrictions de la liberté d'expression en octobre et décembre 2015 ont servi à initier un plus grand activisme en faveur des droits humains dans la région de Bastar.

Front Line Defenders condamne le harcèlement contre Bela Bhatia, qui semble directement lié à son travail légitime et pacifique en faveur des droits humains dans l'État de Chhattisgarh.

Front Line Defenders exhorte les autorités indiennes à:

1. Cesser immédiatement toute forme de harcèlement contre Bela Bhatia, car Front Line Defenders pense qu'elle est prise pour cible uniquement à cause de son travail légitime et pacifique en faveur des droits humains;

2. Prendre les mesures nécessaires afin de garantir l'intégrité physique et psychologique et la sécurité de Bela Bhatia;

3. Garantir qu’en toutes circonstances, tous-tes les défenseur-ses des droits humains en Inde puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles.